Il n’y a pas à dire, le Toronto FC a fait tout ce qu’il avait à faire en MLS cette année. Jusqu’à maintenant, en tout cas. Après une saison record, un autre championnat canadien et une deuxième conquête consécutive du championnat de l’Association Est, il reste encore un match à disputer. Et c’est à nouveau Seattle qu’il va falloir affronter. Allons-y donc avec un petit aperçu de cette finale de MLS Cup 2017.

La balle est dans le camp torontois

Le premier souci de l’entraîneur torontois Greg Vanney, ce sera de trouver le moyen de redonner à ses joueurs leur erre d’aller. Récipiendaire du titre d’entraîneur de l’année, Vanney ne peut toutefois pas se permettre de s’asseoir sur ses lauriers. Autant le TFC aura joué avec fluidité pendant la majorité de l’année, autant il aura peiné lors des séries de fin de saison. La domination à laquelle les Reds nous avaient habitués a semblé se dissiper lors du dernier mois et demi d’activité.

En terme de production offensive, Toronto misera très certainement sur la puissance de Jozy Altidore, lequel avait marqué l’unique but de la série contre le Crew de Columbus. Bien qu’Altidore ne soit probablement pas à 100% physiquement - rappelons qu’il avait quitté la pelouse contre le Crew prématurément - il se présente comme l’attaquant torontois possédant actuellement le plus de mordant. Son comparse Sebastian Giovinco, malgré tout son talent, n’avait pas pesé très lourd lors de la finale de l’an passé. Ajoutons que Giovinco n’a pas non plus brillé lors des séries jusqu’à maintenant cette année. Cela étant, il n’est qu’à un coup franc bien placé de nous forcer à reconsidérer ce que nous venons à peine d’avancer.

Le truc avec Giovinco, c’est qu’on se demande si sa mobilité pourra être un facteur déterminant dans un match serré, voire fermé, comme celui d’il y a un an. Dominé physiquement par les défenseurs des Sounders, il n’avait jamais trouvé un rythme lui permettant de démontrer toute l’étendue de ses capacités. Dans le froid et le vent qui s’annoncent au Stade BMO pour le coup d’envoi de la finale, les conditions de jeu ne semblent pas optimales pour que l’Italien débloque soudainement.

Derrière Seba et Jozy, le milieu de terrain torontois a toutefois des arguments pour trouver la quiétude des joueurs de Seattle. Si Michael Bradley a affiché un rendement à la hauteur des attentes depuis le début des séries, c’est Victor Vazquez qui m’apparaît comme l’élément le plus susceptible de créer des remous en camp adverse. Malgré un penalty raté contre Columbus, Vazquez s’est octroyé le rôle d’architecte sur le but vainqueur d’Altidore.

Pour l’ancien Blaugrana formé à la Masia de Barcelone, il s’agissait d’une 17ème passe décisive depuis son arrivée dans le circuit Garber. Pas le plus mobile, ni le plus costaud, Vazquez se distingue pas son niveau technique et la qualité de ses relais vers les attaquants. Avec toute l’attention générée par les joueurs désignés de la Ville reine, les Sounders auront fort à faire pour le neutraliser.

Sounders guidés par Lodeiro et Dempsey

Du côté de Seattle, justement, la pression ne sera pas aussi grande que chez les locaux. Bien qu’ils soient les tenants du titre, les Sounders n’auront pas la sensation d’avoir échoué s’ils ne remportent pas le trophée cette année. Qui se souviendra d’un record de points battu en saison régulière si le TFC échappe encore la finale sur son propre terrain?

Défensivement, les Sounders miseront sur l’expérience et la puissance de Chad Marshall et Roman Torres pour freiner les élans des Torontois. Au milieu de terrain, point de retour au jeu pour Ozzie Alonso. Malgré l’intelligence de Nicolas Lodeiro, c’est sans doute la portion de la pelouse sur laquelle le TFC a le plus de chance de s’imposer. Ce sera beaucoup demander de la part de Cristian Roldan et Gustav Svensson, que de contrer l’apport de joueurs comme Vazquez et Bradley. 

Mais en attaque, les Sounders pourraient bien embêter les Reds avec le duo de Clint Dempsey et Will Bruin. Dempsey a d’ailleurs le don de marquer des buts dans des moments importants. Comme il n’y a pas de Coupe du monde à l’horizon pour le Texan, la finale de samedi représente l’environnement le plus scintillant sur lequel faire parler de lui. 

À défaut d’un exploit individuel leur permettant de s’imposer, l’idée pour les Sounders est de répéter une performance comme celle de l’an dernier. Il y a douze mois, c’est grâce au brio du gardien Stefan Frei que Seattle avait finalement gagné en penalties. Avec la même approche, c’est un scénario qui pourrait très bien se répéter. Or, à force d’en entendre parler, il va sans dire que le TFC n’a qu’une idée en tête: peu importe la manière, il faut trouver le moyen de se venger.