Bonjour chers internautes, c'est avec un grand plaisir que je me joins à l'équipe de collaborateurs du RDS.ca afin de vous faire vivre cette première saison de l'Impact dans la MLS.

D'entrée de jeu, je vous invite à participer à cette chronique en partageant votre opinion et en soumettant des questions ou des suggestions de sujets.

Au moment d'écrire ces lignes, notre saison prendra son envol dans 22 jours à Vancouver le 10 mars (match présenté à RDS).

Notre camp d'entraînement se poursuit et je peux vous confirmer que nous nous approchons du niveau de jeu recherché. D'ailleurs, nous avons été en mesure de développer du bon jeu dans nos rencontres préparatoires contre les équipes de la MLS.

Ceci dit, je dois admettre que ça demeure un peu saccadé dans le sens qu'on n'est pas encore capable de dominer pendant un match complet.

Cependant, on voit que les principes et la philosophie de notre entraîneur (Jesse Marsch) s'implantent. Il faut juste continuer de travailler là-dessus et ajuster nos petits défauts. Chose certaine, ça augure bien pour le début de la saison.

L'autre aspect à peaufiner ne m'inquiète pas du tout. Il s'agit de nos capacités physiques qui ne sont pas encore au sommet étant donné qu'on commence seulement à disputer des matchs complets. On a abordé notre préparation en disputant des moitiés de rencontre et c'est correct ainsi surtout que plusieurs équipes de la MLS sont au même point. Après tout, il reste encore trois semaines et demie pour atteindre la forme requise.

Au niveau de la défensive, on est pas mal bons et je dirais même un peu meilleurs qu'on pensait qu'on le serait à ce moment. Bien sûr, il y a toujours des petits détails à établir dont comment déployer la pression dans certaines facettes du jeu et comment encaisser les situations sans paniquer quand on ne contrôle pas le ballon.

Même si la saison approche à grands pas, je ne ressens pas encore une grande fébrilité parce que je suis concentré sur notre phase de préparation. En fait, j'ai l'impression que nous allons réaliser que c'est réel à une semaine du premier match!

Pour l'instant, il faut comprendre que tout est axé sur notre camp qui est exigeant à plusieurs niveaux. Personnellement, je ne suis pas du style à penser trop loin et je ne m'aventure pas trop dans ces pensées. Je préfère continuer d'apprendre à connaître mes coéquipiers afin qu'on devienne une équipe soudée.

L'attraction du joueur désigné

Nous avons appris que Brian Ching retournait au sein de l'organisation du Dynamo de Houston. Ce n'était pas une situation évidente et il était un peu hésitant à son arrivée à Montréal, mais il s'était intégré au groupe.

Selon les dernières conversations que nous avons eues ensemble, il trouvait cela un peu bizarre comme contexte parce qu'il s'était mis dans la tête qu'il jouerait pour Montréal.

En tant que joueur un peu plus âgé, je comprends son attachement envers l'équipe de Houston où il a passé quelques saisons parce que tu ne veux pas te promener quand tu vieillis.

En bout de ligne, il retourne à l'endroit où il voulait conclure sa carrière et c'est tant mieux pour lui. De notre côté, on doit avancer en tant que groupe malgré ce qui se produit, c'est la réalité du sport professionnel et notre équipe n'est pas basée sur un seul joueur. Bref, je lui souhaite le meilleur pour sa saison et ses derniers miles en tant que joueur.

Au-delà de ce revirement de situation, c'est le dossier du joueur désigné qui retient le plus l'attention des amateurs et des journalistes.

Dans mon rôle de joueur, la perception est légèrement différente et j'avoue qu'il s'agit d'une situation quelque peu particulière. En Europe, les joueurs désignés sont dénichés par les équipes afin de correspondre aux besoins sur le terrain. Dans la MLS, leur fonction est encore plus grande puisque les joueurs désignés remplissent aussi un rôle au niveau marketing alors qu'on espère dénicher un joueur avec une réputation internationale.

Depuis l'arrivée de David Beckham dans la MLS, le statut du joueur désigné a pris de l'ampleur et ces embauches ajoutent du glamour aux organisations.

Au sein de l'équipe, on ne s'en préoccupe pas vraiment puisqu'on doit gérer nos trucs et on constatera la contribution du joueur désigné lorsqu'il fera son arrivée. On se dit plutôt que ce sera tant mieux si l'Impact peut en signer un et il viendra ici pour faire son métier et non être une parure.

En se fiant sur les expériences des autres équipes, on sait aussi qu'un joueur désigné n'est pas toujours un gage de succès au niveau sportif. Ces discussions ajoutent un côté rêveur pour les partisans et les médias, mais ça reviendra à l'entraîneur de l'insérer dans la formation en lui permettant de contribuer.

Ma première expérience au Stade olympique et mon rôle d'avant-scène

Cette semaine, nous avons appris que plus de 32 000 billets avaient déjà été vendus pour notre première rencontre à domicile. C'est bien de voir que les billets se vendent rapidement et ce serait parfait de pouvoir remplir le Stade olympique.

Heureusement, plus tôt dans ma carrière, j'ai eu la chance de jouer plusieurs gros matchs donc je ne suis pas intimidé par le nombre de spectateurs qui seront présents.

