MONTRÉAL – Depuis que leur élimination du Championnat canadien a été confirmée, mercredi dernier, les joueurs et les dirigeants de l’Impact ont fait le vide pour mieux rebondir dans le deuxième droit de la saison.

Fidèles à leur passion, les membres de l’organisation montréalaise ont aéré leur esprit en savourant les matchs de la Copa America et de l’Euro. D’ailleurs, l’entraînement de lundi a pris fin juste à temps pour permettre au groupe d’aller suivre le duel attendu de la Belgique – et d’un certain Laurent Ciman – contre l’Italie.

Si les joueurs s’étaient rangés derrière leur partenaire, l’état-major ne pouvait guère renier ses allégeances italiennes.  

Tandis que Ciman poursuit son aventure inspirante avec les Diables Rouges, Johan Venegas a retrouvé ses compagnons à la suite d’une sélection réussie avec le Costa Rica en Copa America. Venegas a notamment marqué un magnifique but contre la Colombie.

Personne ne cache souhaiter que cette éclosion de Venegas avec ses couleurs nationales se transpose sur les terrains de la MLS. Son entraîneur, Mauro Biello, croit que ce séjour constructif pourra lui insuffler un élan.

« Je pense que oui. D’ailleurs, il avait également bien joué à son dernier match avec nous contre Orlando. J’espère qu’il amènera cet esprit et qu’il continuera à travailler de cette façon pour qu’il nous donne cette poussée. C’est un joueur avec beaucoup de qualités et, parfois, ça prend un peu de temps pour s’adapter. Une telle performance à la Copa America peut lui donner beaucoup plus de confiance », a décrit Biello avec espoir.

« J’ai vu son but, c’est certain que ça donne de la confiance et tu reviens avec cette sensation au sein de ton équipe. Il s’amène avec un renouveau. On souhaite que ça continue comme ça et qu’il puisse marquer ainsi qu’aider les autres à en faire autant », a reconnu le capitaine, Patrice Bernier.

Quant au principal intéressé, Venegas admet que son rendement convaincant a réveillé une partie du volcan en lui.

« C’est certain que c’est bien d’avoir eu la chance de jouer les 90 minutes. Les buts, c’est important, ça donne de la confiance et j’espère pouvoir l’amener, ici, avec l’équipe. Je veux essayer d’aider le club encore plus », a témoigné le dossard numéro 27.

Venegas est parvenu à enfiler ce sublime tir enroulé en évoluant comme attaquant, une possibilité envisageable avec le onze montréalais.

« Oui, ça demeure une option. Il s’est entraîné quelques fois avec nous comme numéro neuf. Je pense qu’il est plus à l’aise dans l’axe que ce soit comme attaquant ou derrière en tant que milieu », a répondu Biello avec prudence et ouverture.

« Ça me laisse un peu plus d’options, j’ai davantage la chance de jouer avec le ballon. J’aime ça en particulier parce que je suis capable de regarder le but un peu plus. Mais, comme je l’ai déjà dit, je vais faire ce qu’on me demande », a exprimé l’athlète de Puerto Limón via un interprète.    

En se basant sur son expérience, Bernier n’aurait pas d’objection à voir Venegas en pointe. Selon lui, ce poste lui permettrait d’utiliser certaines facettes de son arsenal.

« C’est un joueur offensif majoritairement. Il est créatif et ces joueurs ont besoin de liberté pour s’exprimer. En espérant que la Copa America l’ait libéré et que ça continue dans ce sens », a maintenu Bernier qui a cumulé diverses expériences internationales.

En somme, tout en songeant au bien collectif, Venegas désire surtout exercer une influence plus convaincante avec l’Impact.  

Un exemple pour le reste de la troupe?

Le cas de Venegas s’applique bien au reste de la formation montréalaise qui a récolté une seule victoire depuis neuf matchs (1-3-5). Dans un monde idéal, ses coéquipiers suivraient donc la même tangente et retrouveraient leur aplomb qui s’est amoindri par rapport au début de la saison.

Dans cet objectif, le repos s’est présenté à un moment propice.

« Le congé était pour se ressourcer et revenir frais pour la suite des choses. Maintenant, il faut attaquer, on s’approche de la moitié de la saison. Il faut revenir aux bases, travailler fort et on pourra compter sur le retour de joueurs internationaux (pour aider) », a souligné Bernier.

Patrice Bernier et Tom BradyPère de deux jeunes filles, Bernier n’a pas eu de misère à décrocher de ses questionnements quotidiens avec l’Impact.   

« J’ai fait le vide en famille et j’étais en ville pour quelques événements comme le Grand Prix », a raconté Bernier qui a eu la chance bavarder pendant quelques agréables minutes avec Tom Brady tout en s’assurant d’immortaliser ce souvenir.

« Je ne sais pas si cette pause (dans le calendrier de la MLS) deviendra une habitude, mais c’est bien parce qu’on peut attaquer le reste de la saison avec une fraîcheur mentale et physique », a relevé le joueur de 36 ans.

En raison de ses responsabilités d’entraîneur, Biello n’a pas pu jouir d’un tel détachement. Quand on lui a demandé s’il s’était réveillé la nuit en pensant à de nouvelles options ou tactiques, il a répondu ainsi.  

« C’est un travail 24 heures sur 24. C’est toujours ça, c’est ma vie, mais j’ai pu aller voir mon fils dans un tournoi, ça s’est bien passé et on est de retour au travail », a-t-il confié avec le sourire.

Ce retour au centre d’entraînement de la Caserne Letourneux a permis de constater qu’Ignacio Piatti portait un plâtre à la main gauche à la suite de son opération au pouce.

« Nacho a un rendez-vous avec le médecin, mardi, en espérant que le plâtre pourra être remplacé par une protection en fibre de verre. Il doit rester à l’écart sans contact pendant une semaine minimum et, après, il va rejoindre l’équipe la semaine prochaine », a fait savoir Biello.  

C’est donc dire que Piatti ne devrait pas être en mesure d’affronter le Crew à Columbus, samedi. Le scénario s’applique également pour Donny Toia et Calum Mallace qui étaient encore absents du groupe alors que le chemin à parcourir semble plus court pour Marco Donadel.  

« On espère qu’ils seront rétablis pour le match contre Kansas City (le 25 juin). Ils devraient réintégrer le collectif la semaine prochaine. En ce qui concerne Marco, il a déjà commencé à courir alors on attend deux ou trois jours avant les entraînements complets », a précisé l’entraîneur.