Nous sommes actuellement en mode préparation pour le match aller de la demi-finale de la Ligue des Champions de la Concacaf face au club de L.D. Alajuelense. C'est une formation que nous ne connaissons pas, mais dans le soccer latin, le jeu est orienté vers la culture de la possession du ballon et des joueurs techniques.

Cette définition est très large et ça ne veut pas dire que tous les clubs latins ont adopté ce style. Nous avons visionné un match de la ronde précédente contre DC United et nous sommes en mesure de constater qu'il s'agit d'un club athlétique qui n'est pas mauvais avec le ballon. C'est une formation qui semble se projeter rapidement vers l'avant. Cette vidéo peut toutefois être trompeuse puisque Alajuelense avait une avance de 5-2 au total des buts.

En un court laps de temps, nous devons nous adapter à plusieurs styles. Après la série contre Pachuca, nous avons joué en MLS et maintenant, on se prépare à affronter une formation du Costa-Rica. C'est la particularité de la Ligue des Champions. Les équipes européennes vivent la même chose où des matchs opposent des formations qui ne s'affrontent pas en championnat de ligue. Ce n'est pas toujours évident de se préparer pour un club qu'on ne reverra plus, contrairement à la MLS où après trois ans, on accumule beaucoup de données.

De l'autre côté, je ne pense pas que Alajuelense connaisse vraiment l'Impact de Montréal. La préparation est donc spéciale pour les deux clubs. C'est la particularité de ce tournoi.

Je pense qu'on aurait préféré disputer la rencontre aller chez nos adversaires, d'autant que nous sommes mieux classés. Je ne sais pas comment la Concacaf a concocté le calendrier. Ce sera à nous à jouer un bon match à domicile et de bien jouer nos cartes pour ne pas arriver au Costa-Rica le dos au mur.

On ignore tout de l'ambiance qui va régner dans leur stade. C'est à nous à leur forcer la main pour qu'ils soient dans l'obligation de courir des risques lors du match retour. Il ne faut pas que la pression de marquer soit sur nos épaules lors du match retour. Il faut provoquer le contraire.

Et la MLS dans tout ça

C'est toujours décevant de perdre comme nous l'avons fait à Washington. Nous nous sommes inclinés 1-0 devant DC United, mais malgré la défaite, je sens que nous sommes un groupe en nette progression. Il ne faut pas oublier que plusieurs joueurs ont rejoint les rangs de l'Impact durant la saison morte. L'équipe n'est pas encore rodée et les automatismes ne sont pas encore développés. Il y a certaines choses que nous n'avons pas bien faites.

On a tenu le coup durant la première demie où l'adversaire n'a pas eu beaucoup d'opportunités. Après la mi-temps, on a peut-être pêché au niveau du contrôle du ballon et on s'est retrouvé en retard d'un but, ce qui nous a forcés à ouvrir le jeu un peu trop.

C'était le premier match de la saison et nous avons encore des choses à peaufiner. Il ne faut pas se lancer dans une mauvaise spirale, mais simplement rectifier les choses et continuer à devenir une meilleure équipe pour être difficile à battre.

Nous avons accordé qu'un seul but. D'où j'étais sur la ligne de touche, l'action se déroulait très rapidement et le gardien Evan Bush devait prendre une décision. En avançant vers le porteur du ballon, je croyais à ce moment-là qu'Evan avait fait le bon jeu. Quand on voit la vidéo par la suite, on se questionne à savoir si notre gardien aurait dû être plus prudent.

Evan est très bon dans les situations d’un contre un. Peut-être qu'il aurait pu attendre que l'adversaire soit plus près? Après coup, on peut se questionner à savoir si c'était la meilleure décision à prendre, mais le tout se passe en une fraction de seconde. Une fois que l'on prend une décision, il faut l'assumer sans arrêter en chemin, car la situation aurait pu être pire. S'il avait hésité en chemin, l'adversaire aurait pu le contourner et il aurait paru encore plus mal.

Loin de moi l'idée de blâmer mon coéquipier pour la défaite. Dans l'action, il croyait que c'était la bonne décision à prendre. J'ai discuté avec lui après le match et même lui ignore s'il prendrait la même décision, si c'était à refaire. Il croyait que le joueur allait lober le ballon.

Avant cette séquence qui a mené au but, je ne pense pas qu'on leur avait donné beaucoup d'opportunités de marquer.

J'ai une confiance absolue en Evan, qui est notre gardien numéro un. Lui aussi a appris des choses et le reste du groupe aurait pu mieux jouer en défensive pour éviter que cette situation ne se produise.

Je suis prêt et j'attends mon tour tout en restant zen

Je n'ai pas encore eu de temps de jeu depuis que nous avons repris nos activités. Ce n'est pas évident de regarder les matchs de la ligne de côté. Tout le monde veut jouer et je sais aussi que l'entraîneur à des décisions difficiles à prendre. Après la dernière saison, je me suis dit que j'allais tout faire pour ne rien laisser m'affecter. Quand je suis à l'entraînement, je me donne entièrement et je suis en pleine confiance mentalement.

Je souhaiterais contribuer sur le terrain, mais j'attends mon tour qui va venir. Je dois rester mentalement prêt parce que si je me laisse envahir par un découragement, je ne voudrais pas que la déception prenne place et avoir une contre-performance quand j'aurai l'opportunité de jouer.

Je reste zen et la vie de groupe est bonne. Tout le monde s'entend bien à l'entraînement et il y a bon esprit malgré la compétition entre nous. Je veux continuer à avoir du plaisir à l'entraînement et être prêt quand mon tour arrivera.

Je suis un vétéran et un leader au sein de cette équipe. Actuellement, je ne peux pas exercer mon leadership sur le terrain, mais je peux le faire autrement pendant les pratiques en demeurant positif et en aidant ceux qui sont dans la même situation que moi. Il y a des joueurs qui n'ont même pas leur nom sur la feuille de match ou sur le banc pendant la partie. Ça fait quatre ans que je suis avec l'Impact et j'ai joué différents rôles. Il faut aussi aider ceux qui jouent à rester positifs pour éviter les remises en question. Nous sommes au début de la saison et ce n'est pas le temps de faire des vagues. Il faut rester un leader et s'assurer que tout le monde est frais. J'essaie d'être un modèle pour les plus jeunes qui ne jouent pas et qui n'ont pas le même recul que moi pour bien comprendre la situation.

*propos recueillis par Robert Latendresse