QUÉBEC - La dernière fois qu’ils s’étaient présentés au Stade Telus, les Carabins avaient réussi à bloquer un botté sur le dernier jeu du match pour remporter la Coupe Dunsmore.

À la Coupe Vanier, la loi de la moyenne a prévalu et le ballon a passé entre les poteaux alors que les dernières secondes s’expiraient, faisant ainsi des Thunderbirds de l’Université de la Colombie-Britannique les champions du football universitaire canadien en 2015.

L’Université de Montréal a encore une fois montré qu’elle ne baisse jamais les bras alors qu’on a cru pendant un moment qu’elle allait orchestrer un retour comme celui de l’an dernier. Lors de la présentation de la 50e Coupe Vanier à Montréal, la troupe de Danny Maciocia avait inscrit 10 points sans réplique pour l’emporter 20-19 face aux Marauders de McMaster.

Le mauvais début de match des Bleus les a rattrapés au bout du compte puisque l’équipe a nettement mieux joué en deuxième demie en marquant 13 points sans réplique pour créer l’égalité 23-23. La rencontre s’est finalement terminée 26-23.

« Pour aller chercher des victoires, il faut jouer 60 minutes. On ne peut pas se permettre de jouer pendant seulement une demie et penser qu’on va gagner », a fait valoir Maciocia, dont la troupe tirait de l’arrière 16-0 au deuxième quart.

« Ça s’est encore fini de façon dramatique, mais cette fois nous n'étions pas du bon côté. C’était à nous de ne pas nous mettre dans cette situation. Nous avons fait beaucoup trop d’erreurs et de revirements. Nous n'avons pas joué notre football en première demie », expliquait pour sa part le joueur de ligne offensive Marc Glaude.

« On y croyait jusqu’à la fin. C’est ça le football. Ça peut se décider par quelques points. Ils ont joué du bon football et on a donné une bonne compétition. Ils méritent cette victoire », a ajouté le receveur Régis Cibasu, qui a contribué à 108 des 544 verges en attaque de son équipe avec cinq attrapés.

UBC l'emporte de façon dramatique!

« En deuxième demie, ils ont vraiment bien performé, a convenu le receveur des T-Birds, Alex Morrison. Ils ont montré qu’ils sont une équipe de championnat. Leur défense a bien joué parce qu’on n’a pas fait grand-chose lors des deux derniers quarts. »

Du côté des Thunderbirds, les joueurs et entraîneurs flottaient sur un nuage. UBC avait terminé la saison 2014 avec une fiche de 2-6. L’entraîneur-chef Blake Nill, qui est devenu le premier pilote à gagner la Coupe Vanier à la tête de deux programmes différents, pleurait de joie après la rencontre.

Il avait renoncé à son poste avec les Dinos de l’Université de Calgary, un des meilleurs programmes au pays, pour se lancer dans l’aventure avec les Thunderbirds.

« Il faut être engagé à 100 %. J’ai réussi à convaincre ces jeunes à croire en eux-mêmes. Et c’est comme ça qu’on gagne », a lancé l’homme qui a remporté deux titres nationaux avec l’Université Saint Mary’s avant celui-ci.

« Je ne pensais pas l’an passé qu’on serait ici maintenant. Lorsque le ballon a passé entre les poteaux, c’était fou. C’est indescriptible », a révélé Morrison, qui a capté 7 passes pour 95 verges.

Une grande performance de O’Connor

Le quart-arrière recrue des T-Birds, Michael O’Connor, a été nommé le joueur par excellence de la rencontre. Il a récolté 389 verges par la voie des airs, dont 290 en première demie. L'unité offensive de UBC roulait à plein régime lors des deux premiers quarts pour finalement conclure le match avec 487 verges au total.

Carabins 23 - Thunderbirds 26

Le coordonnateur offensif, le vétéran Steve Buratto, avait établi un plan de match pour éviter que la pression ne se rende à son pivot, qui connaîtra une grande carrière. Ce dernier ne gardait pas le ballon longtemps entre les mains.

« UBC savait qu’on était bon à mettre de la pression. Ils se sont ajustés en lançant plus vite. Le quart s’est déplacé un peu plus. C’était efficace pour eux », a noté le plaqueur défensif des Carabins, Junior Luke, qui a rabattu une passe.

« Il lançait le ballon assez vite et leurs receveurs ont fait des jeux en première demie. C’est sûr que ça nous a fait mal. Même si on voulait se rendre au quart, c’était difficile parce que le ballon sortait vite », a observé Maciocia, qui a répété toute la semaine que O’Connor était un excellent quart.

En deuxième demie, l’unité défensive a trouvé des solutions pour contrer le pivot originaire d’Ottawa. En fin de match, il a réussi à trouver le moyen de faire avancer le ballon pour le placement victorieux.

« Les Carabins ont commencé à mieux jouer et on exécutait moins bien. Michael (O’Connor) a continué d’y croire. Il a continué de se battre et il a donné des chances à nos receveurs de faire des jeux », a souligné le porteur de ballon Brandon Deschamps, qui a inscrit un touché sur 44 verges.

La défense de UBC a également fait un bon travail face à l’une des meilleures lignes à offensive au pays. Comme toute l’attaque, le jeu au sol des Bleus s’est mis en marche en retard.

« C’était un front qu’on n’était pas habitué de voir. On a pris trop de temps à s’ajuster. Il y avait beaucoup de pénétration de leur ligne défensive. On courrait bien au troisième et quatrième quart », a déclaré Glaude.

La saison ne se termine pas aussi bien qu’il y a un an, mais les Bleus ont de quoi être fiers. Une deuxième participation de suite à la Coupe Vanier est un accomplissement remarquable. Les Carabins ont bataillé jusqu’à la fin, ayant même la chance de remonter le terrain avant qu’une interception ne redonne le ballon à UBC avec 1:19 à faire.

« De perdre une Coupe Vanier sur le dernier jeu du match, ce n’est pas facile. Ça reste que je suis très fier de la façon dont on s’est rendu ici et du gros travail que nos joueurs ont fait », a mentionné Maciocia, qui était un peu moins abattu que ses étudiants-athlètes.

« On avait un groupe qui n’arrêtait jamais d’y croire. À la mi-saison, les choses n’allaient pas bien pour nous. Beaucoup de personnes ne pensaient pas que nous allions nous rendre à ce point-ci », a exprimé Glaude, à qui il reste une saison à disputer avec les Carabins.

Dimanche, les deux équipes qui ont participé à la Coupe Vanier continueront à ressentir les émotions que leur a apportées ce grand match de football. Lundi, ce sera le retour à la réalité alors que le dernier droit de leur session d’automne s’entamera à l’université.