MONTRÉAL – La semaine de relâche bat son plein pour des centaines de milliers d’étudiants universitaires québécois qui en profitent pour prendre une pause d’étude.

Les joueurs de football sont surtout heureux puisque cela signifie qu’ils sont de retour sur le terrain pour les camps hivernaux des six équipes du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

Les champions en titre de la Coupe Vanier, les Carabins de l’Université de Montréal, en étaient à leur quatrième journée au Centre Sportif du Collège Saint-Jean-Vianney, jeudi.

Même si le début de la saison est encore bien loin, joueurs et entraîneurs ont déjà mis ce premier sacre de l’histoire de leur institution de côté.

« Il faut oublier ça le plus vite possible. Je l’ai vécu à Edmonton en 2003. On a gagné avec une fiche de 13-5. L’année suivante, on tombe avec un dossier de 9-9 et l’entraîneur-chef, à l’époque c’était Tom Higgins, a été congédié », expliquait l’entraîneur-chef et coordonnateur défensif des Bleus, Danny Maciocia.

« Ça n’a pas été trop difficile (de passer à autre chose). Nous avons fait des petites visites dans des écoles et nous avons eu beaucoup de demandes de médias. Mais nous avons pris un bon mois de congé par la suite. Danny s’est adressé à nous et il nous a dit que l’année 2014 était vraiment finie », a ajouté le quart-arrière Gabriel Cousineau qui en sera à sa dernière campagne universitaire.

Danny Maciocia est bien conscient que les Carabins seront attendus de pied ferme par leurs adversaires puisqu’ils auront l’étiquette de champions. Le premier pilote à avoir remporté une coupe Grey et une coupe Vanier a gardé de bonnes leçons de ses années suivant son premier championnat avec les Eskimos.

« Je n’ai jamais eu la chance d’aller chercher deux championnats consécutifs. Un monsieur qui s’appelle Hugh Campbell à Edmonton m’a appris que pour avoir la chance de répéter, il faut être 25 % meilleur que ce soit sur le terrain ou hors de celui-ci », a raconté l’entraîneur-chef de 47 ans.

« Notre équipe sera différente de l’année dernière et ce sera comme ça pour toutes les autres formations. Évidemment, si on veut répéter, il va falloir travailler encore plus fort parce que toutes les équipes seront prêtes », a complété Cousineau qui aidera les nouvelles recrues à s’intégrer au groupe.

Même si la neige est encore bien présente au Québec, les prochains mois seront déterminants pour les formations québécoises. 

Avant le camp hivernal et après celui-ci, la préparation physique est un aspect important pour profiter de l’été pour mettre en place les systèmes de jeu avant la saison qui se mettra en branle durant la fin de semaine du 4 septembre.

« Il y a une tendance selon laquelle les gens pensent que les championnats se gagnent au mois de novembre. Mais les championnats, ça se gagne au mois de janvier. C’est là que ça commence », a fait valoir Maciocia qui s’assure que ses joueurs se présentent aux séances de musculation qui sont au nombre de quatre par semaine.

« Malheureusement, on a un très long moment devant nous avant de jouer. On va faire de l’étude vidéo et on va pousser encore plus fort au gym. C’est certain qu’on va arriver prêt pour la prochaine saison. Je peux dire que j’ai déjà très hâte », a mentionné Cousineau avec un large sourire.

Évaluer les nouveaux  

Pour les entraîneurs, le camp hivernal sert d’évaluation pour les nouveaux joueurs, particulièrement ceux qui se sont joints au mois de janvier.

Danny Maciocia s’est dit satisfait de sa nouvelle mouture. La dernière période de recrutement a permis aux Bleus d’ajouter d’intéressantes munitions en attaque avec l’ancien receveur des Spartiates Louis-Mathieu Normandin et le porteur de ballon Gabriel Parent qui évoluait avec le Collège Montmorency.

Maciocia se disait aussi ravi de ce qu’il voit de la part de ses trois recrues du Campus Notre-Dame-de-Foy, les demis défensifs Mathieu Boutin et Jean-Sébastien Bélisle ainsi que le maraudeur Alexandre Hardy. Il aime également bien les performances de l’ex-secondeur des Nomades de Montmorency, Xavier Prévost.

L’esprit de famille sera toujours au cœur de l’identité des Carabins en 2015 et l’intégration des recrues se passe bien.

« Je pense que ça se fait un peu tout seul. On avait tellement un sentiment d’appartenance fort l’an dernier. Ceux qui ont choisi l’UdeM savent dans quoi ils s’embarquent et ç’a été super facile de les intégrer au groupe. On a du plaisir, mais en même temps il faut travailler fort », a affirmé Cousineau qui a été élu sur l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2014.

« En général, on est très content et satisfait après quatre jours. On a été en mesure d’évaluer le personnel, en particulier les nouveaux qui se sont joints à nous en janvier. Aussi, les recrues comme les vétérans, ça nous donne une opportunité de se connaître un peu mieux depuis janvier », a lancé Maciocia qui accueillera en août quelques autres recrues qui terminent présentement leur diplôme d’études collégiales.

Le pilote montréalais et son personnel d'entraîneurs en profitent aussi pour essayer de nouvelles stratégies tant en attaque qu’en défense. Après le camp, Maciocia se réunira avec ses acolytes pour analyser ce qui a fonctionné en tenant compte de l’identité qu’il veut donner à sa formation.

Plusieurs joueurs profitent également de ces séances d'entraînement pour se préparer en vue du camp d'évaluation de la LCF qui se déroulera du 27 au 29 mars prochain. Le secondeur Byron Archambault, le receveur Mikhaïl Davdison et le maraudeur Anthony Coady faisaient partie du groupe qui s'exerçait pour les tests qu'ils devront passer durant le camp.

Les Carabins commenceront la défense de leur titre à Québec face au Rouge et Or de l’Université Laval.

L’UdeM avait mis fin à l’hégémonie des Lavallois au Québec en les défaisant 12-9 en prolongation lors de la Coupe Dunsmore, le 15 novembre dernier. La troupe de Glen Constantin avait remporté les 11 dernières finales québécoises avant de s’incliner face aux Bleus.

« J’adore ça. Et j’aime penser que le Rouge et Or aime commencer sa saison contre nous. Ce sont deux équipes qui se connaissent beaucoup. Depuis des années, on se rencontre minimum à deux reprises et des fois trois. Il y a du respect qui existe entre les deux formations, tant chez les joueurs que chez les entraîneurs. Des fois, ces matchs-là sont très serrés et les grands gagnants sont les partisans du football universitaire. Alors j’espère que ce sera le cas au mois de septembre », a souhaité Maciocia qui dirigera deux autres séances au Collège Saint-Jean-Vianney avant la fin de la semaine de relâche.