Un as à l'entraînement!
Impact jeudi, 27 juin 2013. 22:13 dimanche, 15 déc. 2024. 00:34Les passants qui s’adonnaient à marcher près des terrains de tennis du Complexe sportif Claude-Robillard jeudi matin ont dû faire une bien drôle de tête lorsqu’ils ont réalisé à quel genre de spectacle ils étaient en train d’assister.
Les courts étaient bondés, ce qui n’est pas anormal pour une chaude journée de juin, sauf que personne n’avait de raquette. Non! Pour l’occasion, l’espace avait été monopolisé par mes coéquipiers et moi-même alors que notre entraîneur, en guise d’entraînement, avait convié tout le monde à un petit tournoi de soccer-tennis à trois contre trois.
Pour les médias et les curieux qui passaient par là, le moment était peut-être cocasse. Pour nous, c’était une occasion parmi tant d’autres de briser la routine et de se reposer l’esprit.
Ce n’est pas la première fois que Marco Schällibaum use d’originalité pour raffiner l’esprit d’équipe. Je pense notamment à cette fois où nous étions allés faire du karting au camp d’entraînement. Il y a aussi eu cette petite partie de « Fais-moi un dessin »...Ce sont des petits trucs qui mettent en valeur notre esprit compétitif d’une façon plus légère tout en nous permettant de donner une petite pause à nos jambes.
La gestion du groupe, ça semble vraiment être le don de notre entraîneur cette année. Coach Schällibaum est capable de bien mesurer le pouls de ses troupes et de prendre les moyens nécessaires pour que les joueurs arrivent au match dans des conditions optimales. C’est un aspect à travers lequel son expérience crève les yeux : on voit qu’il a géré d’autres groupes et qu’il comprend l’importance de donner un peu de répit à tout le monde pour garder l’esprit alerte et éveillé.
En restant à l’écoute du groupe de leaders et du préparateur physique, Schällibaum remarque quand le niveau d’énergie est un peu plus bas et n’hésite pas à accorder des périodes de repos plutôt que de simplement continuer à diriger des entraînements en espérant que ça passera. Je crois que c’est une attention importante, surtout à ce stade-ci de la saison.
Le timing du tournoi de tennis était bien calculé. On avait connu un début de semaine quand même chargé et certains avaient joué en ligue de réserve la veille, alors je crois que le staff technique a réalisé qu’il nous fallait souffler un peu afin d’être prêt pour samedi, alors que nous accueillerons les Rapids du Colorado.
Certains ont pris très à cœur le déroulement de cette petite compétition amicale. Ceux qui y ont assisté ont pu constater que l’entraîneur, qui s’était monté une petite équipe, était peut-être le plus compétitif du lot! D’autres ont pris le tout un peu moins à cœur. Davy Arnaud, par exemple, avait joué une soixantaine de minutes la veille et a plutôt profité de l’occasion pour reprendre des forces, question de bien entreprendre les prochaines journées qui le rapprocheront d’un retour au jeu.
Rien ne presse pour le capitaine
Je ne peux vous en dire trop au sujet de Davy. J’ignore s’il sera de retour dans le groupe samedi, encore moins s’il sera du XI partant. La bonne nouvelle, c’est qu’il a repris l’entraînement complet avec l’équipe. Ses malaises, du moins au niveau de la tête, semblent partis pour de bon.
Maintenant, il lui fait reprendre l’effort physiquement progressivement. Il ne faut pas oublier qu’il vient de passer une cinquantaine de jours sans bouger. Six semaines, c’est plus ou moins des vacances normales d’après-saison au soccer! Mais Davy est un gars qui se donne souvent à fond et qui, avec l’aide de notre préparateur physique, va faire le nécessaire pour revenir à son niveau d’antan.
Par la suite, ce sera au personnel d’entraîneurs de décider de la place qu’on lui accordera dans l’effectif. Il ne faut pas oublier qu’on se prépare à attaquer une séquence de trois matchs en huit jours, alors les occasions de renvoyer le capitaine dans la mêlée sans brusquer son retour seront là. Après une si longue absence, il serait déraisonnable de s’attendre à ce que Davy saute sur le terrain pour 90 minutes comme s’il n’avait jamais quitté.
Si on était dans un environnement de stress, que l’équipe était en bas de classement et que les victoires étaient difficiles à aller chercher, c’est évident que le scénario serait différent. Il y aurait peut-être plus de pression pour ramener un leader comme Davy dans le but de stimuler les troupes. Mais notre situation étant ce qu’elle est, voire une position favorable au classement combinée à un calendrier chargé à venir, il faut s’assurer que ces éléments plus frais soient utilisés à bon escient pour pouvoir donner une dose d’énergie à ceux qui ont plus de kilométrages dans les jambes.
Une chose est certaine, ne vous attendez pas à de grands chambardements au niveau de notre schéma tactique une fois que Davy sera en mesure de retrouver sa place de partant sur une base régulière.
En début de saison, Davy était surtout utilisé aux côtés de Felipe en milieu de terrain dans un système 4-1-4-1. Peu de temps avant sa blessure, l’arrivée de Daniele Paponi avait incité l’entraîneur à instaurer un schéma avec deux attaquants. Maintenant, quels seront les ajustements apportés avec le retour de notre no 22?
À mon avis, nos stratégies ne changeront pas à cause du retour d’un joueur. Le fait qu’on ait été capable de jouer dans différents systèmes depuis le début de la saison profite à tout le monde. Présentement, le coach peut déployer les joueurs qu’il a sous la main de la façon qu’il juge appropriée en prenant en considération l’identité et le style de l’adversaire.
C’est un atout qui nous rend imprévisible. Sachant qu’on peut jouer à partir de trois formations différentes, personne ne peut préparer la tactique exacte pour nous contrer. Ça nous permet de garder tout le monde sur un pied d’alerte.
On a compté sur tout le monde et on va continuer de compter sur tout le monde pour avoir les équipes les plus fraîches possibles d’ici la fin de la saison.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.