Un tir, un but, trois points
Impact lundi, 10 août 2015. 09:42 dimanche, 15 déc. 2024. 02:38
Un tir, un but, trois points. Voilà ce qui résume le passage du DC United à Montréal samedi soir. C’était la première fois de l’histoire de la MLS qu’une équipe remportait un match de championnat avec un seul tir sur la cage adverse.
Cette frappe est venue des pieds de Chris Rolfe. Sur la séquence, les défenseurs centraux Victor Cabrera et Wandrille Lefèvre ont été incapables de stopper la contre-attaque des visiteurs à la suite d’une remise hésitante de Marco Donadel en milieu de terrain. Malgré une volonté marquée de se projeter vers l’avant, le onze montréalais n’a su concrétiser ses chances de marquer.
Vingt-cinq tirs sont généralement suffisants pour faire trembler les filets au moins une fois, mais l’Impact a été frustré à plusieurs reprises par Bill Hamid, qui faisait un retour dans les buts d'United. Une performance cohérente et efficace toute à l’image de la saison des troupes de Ben Olsen, qui ont consolidé leur position au sommet de l’association de l’Est.
Donnez au suivant
Plus tôt cette saison, l’individualisme de Nacho Piatti a été identifié comme un problème dans le jeu montréalais. Chassé pendant un moment, il semble maintenant revenir au galop. Encore une fois lors de la première mi-temps contre DC United, les nombreux appels de Dominic Oduro s’accompagnaient d’un malaise lorsque l’Argentin prenait une touche de plus, une touche de trop. En contre-attaque, l’hésitation est mortelle et la réticence de Piatti à libérer le ballon rapidement nuit à la fluidité de l’équipe en séquences offensives.
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Piatti est un joueur hors de l’ordinaire avec un crochet unique et une confiance débordante. Ces atouts doivent toutefois être mis au service du jeu. Si il y a une passe à donner, elle doit arriver, peu importe le nom derrière le maillot de celui qui fait l’appel. « Quand ce sera Drogba, le ballon arrivera », disent plusieurs supporters. Possiblement. C’est toutefois le système de jeu et les directives de l’entraîneur qui doivent dicter les patrons de passes et non le bon vouloir du joueur qui a le ballon à ses pieds.
Bien que Didier Drogba attirera tous les projecteurs sur lui lorsqu’il enfilera l’uniforme de l’Impact, c’est Ignacio Piatti qui a les clés du succès du club cette saison. S’il arrive à donner plus de rythme à une attaque qu’il ralentit trop souvent, les supporters montréalais pourraient se permettre de rêver grand, très grand.
Bienvenido a Montréal
Fluide dans ses déplacements et juste dans ses intentions, Johan Venegas peut être satisfait de son premier départ avec l’Impact. Il s’est même permis un carton jaune pour un comportement trop insistent envers l’arbitre. Peut-être avait-il regardé quelques matchs de son nouveau partenaire Andrés Romero cette saison?
Bien qu’il n’ait eu que quelques entraînements pour connaître ses nouveaux coéquipiers, le Costaricain a semblé s’acclimater rapidement. Ses permutations avec Piatti, qui adore dériver sur le côté gauche, rappelaient la qualité de mouvement présentée par l’Argentin et Dilly Duka en Ligue des champions. À court d’énergie en seconde mi-temps, Venegas aurait toutefois dû être retiré par Klopas, qui a plutôt choisi de le repositionner au milieu de terrain pour compléter le match. Un autre à ajouter à la longue liste des joueurs évoluant à ce poste? Rien pour aider le moral de Patrice Bernier et Nigel Reo-Coker...
Persécutés
En entrevue d’après-match, Frank Klopas a été virulent dans ses propos envers la ligue et son arbitrage. Selon l’entraîneur de l’Impact, son équipe est victime d’un traitement injuste des officiels. « Si c’est Donadel, il est déjà dans les estrades », disait-il au quatrième arbitre après une faute des visiteurs en première mi-temps.
Les standards d’arbitrage peuvent-ils être améliorés en MLS? Absolument. Les standards de coaching et de jeu en général aussi. Si Donadel est ciblé par les arbitres, c’est possiblement parce qu’on retient chaque fois notre souffle lorsqu’il s’approche d’un adversaire. Freinera-t-il ou fera-t-il tout sauter au passage? Le second scénario se produit au moins une fois par match et s’accompagne généralement d’un carton. Ce n’est pas de l’injustice, ce sont les règles du jeu.
Chaque instant passé à critiquer un arbitre en est un qu’on n’utilise pas à chercher une solution pour gagner le match. Si Klopas a demandé à Biello de s’occuper des coups de pied arrêtés, pourrait-il assigner Concina à discuter avec les arbitres? L’entraîneur-chef pourrait alors se concentrer sur la gestion de son équipe.
Un délégué à la chicane... Ça existe quelque part?