Alors que Manchester City se prépare à affronter Everton (sur les ondes de RDS samedi dès 7h30!), Owen Hargreaves, l‘un de ses milieux de terrain, en profite pour régler ses comptes avec l'équipe médicale de son ancien club, Manchester United.



En lisant l‘histoire d‘Hargreaves, qui n‘a joué que 6 minutes lors des deux dernières saisons, je ne peux m‘empêcher de repenser aux saisons 2008 et 2009 de l‘Impact de Montréal durant lesquelles j‘ai vécu une situation semblable.

Après avoir senti des douleurs au pied droit pendant une bonne partie de l'année, j'ai commencé à demander du repos à l'entraîneur de l'époque, John Limniatis, après que nous ayons remporté le Championnat Canadien Nutrilite en juillet 2008 à Toronto. J'avais jusque-là disputé toutes les minutes des matchs d'une saison qui s'était amorcée avec des camps à l'étranger dès le mois de janvier. Je me rappelle même que mon nouveau collègue François-Étienne Corbin m'avait surnommé l'homme de fer dans une de ses chroniques. C‘était cependant le début d‘une galère pour mon état de santé. Heureusement pour ce cher Corbin, je ne suis pas superstitieux et je ne lui en tiens pas rigueur!

Après quelques rencontres durant lesquelles la douleur allait en s'aggravant, j'ai dû arrêter ma saison alors que le club jouait le match retour de la qualification pour la Ligue des Champions face au Real Esteli. J‘espérais qu‘un repos de quelques semaines me permettrait de jouer en séries USL et de participer aux matchs prestigieux de la compétition continentale. Malheureusement, chaque tentative de retour s‘avérait un échec. Ce tâtonnement s‘explique en partie parce que je me basais grandement sur une blessure très similaire que j‘avais subie à l‘autre pied en 2006 et pour laquelle le repos avait été suffisant pour rétablir la situation. En bout de ligne, je n‘ai vécu que de la frustration en attendant vainement une guérison qui ne venait tout simplement pas. Même si je réalise maintenant que c‘est une erreur, j‘acceptais de m‘entraîner en tolérant une certaine douleur et en me disant que ça finirait par se replacer.

Avec le recul, on s‘aperçoit qu‘il aurait été préférable de procéder à une opération dès le départ. Nous avions pourtant déterminé que ce scénario était risqué et qu‘il m‘écarterait pendant au moins 3 mois. Je trouvais que c‘était beaucoup trop. En bout de ligne, la série d‘essais et erreurs m‘a finalement tenu à l‘écart du terrain pendant plus d‘un an, opération comprise!

Je comprends donc l‘amertume avec laquelle Hargreaves s‘exprime sur les traitements qu‘il a reçu avec United. Cependant, il a sa part de responsabilités dans cette histoire. En voulant trop vite revenir au jeu ou en cédant à la pression de son entraîneur, qui voulait le voir sur le terrain même s‘il n‘était pas en condition, il s‘est mis dans une situation où il ne pouvait pas réussir. Je pense que si c‘était à refaire, les chances sont grandes qu‘Hargreaves passerait par le même chemin. J‘ai aussi l‘impression que je répéterais les mêmes erreurs. Nos émotions influencent énormément notre jugement lorsqu‘on désire prouver quelque chose et que la pression commence à se faire sentir. Le simple fait de devoir renoncer à jouer à court terme nous empêche de voir clair à plus longue échéance.

Pour ce qui est de samedi matin face à Everton, il y a des chances qu‘on retrouve Hargreaves sur le terrain même s‘il ne devrait pas faire partie de l‘alignement partant. En attendant, je vous laisse sur le but magnifique qu‘il a marqué mercredi à son retour à l‘action en Carling Cup. De quoi oublier une longue période d‘inactivité!