Andreescu brillante, Fernandez conquérante
Inter. des États-Unis dimanche, 5 sept. 2021. 15:03 dimanche, 17 nov. 2024. 04:46À tout seigneur, tout honneur, commençons ce résumé avec les performances de notre seule championne Grand Chelem dans l'histoire du pays en simple: Bianca Andreescu. Je dois vous avouer que, jamais au grand jamais, je pensais que Bianca aurait autant de difficulté face à la suissesse Viktorija Golubic, 45e mondiale au 1e tour. Ce que cette bataille de près de 3 heures est intense dès le départ! Certes, Bianca est celle qui tente de déboussoler l'adversaire avec ses schémas habituels composés de puissance et de variantes mais cela amène parfois des fautes. En même temps, quelle résilience de Golubic qui remet tout en jeu avec intérêts même quelques fois. Elle aurait pu gagner ce match, mais donnons le crédit à Bianca qui a élevé son jeu de manière stratosphérique pour renverser la situation fin des 1ers et 3e sets. Comme il est bon de revoir le coeur de la championne s'exprimer lorsque cela compte vraiment! Cette victoire s'avère importante pour la confiance.
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La suite pour Bianca est intéressante puisque face à la régulière Lauren Davis, notre Canadienne s'amuse un peu plus. Normal puisque les éléments importants du jeu, soit le service, déplacements ainsi que la gérance des moments clés, tout cela devient de plus en plus automatique. Puis, pour atteindre la 2e semaine à New York, on retrouve notre Bibi tout étoile puisqu'elle ne fait qu'une bouchée de la repêchée Greet Minnen battue au dernier tour des qualifications par Rebecca Marino. Dominante puisqu'explosive cela promet donc pour la suite des choses. Petite note intéressante: il s'agit d'une 2e présence à New York dans le grand tableau pour Bianca et elle est invaincue. C'est bien pour dire jusqu'à quel point sa carrière est encore jeune. Il y aura un combat assuré face à la coriace grecque Maria Sakkari.
Autant cela est bon de revoir Bianca prendre son envol vers les plus hauts sommets, autant Leylah Fernandez livre la marchandise de façon spectaculaire à ce US Open. D'abord notre Québécoise est fabuleuse lors de ses deux premiers matchs ce qui prouve qu'elle est vraiment prête en début de tournoi. Face à la revenante talentueuse Ana Konjuh, notre Québécoise garde le meilleur pour la fin de la 1re manche pour après proposer du tennis plus costaud.
Puis, devant l'ancienne 15e mondiale Kaia Kanepi qui compte tout de même six présences en quarts de finale Grand Chelem, je suis tellement impressionnée par la résilience de Leylah. Jamais elle ne se décourage et cette attitude de guerrière est récompensée en fin de manche initiale mais surtout lorsqu'elle sauve quatre balles de 2e set. Je ne sais pas où Fernandez va chercher cette énergie et justesse dans ses choix de jeu mais chose certaine, elle peut être tellement fière de son comportement. Résultat: 4 sets joués, 4 sets gagnés, boum!
Le moins que l'on puisse dire c'est que Leylah est prête physiquement pour ce tournoi. Entrainée par le dur de dur des préparateurs physique Duglas Cordero qui s'époumone aussi à l'encourager dans sa loge durant la quinzaine, Fernandez réussit l'impossible alors qu'elle stoppe Naomi Osaka (4 fois championne GC) qui sert pour la victoire à 7-5, 6-5. Quelques petits changements avec ses positions en réception de service, un moral à tout casser hérité de son papa Jorge, Fernandez nous rappelle que rien n'est impossible à ceux qui y croient, qui savent se détacher de la pression, des attentes et qui ne portent pas de complexes d'infériorité. On s'entend que cela est facile à dire et difficile à concrétiser parce qu'il s'agit du travail d'une vie. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté cela m'interpelle grandement l'attitude de Leylah durant ce tournoi. Peu importe les embûches, y croire, toujours y croire.
Maintenant en ronde des 16 l'attend une autre championne Grand Chelem mais d'un autre style complètement soit Angelique Kerber. Contrairement à Osaka, elle ne fait pas beaucoup de fautes et tente peu de coups gagnants, Kerber aime plutôt faire durer les échanges. Il faut que Leylah soit ultra forte physiquement car la bataille sera rude. La québécoise est suffisamment allumée et non intimidée pour prendre les devants 4-2. Malheureusement elle connait une très mauvaise partie au service commettant 3 double fautes. Kerber surfe sur cette vague pour gagner le premier set 6-4 et filer vers une avance de 4-2.
Mais attention, la petite est coriace! Plutôt que de se plaindre et se lamenter, elle repart au boulot pour même s'offrir balle de manche à 6-5. Kerber se bat comme une mort de faim pour nous amener au bris d'égalité. Leylah se forge une belle avance de 5-1 mais devient un peu passive. Peu importe, elle retrouve de sa superbe pour redevenir offensive et ainsi arracher le 2e set 7-5 au bris!
Nous voilà au 3e et quel set de tennis Fernandez nous offre! Elle domine la majorité des échanges pour s'offrir deux bris d'avance pour la victoire. Leylah est en quarts de finale! Elle bat coup sur coup deux dames qui comptent sept titres Grand Chelem! Quelle conquérante! Maintenant ce sera Elina Svitolina. WOW!
Ce soir, Félix Auger Aliassime aura un beau défi puisqu'il défie Frances Tiafoe sur le central Arthur Ashe. « Big Foe » est en feu depuis le début du tournoi et il adore faire plaisir à cette foule, déjà toute acquise à sa cause. Comme d'habitude, Félix devra prendre sa place et surtout ne pas trop s'en faire lorsque l'Américain laissera aller quelques parpaings. Notre Québécois est en général plus stable que Frances sur la durée. En gros depuis le début du tournoi, FAA est constant mais peu entreprenant face à Evgenty Donskoy, opportuniste pour arracher le 1e set face à Bernabé Zapata Miralles ce qui lui donne un bel élan et guerrier pour tenir et faire les bons choix en fin de 5e set face à Roberto Bautista Agut.
Pour ce qui est de Denis Shapovalov, dure soirée hier face au coriace Lloyd Harris. Jamais Denis ne s'ajustera pour concocter un heureux mélange de constance et d'attaque. Malheureusement depuis sa belle présence en demie à Wimbledon, Shapo est fébrile et impatient comme s'il se mettait trop de pression sur les épaules. Les dernières marches à monter vers les plus hauts sommets sont les plus hautes. Il faut prendre le temps qu'il faut. Denis n'a que 22 ans. Il apprendra que devenir patient, conquérir ses peurs et le stress, cela se développe...