Internet a ses qualités. Internet a ses défauts. Pour Sandro Grande, ces jours-ci, le web est plutôt un ennemi.

Quand Sandro Grande a pris Mauro Biello à la gorge, le 11 juillet, les médias du Québec ne l'ont pas su. Le match entre l'Impact et le Thunder était présenté en direct sur le web, mais la caméra n'a pas été en mesure de capter ce moment d'agressivité du Québécois. L'arbitre du match a également raté l'action, sinon Grande aurait été puni pour son geste. Et évidemment, le communiqué de presse de l'équipe n'allait pas faire mention d'un incident entre coéquipiers. Ça va de soi.

Or, un photographe était au bon endroit au bon moment. Le bon endroit pour lui, le mauvais pour Sandro Grande. C'est Jeremy Olson qui a pris ces photos qui ont mis Grande dans l'embarras. Cette série de clichés nous a laissé croire que l'incident avait été bien plus long qu'il ne l'a été en réalité. Cette situation gênante n'a duré que quatre ou cinq secondes. C'est d'ailleurs ce qui explique que ni l'arbitre, ni la caméra de diffusion du match n'ont été en mesure de voir ce qui se passait aux abords du filet de l'Impact.

Mais Jeremy Olson a tout vu, lui. Et il a été vite sur la gâchette.

Les photos d'Olson se sont retrouvées sur internet. C'était samedi soir. Pourtant, la nouvelle n'est atterrie à Montréal que le lundi 13 juillet. Pourquoi? Parce qu'un internaute québécois est tombé sur les photos par hasard. Il a ensuite écrit au RDS.ca pour partager sa découverte. L'internaute a donc ainsi partagé sa découverte avec le Québec en entier. C'était le début de la fin pour Sandro avec l'Impact.

Pas d'accord? Grande dit lui-même qu'avant que les photos ne circulent chez nous, l'Impact tentait de régler le problème à l'interne. Grande et Mauro Biello s'étaient expliqués après le match. L'entraîneur-chef, Marc Dos Santos, avait également discuté avec ses deux joueurs. Et Nick De Santis, directeur technique, n'avait pas encore parlé de suspension. Le problème semblait réglé. Tout le monde souriait à l'entraînement, le lundi après-midi. Or, c'est après que l'Impact eut pris connaissance des photos que tout s'est effondré pour Grande. Suspension, puis décision finale rendue par le président Joey Saputo.

« J'espère que le photographe a fait de l'argent avec ces photos parce que moi, j'en perds beaucoup! », affirmait Sandro, quelques heures après avoir été libéré.

Il est clair que le geste de Sandro était inacceptable. Pour ma part, j'étais à New York, en vacances, quand j'ai appris ce qui se passait. On m'a envoyé les photos et je ne pouvais pas croire ce que je voyais. Je connais Sandro Grande depuis sept ou huit ans. C'est quelqu'un de plutôt calme dans la vie de tous les jours. Et même s'il est un joueur intense sur le terrain, je ne l'avais jamais vu agir de la sorte! Grande a donc été puni sévèrement dès sa première offense du genre. Joey Saputo en a fait un exemple, signalant qu'aucun geste de violence ne serait toléré au sein de l'Impact. L'idée se tient, mais c'est un gros morceau qui s'en va. En espérant que ce soit la seule raison de son congédiement…

Oui, en 2009, internet peut faire bien des ravages. Pour certains, la vie privée est parfois menacée. D'autres abusent d'internet au travail. Dans ce cas-ci, internet a peut-être fait perdre le travail de Sandro Grande.

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Note à moi-même

Il y a une dizaine de jours, j'ai été victime de l'attaque d'un collègue d'un autre média dans un de ses articles. Sans me nommer, il m'identifiait clairement, dans une attaque gratuite, sans fondement, uniquement basée sur son opinion. Pourtant, la base du journalisme est d'amener des faits. C'est ce qu'on apprend à l'école…

Or, plus tôt dans la semaine, j'avais moi-même aidé ce collègue dans sa quête pour obtenir les photos de Sandro Grande. Et j'étais à New York, en vacances. Je pensais d'ailleurs avoir une bonne relation avec ce « collègue ». Assez bonne pour avoir envie de l'aider.

Note à moi-même : ne plus aider un collègue sur qui vous avez des doutes, surtout quand ce « journaliste » porte, fréquemment aux matchs, la casquette de l'équipe sur laquelle il doit écrire.

Les visages à deux faces sont partout. Méfiez-vous