Tous les joueurs de l'équipe sont très conscients que se sera le dernier match de Marco Di Vaio, samedi face au D.C. United.

Depuis qu'il a annoncé officiellement qu'il allait se retirer au terme de la saison, tout le monde appréhende cette date du 25 octobre. Maintenant que notre dernier match de Ligue des champions est derrière nous, il ne reste que ce match et il est clair que tous les joueurs veulent contribuer et faire partie de cette célébration. Célébration de sa carrière, mais aussi pour tout ce qu'il a apporté à l'Impact de Montréal.

Il est facile de constater l'étendue des prouesses offensives de Marco depuis son arrivée avec l'équipe. Surtout lors de la saison 2013 alors qu'il a inscrit 20 buts en 33 matchs. Ça représente près de 40 pour cent de nos buts lors de cette saison. Il a été un atout incroyable pour permettre à l'Impact de se hisser au premier plan dans la MLS lors de la saison 2013. Il a même été en nomination pour le joueur le plus utile de la MLS lors de cette saison mémorable.

Mais sa contribution à l'équipe va bien au-delà des statistiques. Il a, en quelque sorte, ouvert des portes vers l'Europe. En tant que premier joueur désigné de l'équipe, Marco a amené une certaine crédibilité à l'organisation, ce qui a rendu possible des négociations afin d'attirer d'autres joueurs désignés. Je pense surtout à Alessandro Nesta, un grand défenseur sinon le meilleur de sa génération. Nous n'aurions jamais eu ce champion de Coupe du monde et de Ligue des champions sans la présence de Marco dans l'équipe. Nesta a d'ailleurs lui aussi terminé sa carrière à Montréal. L'arrivée de Marco a rendu possible des négociations afin d'attirer de potentiels joueurs désignés, ce qui aurait été beaucoup plus difficile avant.

C'est quand même quelque chose de constater que d'aussi grands joueurs sont passés par Montréal, contribuant fortement au rayonnement de l'Impact au niveau international. Lorsque Marco est arrivé par exemple, les journaux italiens, français et espagnols ont parlé de l'Impact puisque Marco a longtemps joué dans ces pays.

Même si la nouvelle avait été annoncée officiellement, je me souviens que certains de mes anciens coéquipiers avaient communiqué avec moi pour me demander si c'était réellement vrai. Ils avaient du mal à croire que j'aurais la chance de jouer avec un aussi grand joueur en MLS. Nous-mêmes étions très impressionnés, ayant tous vu Marco et Alessandro disputer d'importants matchs de Ligue des champions, d'Euro et de Coupe du monde.

Pour ce qui est de sa contribution à l'interne. Sa vaste expérience de l'autre côté de l'Atlantique lui a permis de fournir certaines informations sur le fonctionnement des ligues européennes en plus étendre le réseau de contacts de notre équipe. Je pense notamment au lien de l'équipe avec Bologne, son ancienne équipe.

De plus, son éthique de travail est irréprochable. À 38 ans, il se présente à l'entraînement toujours avec le même enthousiasme. Il a été l'un des premiers à mettre de l'avant le jeu du taureau lors de nos entraînements. Il s'agit d'un jeu où cinq joueurs s'échangent le ballon alors que deux autres tentent de leur enlever. C'est souvent lui qui est l'instigateur de ce jeu qui amuse tout le monde lors de nos entraînements. On n'apprécie pas seulement le joueur et son statut de vedette, mais aussi sa passion qu'il adore transmettre à ses coéquipiers. C'est un bon exemple pour les jeunes joueurs de l'équipe qui constatent à quel point un joueur de son vécu et de son âge continue à travailler fort pour être régulier dans ses performances.

Marco a su jouer à la hauteur des attentes fondées à son endroit. Certains joueurs désignés très médiatisés se sont amenés en MLS sans connaître le succès escompté. Même si son adaptation n'a pas été très facile en 2012, sa contribution dès sa première saison complète à Montréal a prouvé à tout le monde que l'Impact avait fait le bon choix en faisant de lui son premier joueur désigné.

La lumière dans cette saison sombre

Nous avons disputé notre dernier match de la phase de groupe de la Ligue des champions de la CONCACAF, mercredi au New Jersey. Nous avons dû nous contenter d'un match nul de 1-1 à la suite d'un but tardif des Red Bulls mais, dans l'ensemble, nous ne pouvons qu'être satisfaits de notre parcours lors de cette phase de groupe.

Lorsqu'une équipe de la MLS ne se qualifie pas pour les éliminatoires, elle a connu une mauvaise saison. C'est bien de voir que nous avons été en mesure de mettre cette saison sombre de côté et de bien performer en Ligue des champions. Nous avons été invaincus et nous pouvons retirer du positif malgré tous nos problèmes en saison régulière.

Un tournoi se compare à un sprint contrairement au marathon que représente une saison. Nous devions bien performer immédiatement et c'est encourageant de voir que nous avons pu y arriver.

Sachant que la saison en MLS était à oublier, nous avons joué le tout pour le tout en Ligue des champions et ça nous a permis de garder une certaine motivation qui aurait pu disparaître en cette saison plus que difficile. Nous sommes arrivés à ces matchs avec l'état d'esprit qui nous a permis de connaître du succès et d'offrir de bons moments à nos partisans.

Notre parcours nous permettra de prendre part à un match de quarts de finale en février, ce qui sera un bon test pour amorcer la prochaine saison.

Prêt à continuer

Comme mon contrat prend fin au terme de la saison, on me demande souvent comment j'entrevois mon avenir.

Une chose est certaine, je me sens bien physiquement et je suis prêt à poursuivre ma carrière. Cependant, l'équipe est bien claire : les évaluations et les négociations avec les joueurs auront lieu seulement lorsque la saison sera terminée. Je ne peux donc en dire plus à ce sujet.

*Propos recueillis par Jean-Philippe Daigle