MONTRÉAL – Honnête, Mauro Biello a avoué que c’était un peu particulier pour lui de se retrouver dans les souliers de l’entraîneur-chef lors de son tout premier entraînement aux commandes de l’Impact de Montréal mardi matin.

Pourtant, de l’extérieur, ça ne sonnait pas faux du tout d’écouter les directives du nouveau pilote qui a insufflé un dynamisme intéressant à son groupe qui se prépare pour un duel révélateur samedi contre le Fire de Chicago.

« Il y avait beaucoup d'enthousiasme »

Après un long parcours en tant qu’adjoint, Biello a donc commencé à implanter sa vision sur le club. Comme l’a fait remarquer avec justesse le gardien Evan Bush, Biello ne pouvait pas influencer le groupe autant qu’il le voulait dans ses fonctions précédentes.

« Les personnes sont probablement plus encouragées à partager leurs opinions qu’avant. On verra comment ça progressera. Dans son rôle d’adjoint, Mauro ne voulait probablement pas empiéter sur le travail de Frank sur quelques sujets et c’était peut-être la même chose pour Enzo (Concina, l’autre adjoint) », a révélé Bush.

« Vous l’avez vu, on a beaucoup joué durant cet entraînement et c’est très plaisant pour nous. C’est une transition qui avait été amorcée sous Frank. C’est épuisant, mais c’est très bien et on aime ça. Ça développe le niveau de compétition et on se pousse davantage en voulant moins perdre quand les matchs arrivent », a indiqué Wandrille Lefèvre qui espère prouver à Biello qu’il mérite une utilisation plus constante.

Quelques craintes légitimes ont été soulevées en lien avec la nomination de Biello. D’abord, certains observateurs se demandent s’il constitue le candidat idéal pour relancer le club après l’échec de Frank Klopas.

Biello peut compter sur plusieurs piliers au sein du club qui sont vendus à sa cause en commençant par Hassoun Camara qui lui a témoigné son attachement.

« Je peux laisser ma vie sur le terrain pour lui », n’a pas hésité à mentionner le polyvalent défenseur. Il y a plusieurs joueurs qui ont beaucoup de respect pour lui et je sais que c’est la bonne personne pour aider le club à atteindre les séries. Je suis confiant à 100% qu’on y arrivera et on remarque déjà l’osmose. »

Tous les joueurs sondés mardi ont avoué que ce n’était pas une situation évidente au plan humain d’assister à un autre congédiement, mais ils n’ont pas déploré la décision de l’état-major. On pourrait même dire qu’aucun joueur n’y est allé d’un témoignage aussi fort que celui de Camara envers Klopas auparavant.

Flatté par les propos du volubile athlète, Biello ne peut que souhaiter que ce sentiment s’imprègne chez les joueurs à propos de leur formation.

« C’est certain que je me sens bien d’entendre ça, mais je veux sentir cette mentalité pour le club. Je veux que les joueurs partagent cette vision pour l’équipe », a répondu Biello.

Ensuite, Biello devra prouver qu’il peut exercer son leadership de façon convaincante après avoir été aussi près des joueurs. Une fois de plus, Bush a soulevé une observation pertinente.

« J’ai joué sous Mauro pendant cinq ans et je l’ai vu évoluer dans son titre d’entraîneur. Au début, il entretenait davantage une relation amicale avec nous et j’ai pu remarquer qu’il s’est distancé au fil du temps tout en demeurant un entraîneur près des joueurs. Je crois que c’est important de le faire pour un entraîneur, tu veux que ça se produise et il a franchi cette étape », a assuré l’Américain qui est devenu l’heureux papa d’un deuxième enfant, un premier garçon.

« Je peux vous dire qu’il n’y a aucune question sur son leadership. Je suis bien placé pour le savoir, il a de la poigne et il est capable de démontrer du caractère ainsi que prendre des décisions. On est là pour l’épauler et s’assurer que le groupe suive le mouvement. Avec des meneurs sains comme Patrice Bernier ou d’autres, on va tout faire pour avancer », a évoqué Camara sur ce dossier.

À propos de Bernier, il travaille déjà, avec ses responsabilités de capitaine, pour trouver des options afin de favoriser le retour en force du groupe sous les directives de Biello.

« C’est son équipe maintenant et on a parlé de comment je peux l’aider pour stimuler la troupe dans une période un peu creuse. On ne gagne pas et il faut retrouver la recette rapidement », a expliqué Bernier qui s’est entretenu avec Biello dès dimanche.

Bernier n’a pas l’impression que son rôle de capitaine changera auprès de Biello.

« Il ne changera pas, je reste fidèle à ce statut. J’ai aidé Frank du mieux que je pouvais et je ferai la même chose avec Mauro sur le terrain et à l’extérieur. Je suis ici parce que je veux que le club ait du succès. Après ma carrière de joueur, je peux vouloir me dire que j’ai eu un petit rôle à jouer », a indiqué Bernier qui détient des affinités indéniables avec Biello remontant à l’époque qu’ils ont été coéquipiers au début des années 2000.

Du soccer plus excitant à prévoir

Jason Di Tullio, l’adjoint embauché par Biello pour l’appuyer, a hérité d’une occasion en or et il souhaite insuffler un style plus agressif et offensif au onze montréalais.

« On veut voir du jeu où on peut s’exprimer, qui excitera les partisans, du soccer attrayant. Ils ont essayé dans les derniers mois, mais ça prend peut-être de nouvelles idées et un peu de fraîcheur », a noté Di Tullio qui ne pouvait pas dire non à cette offre inattendue.

Emballé par le défi, Di Tullio connaît Biello et Nick De Santis depuis son époque de joueur avec l’Impact. Reconnaissant envers eux, il veut rester fidèle à sa personnalité.

« On m’a demandé d’être passionné, de procurer de l’intensité et de l’amour pour le club. Je veux aider l’effectif à jouer de façon positive avec de l’initiative pour aller vers l’avant pour sortir de cette mauvaise passe », a décrit celui qui dirigeait l’équipe U18 depuis deux ans.

Biello a confirmé cette intention de présenter un spectacle enlevant aux partisans sans trop négliger la défense. Il croit que Di Tullio pourra l’aider dans ce sens et il s’est tourné vers lui sans hésiter.

« On devait réagir rapidement, j’ai joué avec lui et je le connais comme personne et entraîneur. Il a fait un excellent travail avec les U18 et je vois un peu de moi en lui. J’aime son caractère, son désir de gagner et sa motivation; ce sont des qualités importantes qui peuvent nous aider », a conclu Biello.