Durant mon séjour en Allemagne avec le FC Kaiserslautern, notre stade était d'une capacité de 50 000 personnes et nous avons joué quelques fois à guichets fermés. On a aussi affronté des équipes dans des stades de 55 000 spectateurs. J'ai aussi joué contre des équipes de la Turquie et leurs 30 000 partisans sont bruyants comme le double.

Je ne peux pas oublier mes expériences sur l'équipe nationale incluant quelques rencontres en Amérique centrale devant près de 40 000 partisans. Dans le fond, on apprend à gérer le fait d'évoluer devant une grande foule.

Présentement, je suis le seul Québécois au sein de l'équipe et un certain rôle me revient en tant que l'un des visages les plus connus. Cependant, je ne vois pas cela comme une responsabilité, ou une obligation, à l'extérieur du terrain.

Je suis avant tout un athlète professionnel et ma fonction principale demeure de contribuer grâce à mes qualités d'athlète et ma personnalité au sein de l'équipe. Le contexte est différent parce que je poursuis maintenant ma carrière à Montréal et les gens me reconnaissent un peu plus dans les rues. En plus des performances sportives, nous allons participer à des activités avec le public et c'est normal étant donné que je viens d'ici.

Je ne ressens pas une responsabilité supplémentaire, mais je m'en impose une pour bien jouer afin d'aider mon équipe et mes coéquipiers. Ce n'est pas peut-être pas tout à fait ancré en moi puisque la saison n'est pas commencée et que nous sommes en entraînement à l'extérieur.

Bien sûr, ce sera fort spécial de jouer des matchs devant ma famille et mes amis, mais ce sera aussi différent de vivre de mon sport à Montréal et non de l'autre côté de l'Atlantique. J'ai également hâte de participer à mon premier événement au Stade olympique en tant que joueur.

Je n'aurais jamais cru que Montréal ferait le saut en MLS

Vous avez probablement entendu dire ou constater que le style de la MLS est plus physique et intense comparativement aux ligues européennes. Je profite donc de l'occasion pour vous révéler l'approche de notre équipe dans ce circuit.

Jusqu'à maintenant, notre équipe développer du jeu avec de la progression, des combinaisons et du mouvement. Évidemment, on veut être compétitif dans la MLS donc il faut posséder les atouts athlétiques nécessaires dans cette ligue.

Ceci dit, on souhaite être l'une des équipes reconnues pour l'ensemble de son jeu et pas seulement sa vitesse et ses qualités physiques. On mise sur des joueurs qui sont bons avec le ballon et qui réfléchissent avant d'agir. On veut déployer un jeu collectif avec un ensemble de 11 joueurs qui s'entendent bien sur le terrain autant offensivement et que défensivement. En somme, on veut présenter un côté plus attrayant en bougeant et en se donnant des options.

Personnellement, j'évolue à la position de milieu de terrain si bien que je dois me concentrer sur contrôler le jeu et distribuer le ballon. Parfois, il faut accélérer ou ralentir le rythme parce qu'un match dure 90 minutes. On ne peut pas jouer à la même cadence qu'au hockey ou d'autres sports qui profitent de changements réguliers.

À cette position, je dois avoir une influence sur la gestion du match. Après, nous n'aurons pas toujours le ballon en notre possession et il faut faire en sorte que le match soit en notre faveur au lieu de tout le temps le pourchasser.

Peut-être que vous l'ignorez, mais j'en serai à mon deuxième séjour dans l'uniforme de l'Impact après un passage de 2000 à 2002.

Je vais être très honnête avec vous, je n'aurai jamais cru que l'Impact ferait le saut dans la MLS quand j'ai quitté pour l'Europe il y a 10 ans.

En tant qu'amateur de soccer, je voulais que le soccer atteigne le plus haut sommet qui est la MLS. Je savais que l'Impact était déjà une très bonne organisation, mais la MLS était une ligue américaine qui n'ouvrait pas ses portes au Canada et je n'envisageais pas cela. Je m'étais dit que l'Impact serait toujours dans le même circuit et parviendrait à connaître du succès.

C'est formidable de voir que c'est arrivé surtout que ça permet aux joueurs et aux amateurs d'accéder à un meilleur calibre.

Le soccer a toujours été un sport très populaire avec beaucoup d'inscriptions au Québec et au Canada. D'autres sports, surtout le hockey, sont en avant-plan donc il y a encore beaucoup de travail à accomplir afin que le soccer puisse s'ancrer dans les racines des gens.

Mais je retiens que nous sommes rendus là et c'est déjà beaucoup! Ça ne peut qu'aller mieux et j'espère que le soccer va bien gagner sa place sur le podium sportif au Québec. Le hockey occupe toujours la première marche avec le Canadien et les Alouettes sont parvenus à y faire leur place. Maintenant, c'est au soccer de prendre l'endroit qui lui revient.

Je vous souhaite une excellente saison et merci pour vos encouragements. J'ai hâte de lire vos commentaires.

*Amateurs de soccer, vous pouvez me suivre sur Twitter

*Propos recueillis par Éric Leblanc