Nous disputons samedi notre premier match local en MLS. Même à mon âge, c'est toujours un peu spécial de disputer cette rencontre. Il est vrai qu'on a disputé deux parties locales en Ligue des champions, mais ce n'est pas la même chose. Les gens, encore transportés par le buzz de la CONCACAF, veulent découvrir la nouvelle mouture de l'Impact en MLS.

En plus, nous allons affronter Orlando, une équipe d'expansion, qui compte en ses rangs Kakà, un joueur de réputation internationale qui a déjà été parmi les meilleurs de la planète.

Au plan personnel, un début de saison permet de renouer avec le public et ça lance le bal à la campagne. Ça donne une idée de l'ambiance qu'on va vivre durant la saison, d'abord au Stade olympique puis au Stade Saputo. Moi, je sens toujours un peu de fébrilité quand ça commence. Chaque première partie à la maison a un quelque chose de spécial.

En tant que joueurs, on va vivre l'équivalent de deux parties d'ouverture puisque nous allons éventuellement déménager au Stade Saputo où ce n'est pas la même dynamique. Le Stade olympique est bien quand il est plein ou quand la section du bas est remplie. Quant au Stade Saputo, il est très bruyant avec 20 000 personnes. C'est une très belle place pour disputer nos matchs. Moi, je préfère le Stade Saputo qui a un cachet spécial en raison de la pelouse et de la proximité des partisans. En plus, c'est à cet endroit que l'on joue la majorité de nos parties. Nous avons nos habitudes dans cette enceinte lors des périodes de réchauffement, nous avons aussi les Ultras derrière le but qui se font entendre alors qu'au Stade olympique, ils sont plus en retrait.

Je ne sais pas combien de temps je vais jouer encore et je me rends compte que des parties d'ouverture, il y en aura de moins en moins. Ceci étant dit, j'espère jouer encore pendant quelques années et je suis heureux de vivre cette partie chez moi avec une équipe pour laquelle j'évolue depuis ses débuts en MLS. Il y aura la famille, des amis et des gens qui nous supportent dans les estrades et c'est pour cette raison que j'essaie d'apprécier davantage ces rencontres. Autrement durant la saison, je suis de glace quand je dispute une partie en me concentrant uniquement sur ce que j'ai à faire.

Je ne pense pas à la retraite et j'évite de me poser des questions sur le sujet. Je suis en très bonne forme et je sais que je n'ai pas l'air d'une personne de 35 ans. Il y a des choses que je ne contrôle pas et dans le sport, il y a toujours des cycles.

La visite de Kakà

Orlando a beau être une équipe d'expansion, elle a obtenu cinq points sur une possibilité de neuf jusqu'ici. C'est une équipe que nous ne connaissons pas, mais on constate que c'est une formation qui est bien en place grâce à un bon recrutement. On va découvrir de quel bois se chauffe ce nouveau club.

Cette nouvelle équipe mise sur Kakà et on appréhende ce premier match. Avec un bon début, les visiteurs ont le vent dans les voiles, mais nous serons chez nous et nous devrons nous imposer.

Une formation d'expansion mise généralement sur la défensive et sur du jeu un peu plus robuste, mais ce n'est pas nécessairement le cas avec Orlando qui tente de développer le jeu offensif, en plus de compter sur un soutien latéral des défenseurs qui montent. Outre Kakà, il faudra avoir à l'oeil l'Américain Brek Shea. On sent que cette équipe va donner de l'espace parce qu'elle veut bouger avec Kakà qui aime avoir le ballon pour créer des brèches en défensive.Kakà

Juste la présence de Kakà dans la formation procure une certaine crédibilité à Orlando, malgré le fait que ce soit un club de première année. Il possède un c.v. qui parle par lui-même et il a remporté le ballon d'or en 2007. Il n'est peut-être pas aussi grand qu'un David Beckham ou Thierry Henry, mais il a tout de même participé à des coupes du monde, a remporté la Ligue des Champions en Europe, a joué pour l'AC Milan en plus de gagner des championnats en série A avec le Real Madrid. C'est parfois trompeur, car des fois on s'imagine que l'équipe sera très bonne parce qu'il y a un gros nom dans la formation.

Les autres joueurs sont plutôt méconnus, mais Orlando a accompli un bon travail de recrutement. De ce que j'ai vu jusqu'ici, les pointages sont serrés. On devra se méfier et ne surtout pas les prendre à la légère.

Dommage pour Cameron Porter

Je n'ai pas vu la blessure à Cameron Porter contre le Revolution parce que je suivais le ballon des yeux, mais quand je l'ai vu au sol en train de se tordre de douleur, j'ai compris que c'était grave parce qu'il ne se relevait pas. Au finale, il souffre d'une déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche et sa saison est terminée.

C'est dommage pour l'équipe et pour lui, car il connaissait un très bon début de saison. Il est un jeune joueur prometteur, qui aidait l'équipe. Il a travaillé fort pour mériter sa place dans l'équipe et on le sentait sur une lancée.

J'ai déjà vu d'autres athlètes subir un tel type de blessure. Ça arrive de plus en plus dans les sports de haut niveau. Chez l'Impact, Adrian Lopez a déjà subi quelque chose de semblable.

Jack McInerney pourrait avoir la chance de remplacer Porter, qu'on lui avait préféré. Jack n'avait peut-être pas réalisé l'ampleur de son talent. Il a maintenant une nouvelle opportunité de montrer ce qu'il sait faire. C'est comme dans la vie, des fois le malheur des uns fait le bonheur des autres.

Je pense que Jack s'attendait à être partant en début de saison, mais ce n'est pas arrivé. On a tous des hauts et des bas. Il doit tenir bon mentalement et continuer à travailler fort. À lui de démontrer qui est le vrai Jack McInerney.

Il est vrai que Jack est encore jeune, mais depuis l'âge de 17 ans qu'il évolue en MLS. Il n'est pas une verte recrue comme Cameron. À lui de comprendre ce qu'il a vécu pour profiter de la chance qui s'offre à lui.

Le retour d'Adrian Lopez

Notre coéquipier Adrian Lopez est de retour dans l'entourage de l'équipe. Il avait subi une déchirure du ligament croisé antérieur du genou droit pour une deuxième fois en moins d’un an et il y avait longtemps qu'on l'avait vu puisqu'il avait opté pour faire sa remise en forme chez lui. Maintenant, il doit rencontrer le personnel médical qui doit suivre un protocole qui devrait le guider vers un retour au jeu.

Si tout va bien, il pourra rejoindre l'équipe régulière pour l'entraînement.

Adrian devra comme les autres prouver aux entraîneurs qu'il peut reprendre sa place. Il doit retrouver la forme et la fluidité. Notre défensive est quand même assez solide, mais il va apporter une nouvelle profondeur. La clé pour la direction est de miser sur deux joueurs par position.

Depuis son arrivée avec l'Impact, on ne l'a pas vu beaucoup en raison des blessures et il aura peut-être le temps de nous démontrer qui il est vraiment.

*propos recueillis par Robert Latendresse