Fascinant de voir jusqu'à quel point Stan Wawrinka est à nouveau monté en force lors de cette quinzaine à New York. Il sauve balle de match face à Daniel Evans au 3e tour et gagne en cinq manches. Il perd une manche et son niveau de jeu devant le tombeur de Nick Kyrgios, Illya Marchenko, pour finalement gagner en quatre manches. Il stoppe le merveilleux revenant Juan Martin Del Potro dans une dure bataille physique à nouveau en laissant aller une manche et puis se défait du talentueux Kei Nishikori après avoir perdu la première manche. Beaucoup de sueurs et de durs labeurs pour le Suisse qui passe presque 18 heures sur le terrain avant la finale.

Si on se prête au jeu des comparaisons, Novak Djokovic était en vacances à New York tellement il a peu joué. Ses adversaires l'ont bien aidé à se la couler douce. Jiri Vesely, qui l'avait pourtant battu à Monte-Carlo, ne se présente même pas pour son match. Mikhail Youzhny abandonne après six parties. Jo-Wilfried Tsonga se blesse au genou et quitte après deux sets tandis que Gaël Monfils lui donne une avance de deux  manches tellement obnubilés par les prouesses passées du numéro 1 mondial. Au total donc, Nole se battra pour le droit de jouer en ronde ultime en s'escrimant seulement pendant un peu moins de neuf heures.

C'est en bout de ligne comme si Stan avait compétitionné pendant trois semaines plutôt que deux! Cela ne l'empêche pas de gagner la bataille physique de près de quatre heures malgré la perte de la première manche. Dommage, car il revient d'un déficit de 5-2 pour forcer la tenue du bris d'égalité avant de passer à côté du moment. Mais on ne l'appelle pas le bison pour rien! Très tôt dans chacune des trois manches suivantes il est le premier à briser. Même si Djokovic le rattrape lors des manches 2 et 3, Stan prouve qu'il croit en son jeu et ses moyens pour provoquer Novak et réussir à le faire craquer.

On ne parle pas assez de la qualité du jeu de jambes de Wawrinka qui tient bon jusqu'à la fin malgré les tactiques du Serbe qui souffre de crampes. Il fallait aussi être fort mentalement lorsque Djokovic commande deux visites assez rapprochées du soigneur pour stopper le Suisse dans son formidable élan.

Justice est faite, le meilleur triomphe. Wawrinka est sacré champion Grand Chelem pour une troisième fois. Trois finales majeures, trois titres, voilà sans contredit pourquoi on le surnomme « Stan The Man ».

L'exploit de Félix Auger-Aliassime

Que dire aussi de la merveilleuse conquête de notre Québécois Félix Auger-Aliassime qui triomphe chez les juniors à 16 ans en écrasant en finale le Serbe Miomir Kecmanovic 6-3, 6-0. Certes le début du match est très intense, mais Félix, avec ses belles parades et un tennis d'attaque très complet et surtout puissant, lui ravit le championnat en moins d'une heure.Félix Auger-Aliassime

Après avoir obtenu trois balles de match en finale à Roland-Garros avant de s'incliner et surtout sans doute fort motivé après le triomphe de son compatriote Denis Shapovalov à Wimbledon, voilà la consécration pour Aliassime. C'est le début d'une grande aventure. Soyons prudents cependant compte tenu de son jeune âge. Je ne suis pas certaine qu'il devrait délaisser les juniors pour commencer à plein une carrière chez les pros. Il faut lui laisser le temps de se développer physiquement sans le stress du grand circuit. Peut-être ce qui serait de mise : garder son statut amateur, jouer quelques épreuves juniors tout en continuant de se mesurer aux pros dans des tournois satellites et challengers jusqu'à temps qu'il améliore son classement.

De toute façon je suis certaine que son entraîneur Guillaume Marx saura le guider pour le protéger d'abord et lui permettre aussi de se forger un tennis de « bison », tiens! Avouez comme tout cela est prometteur!