Dominic Thiem arrive à Montréal en étant gonflé à bloc.

 

En fin de semaine dernière, le quatrième joueur mondial a remporté un précieux titre chez lui à Kitzbühel, lors d'une épreuve de catégorie 250. Pour lui, c’est la meilleure façon de conclure un éreintant chapitre cette saison et d’en commencer un autre.

 

« Ç’a été une semaine tellement émotive avec quatre matchs à guichet fermé devant une foule autrichienne. C’était la première fois que je remportais un titre à la maison. Évidemment, ce n’est pas le plus grand titre de ma carrière, mais c’est probablement le plus beau », s'est réjoui Thiem, qui a gagné son premier Masters 1000 à Indian Wells en mars.

 

« Je ne pourrais pas être plus en confiance en m’amenant ici », ajoute celui qui a profité d’un laissez-passer en première ronde en tant que deuxième tête de série. Évidemment, j’ai peu de temps pour me préparer et ce ne sera pas facile de faire la transition entre la terre battue et le dur. Je n’ai eu que trois jours entre les deux, et en plus j’aurai un adversaire très coriace à mon premier match. Mais j’aime vraiment la façon dont je joue présentement, alors on verra bien. »

 

Est-ce que ce sacre lui donnera l’énergie et l’élan nécessaires pour surmonter la poisse qui le suit à la Coupe Rogers? C’est que Thiem n’a encore jamais gagné de rencontre au parc Jarry en cinq présences. Il espère avoir trouvé la solution avec son entraîneur Nicolas Massu, ex-no 9 mondial, avec qui il travaille depuis le début de l'année.

 

« C’est une statistique frappante », constate le droitier de 6 pi 1. « Le tableau est encore très fort cette année. Une défaite prématurée pourrait encore arriver contre Denis (Shapovalov), qui est un joueur incroyable. Ce n’est pas la préparation idéale pour moi, mais bien sûr, je vais faire de mon mieux pour signer ma première victoire ici. Ç’a été une belle saison sur l’ocre, mais elle a été assez longue. Je suis content que ce soit fini pour un moment. Il y a de petites choses à ajuster. À ma première pratique ici, je trouvais le terrain plutôt lent, donc le changement n’est pas si drastique. Sur terre battue, je me plaçais habituellement 4-5 mètres derrière la ligne de fond pour retourner. Maintenant, je vais me rapprocher de la ligne de fond et je pourrai slicer davantage. Il y a aussi une grande différence au service. Le plus souvent, je faisais des kicks ou des services trois-quarts, maintenant, je vais de nouveau pouvoir servir à plat à pleine puissance. Ce sont trois des choses les plus importantes. »

 

Après avoir triomphé contre le Français Pierre-Hugues Herbert au tour initial, Shapovalov a justement dit vouloir profiter du fait que son adversaire ne vit pas des conditions optimales.

 

« Il va assurément être vraiment en confiance après ce titre », anticipe l’Ontarien de 20 ans. « C’est compliqué d’affronter un gars aussi confiant qui vient d’enchaîner plusieurs victoires. En même temps, je pense que ça va être difficile pour lui de se remettre du décalage horaire puisqu’il arrive d’Europe et en plus il change de surface. Ce n’est jamais facile. Je vais essayer d’utiliser tout ça à mon avantage le plus possible. Je vais juste essayer d’avoir du plaisir et de jouer le mieux possible. Ce match est vraiment à ma portée, je crois en mes chances. Je vais tout faire pour réussir. La foule est avec moi et ça m’aide tellement. J’ai vraiment hâte à mon match contre Dominic. »

 

Thiem veut être un bon modèle en Autriche

 

Si on sait que le tennis au Canada a extrêmement grandi et qu’il est plus fort que jamais à l’international avec les Denis et compagnie, Thiem espère également avoir un impact positif dans son pays. Le meilleur joueur autrichien derrière lui, Dennis Novak, est classé 115e. Il veut donc inciter les jeunes à se munir d’une raquette et les joueurs actifs à atteindre les plus hauts sommets. À Kitzbühel, il a eu l’occasion d’en côtoyer plusieurs et sa consécration a été un bel exemple de réussite.

 

« Je pense que ça peut beaucoup inspirer les gens parce qu’il y avait au tournoi plusieurs joueurs originaires de l’Autriche qui essaient de percer. Ça peut certainement les inspirer étant donné la belle atmosphère qu’il y a eu. J’ai d’ailleurs joué contre (Sebastian) Ofner en ronde des 16 », raconte Thiem au sujet de son compatriote de 23 ans qui est 165e au monde. Je pense que ç’a aussi été une belle expérience pour lui devant des gradins remplis sur le central. Il a joué un super bon match contre moi. Les tournois à la maison aident tous les joueurs du pays. Comme pour Félix (Auger-Aliassime) ici. Je pense que chaque match contre ces grands joueurs qui sont présents ici est une opportunité incroyable, surtout si le public local vous apporte son support. La chose la plus importante est d’apprécier le moment, peu importe d’où vous venez. Nous voyageons tous partout à travers le monde et il n’y a pas beaucoup d’occasions de jouer à la maison, donc il faut apprécier chaque match et profiter des encouragements de la foule. »

 

À l’extérieur du tennis, Thiem veut tout autant être un bon modèle et un bon citoyen. L’athlète de 25 ans est très présent sur les médias sociaux et aime partager du contenu qui concerne les enjeux environnementaux. Il est d’ailleurs intéressant d’apprendre que graduellement, les organisateurs de tournois et le circuit de l’ATP fournissent des efforts pour diminuer la production de déchets et trouver des alternatives plus viables.

 

« Je pense que ç’a beaucoup évolué dans la dernière année », apprécie Thiem. Plusieurs joueurs se sentent interpellés par ça. Je pense que c’est facile pour les tournois de faire des progrès. À Wimbledon, il n’y avait plus de plastique pour emballer les raquettes, c’était une première. On n’en a pas vraiment besoin. Ce sont le genre de choses qu’on peut éviter. Chaque petit geste peut aider dans le portrait global. »