Des Bisons sans complexe
Universitaire mercredi, 19 nov. 2014. 02:13 jeudi, 12 déc. 2024. 14:41MONTRÉAL – Les étoiles ne semblaient pas alignées pour les Bisons de l’Université du Manitoba cette saison. Mais après avoir navigué contre vents et marées, les voilà à une victoire d’accéder à la Coupe Vanier pour la première fois depuis leur triomphe de 2007.
Samedi, ils affronteront les Carabins de l’Université de Montréal au CEPSUM et le parcours des deux finalistes de la Coupe Uteck a quelques similarités puisqu'ils ont pris la mesure des deux équipes qui avaient croisé le fer à la Coupe Vanier l'an dernier.
Les Bleus ont mis fin au règne de 11 ans du Rouge et Or de l’Université Laval, qui avait remporté les deux derniers titres canadiens, pour obtenir leur billet pour l’une des deux demi-finales au pays.
Les Bisons ont sensiblement réussi le même exploit en éliminant les Dinos de l’Université Calgary qui avaient remporté les six dernières finales de l’Association Canada Ouest. Comme les Carabins, les vainqueurs de la Coupe Hardy avaient aussi vaincu leur adversaire lors de la dernière semaine du calendrier régulier.
« Les Dinos étaient sur une séquence comme l’Université Laval. Ils étaient en train d’imiter cela. Ce n’est pas pour être humble et noble, mais c’était un honneur de battre les Dinos à leur domicile pour remporter la coupe », a mentionné l’entraîneur-chef des Bisons, Brian Dobie, dans un entretien téléphonique avec le RDS.ca mardi.
« Je peux imaginer comment les Carabins doivent se sentir. Ce que nous avons accompli est remarquable. Mais ce qu’ils ont réussi est exceptionnel. Nous sommes donc deux équipes avec des parcours intéressants », a ajouté celui qui est à la tête du programme manitobain depuis 1996.
La saison régulière des Bisons a toutefois été composée de hauts et de bas alors qu’ils ont montré une fiche de 4-4. Ils sont présentement sur une séquence de trois victoires, loin de celle de neuf des Bleus.
Des obstacles et beaucoup de kilométrage
Pour la troisième semaine consécutive, la troupe de Dobie devra voyager en avion pour se rendre au stade de son adversaire.
En demi-finale de l’Association Canada Ouest, les Bisons ont pris la route vers Saskatoon pour y affronter les Huskies de l’Université de la Saskatchewan. Tirant de l’arrière 37-18 au début du troisième quart, les Manitobains ont amorcé une impressionnante remontée pour finalement l’emporter 47-39.
« Nous sommes très confiants et je ne dis pas cela de façon arrogante. Cette confiance est méritée par les performances que nous avons connues. Dans le match contre la Saskatchewan, alors que les Huskies menaient 37-18, ils avançaient et allaient encore marquer des points. Jayden McKoy a intercepté une passe et l’a ramenée sur 54 verges pour un touché. À notre tour, on a fait une poussée de 29-2 pour l’emporter. C’était une remontée incroyable », a raconté Dobie qui exerce le métier d’entraîneur depuis 40 ans.
Les conditions de voyagement des Bisons pour arriver à bon port n’ont pas été de tout repos pour cette rencontre.
« De Winnipeg, nous avons volé à Calgary. Ensuite, nous avons pris un vol vers la Saskatchewan. Nous n’avions pas été capables de trouver des chambres d’hôtel à Saskatoon. Nous devions coucher à deux heures de route à Prince Albert. Un autobus nous avait donc amenés de l’aéroport à notre entraînement pour ensuite nous reconduire à Prince Albert », a relaté Dobie, dont l’équipe mettra les pieds à Montréal jeudi après-midi.
Provoquer des choses
La semaine dernière, les Bisons ont provoqué 10 revirements face aux Dinos pour quitter le Stade McMahon avec une victoire de 27-15.
