MONTRÉAL – Il ne faut pas chercher trop loin pour expliquer pourquoi les matchs entre les Carabins et le Rouge et Or sont aussi serrés au cours des dernières années.

Avec deux équipes aussi talentueuses et bien dirigées, il n’est pas surprenant que les rencontres opposant les deux puissances du Réseau du sport étudiant du Québec se décident dans les derniers instants du quatrième quart, et même parfois en prolongation.

L’Université de Montréal a eu le dessus lors du premier duel de 2016 alors qu’elle avait effectué une autre remontée en deuxième demie pour l’emporter par la marque de 24-21, à Québec. Les troupes de Danny Maciocia et de Glen Constantin s’affronteront dans le match retour de leur série de saison régulière, samedi, au CEPSUM, et les deux entraîneurs-chefs s’attendent à un autre match chaudement disputé.

« C’est toujours spécial quand on a une opportunité de jouer contre le Rouge et Or, a indiqué Maciocia lorsqu’il a rencontré la presse jeudi. Ce sont des matchs où le vainqueur est déterminé dans les dernières secondes du match. Comme je le dis souvent, les grands gagnants, ce sont les partisans du football universitaire. »

« Le match retour est toujours encerclé sur notre calendrier. C’est une rencontre qui est importante pour le différentiel de points. Les joueurs sont très fébriles. Il y en a plusieurs qui ont évolué au cégep sur le terrain du CEPSUM. C’est un terrain familier et c’est spécial d’aller jouer là pour eux », a mentionné Constantin, une heure plus tôt, dans son point de presse hebdomadaire à Québec.

Il s’agira du cinquième affrontement depuis le 5 septembre 2015 entre les deux équipes les mieux classées dans le top-10 canadien. L’UdeM a gagné les trois derniers duels. Les quatre dernières parties entre le Rouge et Or et les Bleus se sont soldées par des écarts de 3, 6, 2 et 3 points.

Une des raisons qui expliquent cette situation est le fait que ces deux adversaires se connaissent maintenant très bien.

« Chaque saison, on est presque assuré de se voir trois fois, a rappelé Constantin qui a une fiche en carrière de 23-10 face aux Bleus. Donc, on s’étudie beaucoup. Il y a beaucoup de respect entre les deux programmes. Les deux équipes se connaissent très bien. C’est pourquoi ça donne des matchs défensifs. Souvent, ce sont des jeux qui vont à l’encontre des tendances qui vont faire la différence. »

« Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose qui ait changé avec eux. On connaît leur identité. Ils vont essayer de dominer la ligne de mêlée que ce soit avec leur ligne à l’attaque ou avec leur ligne défensive. C’est le cas pour eux aussi. Ils savent qui nous sommes », a convenu Maciocia dont la formation est invaincue en cinq rencontres cette saison.

Préparation plus longue qu’à l’habitude

Avec la semaine de congé, les deux formations  ont eu deux semaines pour se préparer à ce match qui décidera vraisemblablement du champion du calendrier régulier du RSEQ.

« Ça va faire deux semaines que les entraîneurs regardent toutes les vidéos possibles pour analyser la stratégie. Les joueurs, il nous suffit d’exécuter et de suivre ce que les entraîneurs nous disent parce qu’on a confiance en eux », a affirmé le receveur recrue du Rouge et Or, Marc-Antoine Pivin, dans un entretien téléphonique.

« Samedi, on va voir probablement quelque chose que nous n’avons pas vu jusqu’ici. Et nous, de notre côté, c’est sûr qu’on va leur montrer  quelque chose qu’ils n’ont pas vu non plus. Les deux semaines de préparation ont permis aux entraîneurs de s’asseoir et de se parler en détail (du plan de match) », a expliqué Maciocia qui en est à sa 6e saison à la barre de l’UdeM.

« Entre entraîneurs, on se demande comment on va leur montrer quelque chose qui leur prendra peut-être un quart, une demie ou même un match pour s’ajuster, a ajouté l’ancien pilote de la LCF. L’équipe qui va s’ajuster le plus rapidement augmentera ses chances d’aller chercher la victoire. »

Les Carabins perdaient 14-2 à la mi-temps du premier duel face à leurs rivaux de l’Université Laval, mais ont tout de même trouvé le moyen de l’emporter. Il y a deux semaines, les Bleus tiraient de l’arrière 19-6 après une pénible première demie avant de quitter Sherbrooke avec un gain de 27-20.

Maciocia et ses hommes sont très conscients qu’ils devront à tout prix éviter un lent départ face à des Lavallois bien rodés à ce point-ci de la saison. Par contre, ce sont les deux points qui leur assureraient le premier rang du RSEQ qui importent.

« On ne peut pas se permettre de jouer 30 minutes et de penser qu’on peut aller chercher une victoire contre l’équipe qui s’en vient en ville. [...] Pour aller chercher une victoire samedi, c’est très important qu’on joue à notre niveau pendant 60 minutes », a lancé Maciocia dont l’équipe n’a accordé que 9 points par match en 2016, la meilleure moyenne au pays. 

« On aimerait toujours avoir l’avance durant tout le match, mais ça n’a pas été de cette manière durant les dernières parties. On n’a rien changé dans notre préparation parce qu’on finit avec les victoires et c’est ce qu’on veut. On se prépare pour gagner. Si on peut avoir l’avance durant tout le match, tant mieux », a mentionné l’ailier défensif de l’UdeM Jonathan Boissonneault-Glaou.

Lors du premier affrontement, ce sont les revirements qui ont fait mal au Rouge et Or, particulièrement celui du retourneur Antony Dufour en toute fin de quatrième quart.

Cette facette a été corrigée depuis, mais il ne faudrait pas que les mauvais plis refassent surface samedi.

« Il faut jouer pendant 60 minutes. Nous avions joué un bon match malgré les revirements lors de la première semaine. Il faut aussi éviter les relâchements. Il y a une période de 10 minutes qu’on aurait aimé ravoir au 3e quart », a reconnu Constantin dont l’équipe a gagné ses quatre derniers matchs.

La rencontre sera présentée à guichets fermés puisque tous les billets sont vendus depuis lundi. C’est la première fois dans l’histoire des Carabins que tous les billets ont trouvé preneurs aussi rapidement.

Pour espérer prendre le premier rang du classement, le Rouge et Or doit l’emporter par plus de trois points pour détenir le bris d’égalité. Advenant une victoire par trois points des Lavallois – et que les deux formations remportent leurs deux derniers matchs –, ce sera l'équipe qui aura accordé le moins de points durant toute la saison qui aura l'avantage du terrain durant tous les éliminatoires.