Ce n’est pas encore coulé dans le béton, mais à l’issue des premiers matchs de finales d’associations, on a l’impression que la MLS Cup 2017 sera le match revanche de celle de 2016. Douze mois plus tard, c’est comme si Toronto et Seattle s’étaient redonné rendez-vous. Comme quoi, malgré toutes ces règles favorisant la parité, il n’est pas impossible de bâtir pour s’imposer dans la durée au sein du circuit Garber,

Certes, on trouvera bien en Ohio quelques irréductibles pour nous rappeler que le Crew n’est pas encore mort et qu’on pourrait bien jouer un tour à Toronto. Ce n’est pas impossible, mais ils auront fort à faire pour me convaincre que le TFC n’est pas avantagé en vue du match retour au BMO Field. De leur côté, les Sounders n’ont pas eu à forcer la note à Houston, si bien qu’ils ont déjà commencé à économiser leurs forces à partir de la deuxième mi-temps du match aller contre un Dynamo drôlement démuni.

Toronto, en contrôle

Est-ce la peine de le rappeler? Le TFC disputait le match aller sans ses deux atouts offensifs : Seba et Jozy, « c’est toi le gros et moi le petit ». Dans ces circonstances, c’est le gardien Alex Bono qui se sera le plus démarqué avec des arrêts déterminants sur les meilleures occasions du Crew, ce qui ne devrait toutefois rien enlever au bloc in extremis de Drew Moor après une sortie discutable de Bono sur Pedro Santos.

Les regrets seront du coup plus nombreux dans le camp du Crew. Ce match aller devant un public acquis à sa cause présentait un cadre idéal pour prendre l’avantage face au tenant du titre de saison régulière. Cela étant, l’espoir demeure, car un match nul avec des buts lors du retour sera suffisant pour causer la surprise et ainsi qualifier l’équipe.

Mais pour marquer sur la pelouse du BMO Field, Columbus devra trouver le moyen d’éviter un Michael Bradley empreint de magnétisme en milieu de terrain. Sentinelle occupant le devant de la défense dans la formation remaniée par Greg Vanney (4-1-4-1), Bradley aura récupéré 17 fois le ballon en plus d’ajouter deux interceptions. Il aura beau avoir une gueule de vilain, Bradley avait en Ohio des airs d’homme-araignée. Une telle performance explique en bonne partie les difficultés du Crew pour déséquilibrer des Reds bien organisés.

Statistiques de Michael Bradley (orange : récupérations, bleu : interceptions, vert : tacles)

Statistiques de Michael Bradley

Or, il est possible qu’un scénario d’un tout autre genre lors du match retour permette au club de l’Ohio de bénéficier de meilleures ouvertures. La présence de Giovinco et d’Altidore redonnera du mordant à l’attaque torontoise, mais elle pourrait du même coup affaiblir l’assise défensive. Par conséquent, on verra peut-être un peu plus souvent Higuain, Meram et Kamara embêter les Torontois.

Pour Vanney, cependant, s’il y a une leçon à retenir de la dernière série contre les Red Bulls, c’est que la victoire débute par la conviction qu’on va s’imposer sur les visiteurs. D’ailleurs, rappelons que le TFC avait réussi à se qualifier pour la finale d’association en dépit d’une défaite lors du match retour. Globalement, on peut dire que l’exercice était maîtrisé même si on aurait très bien pu se brûler à force de jouer avec le feu. Bref, pour les 90 prochaines minutes contre le Crew, si les panneaux d’avertissements ne sont pas assez visibles pour ses joueurs, Vanney devra envisager de regarder la finale sur un téléviseur.

Seattle en toute tranquillité

Parlant de conviction, au Texas, les Sounders ont dominé le Dynamo du début à la fin d’un match aller bien loin d’être équilibré. Des buts de Svensson et Bruin dès la première mi-temps ont fait fléchir Houston prématurément.

Malgré une rare salle comble de 22 661 personnes au BBVA Compass Stadium, les Texans se sont retrouvés en infériorité numérique face à Seattle à partir de la 28e minute. Si l’expulsion de Jalil Anibaba n’a pas coûté de but - Joe Willis se chargeant d’arrêter le penalty tiré par Nicolas Lodeiro - la pente n’en était que plus dure à remonter à 10 contre 11.

Le second but des Sounders, marqué en fin de première mi-temps, a pratiquement achevé un Dynamo complètement dépassé dans tous les aspects du jeu. D’une part, le centre de Joevin Jones était d’une précision redoutable, de l’autre, l’impulsion de Will Bruin et son délicat coup de tête ont concrétisé une action de grande qualité.

On imagine mal Houston causer une surprise sur le tapis de Seattle. Non seulement le déficit à combler est important, le Dynamo devra également composer sans Alberth Ellis, l’ailier hondurien s’étant vu décerner un carton jaune le privant de match retour. Les Sounders, pour leur part, ont même pris la peine d’épargner Clint Dempsey lors de la deuxième mi-temps. Et ils pourront possiblement compter sur le retour d’Osvaldo Alonso lors de la prochaine rencontre, à moins qu’ils ne se le réservent déjà pour le match suivant...

Dynamo 0 - Sounders 2