Plusieurs milliers de jeunes pratiquent le tennis au Canada, mais très peu décident d'en faire carrière. C'est pourtant le choix qu'ont fait Marie-Alexandre Leduc et Charlotte Robillard-Millette à l'âge de 10 ans.

« Quand j'ai commencé à faire des tournois et que je voyais que je pouvais rivaliser avec les autres, j'ai toujours trouvé ça vraiment cool », a lancé Robillard-Millette qui sera en action cette semaine aux Internationaux de Repentigny.

« J'ai dû prendre la décision de déménager à Montréal. C'est à ce moment que j'ai décidé de faire une carrière », a déclaré Leduc, qui n’a pu se qualifier pour le tableau en simple à Repentigny.

Ce ne sont pas tous les parents qui accepteraient de voir partir leur enfant à 11 ans.

« Ce sont des sacrifices, autant pour elle que pour nous. Au point de vue financier, ce n'était pas facile non plus », a fait savoir le père de Marie-Alexandre, Jean-François Leduc.

« Tu ne peux pas voyager comme ça si tu n'es pas au Centre national. Ça coûterait trop cher. Ce serait impossible », a souligné Leduc qui aura 17 ans le 24 septembre prochain.

Le Centre national d'entraînement offre maintenant un soutien aux joueurs qui désirent poursuivre une carrière professionnelle. Le tennis est la priorité numéro un dans la tête des jeunes.

« On fait environ 25 à 30 heures de tennis par semaine », a estimé Leduc.

« Quand tu es rendu là, c'est le tennis qui compte le plus. Les amis, l'école et tout le reste passent en deuxième. Ce sont de gros sacrifices à faire », a dit Robillard-Millette, 187e joueuse de l’ITF.

Même pour les parents, c'est difficile de suivre le rythme imposé par la nouvelle vie de leurs enfants.

« Elle joue partout en Europe, en Asie. Nous devons travailler, alors c'est difficile de la suivre. Nous essayons lorsque les tournois sont au Canada. Quelques fois, nous ne nous parlons pas pendant deux semaines », a spécifié Jean-François Leduc.

Tous ces sacrifices en valent la peine lorsqu'on regarde la santé du tennis canadien. Les Eugenie Bouchard, Milos Raonic, Vasek Pospisil et autres pavent la voie à la future génération de vedettes canadiennes.

« On voit que ce sont tous des joueurs qui sont passés par le Centre national. Nous faisons la même chose qu'eux, alors on se dit qu'on peut faire pareille », a exprimé Leduc avec l’espoir dans les yeux.

« Quand tu as confiance en toi et que tu sais que tu peux le faire, c'est motivant et non stressant », a ajouté Robillard-Millette qui est âgé de 15 ans.

En attendant leur carrière professionnelle, Marie-Alexandre et Charlotte doivent peaufiner leur jeu chez les juniors. Un de leurs objectifs immédiats est de se qualifier pour le tableau principal d'un tournoi du Grand Chelem junior aussitôt que possible.