Des 10 revirements, cinq ont été des interceptions, dont une ramenée pour un majeur. La défense manitobaine a également réussi cinq sacs du quart.
Dobie voit beaucoup de similitudes entre son unité défensive de 2014 et celle de l’édition gagnante de la Coupe Vanier en 2007.
« Notre coordonnateur défensif est expérimenté. Il faut du temps pour établir ses stratégies. En 2007, les joueurs connaissaient cette défense les yeux fermés. Dans les dernières années, ç’a été une évolution et un apprentissage du système. C’est un processus qui prend de deux à trois ans. Cette saison, ils sont devenus plus agressifs et confiants », a expliqué le pilote de l’équipe qui compte huit joueurs sur l’équipe d’étoiles de son association.
Les champions de l’Association Canada Ouest sont excitants à voir jouer en attaque et sont très dynamiques. L'attaque est bien équilibrée et est menée par le quart-arrière de quatrième année Jordan Yantz (photo). Ce dernier a passé pour 269,8 verges en moyenne par match en saison régulière.
Les Bisons n’ont pas peur d’attaquer les zones profondes ou de surprendre leurs adversaires avec des jeux inattendus.
« Nous ne pouvons pas nier cela. C’est un peu notre modus operandi. Nous avons plusieurs armes, mais la plus dévastatrice est notre quart-arrière. Il a un bras très puissant. Mais on a dû lui apprendre à bien choisir les moments. Ce peut être le mauvais côté d’avoir un bon bras. Cette année, il a assisté au camp des Blue Bombers, sa troisième participation à un camp de la LCF. Il est un bon quart », a décrit Dobie.
La cible favorite de Yantz est le receveur Nic Demski, qui devrait être repêché en première ronde du prochain repêchage de la LCF. Face aux Huskies en demi-finale, il a capté huit passes pour 155 verges avec un touché.
L’attaque au sol des Bisons repose sur le porteur de ballon Kienan Lafrance, qui a été nommé sur la première équipe d’étoiles de son association. Il a cumulé 155 verges au sol dans le gain contre les Dinos la semaine dernière. En saison régulière, sa moyenne était de 98,1 verges par rencontre, le deuxième plus haut total dans l’ouest.
Du respect envers Maciocia et les Carabins
Brian Dobie a déjà eu la chance de collaborer avec Danny Maciocia, mais pas sur un terrain de football.
Les deux hommes ont travaillé ensemble sur une émission spéciale à TSN lors d’un repêchage de la LCF il y a quelques années. Dobie connaissait de nom l’ancien DG des Eskimos d’Edmonton avant de le rencontrer.
« J’ai une tonne de respect pour lui. Il porte une bague de la Coupe Grey. Je crois qu’il sait ce qu’il fait », a noté Dobie.
Comme les Carabins, les Bisons ont reçu les bandes vidéo de leurs rivaux dimanche et ils ont été impressionnés par les capacités athlétiques et la vitesse des Bleus. La réputation de la défense des Carabins a également fait son chemin jusque dans l’ouest du pays.
Avec la présentation de la coupe Vanier dans la métropole, Dobie est bien au courant que les Montréalais auront une raison de plus de les éliminer samedi prochain.
« L’équipe la plus motivée au pays doit être les Carabins. Je parlais à des gens de la LCF et un d’eux était avec les Roughriders. Il parlait qu’il y a un an, il faisait tout pour remporter la coupe Grey à la maison en Saskatchewan. C’est la même chose pour les Carabins et nous sommes conscients de leur motivation. Mais, nous sommes aussi extrêmement motivés. À cette étape, toutes les équipes le sont », a fait savoir le pilote des Bisons, qui ont aussi atteint la finale canadienne en 2001.
Si les Bisons l’emportent lors de la Coupe Uteck, ils demeureront à Montréal jusqu’au début des festivités de la Coupe Vanier.