MONTRÉAL – La classique entre les deux voisins du Mont-Royal donnera lieu à un match où deux équipes sont à la recherche du même idéal : une victoire pour contrôler leur destin.

Les Carabins de l’Université de Montréal (6-1) chercheront à gagner en accordant le moins de points possible pour terminer au premier rang du classement général du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ).

Quant à eux, les Redmen de l’Université McGill (4-3) s’assureraient d’une place en éliminatoires en l’emportant.

Les Bleus sont dans une lutte sans merci avec le Rouge et Or (6-1) étant donné que les deux formations sont à égalité parfaite dans leurs affrontements de 2016 (une victoire chacune, même écart dans les 2 matchs). C’est donc le nombre de points accordés qui les départagera si les deux équipes ont le même résultat samedi. Avant la dernière semaine du calendrier régulier, l’UdeM a un léger avantage de cinq points (72 contre 77 pour Laval).

Les représentants de McGill, qui accueilleront la rencontre samedi après-midi, doivent l’emporter s’ils veulent se qualifier pour la danse de novembre par la grande porte. Advenant un revers, ils devront espérer une défaite des Stingers (3-4), qui affrontent les Gaiters (1-6), ou du Vert & Or (3-4), qui aura la visite des Lavallois puisque les Universités Concordia et de Sherbrooke détiennent le bris d’égalité sur les Redmen si elles terminent avec le même dossier qu’eux.

Apprendre à se connaître sur le terrain

Le dernier affrontement entre les Carabins et les Redmen remontent au 11 septembre 2015, soit à la deuxième semaine du calendrier de l’an dernier. Avec une vingtaine de recrues en uniforme et environ une dizaine à des postes de partants, le visage des Redmen a bien changé depuis ce duel.

« C’est toujours difficile d’évaluer les équipes sur les vidéos. Tu peux voir des tendances ou des points précis sur un joueur. Dans les dernières années quand on est allé en éliminatoires, on s’est fait surprendre avec ça. Un peu comme Manitoba (en 2015) par exemple », a comparé le centre-arrière des Carabins, Nicholas Narbonne Bourque.

Les Bleus auront rendez-vous avec un quart-arrière qu’ils n’ont jamais croisé sur un terrain, soit la recrue Frédéric Paquette-Perrault qui a bien progressé sous l’aile du coordonnateur offensif Benoit Groulx. Le produit des Spartiates du Vieux-Montréal est le quart partant depuis la deuxième semaine d’activités et il n’a pas cessé de s’améliorer.

Frédéric Paquette-Perrault et Nicolas KhandarIl a lancé six interceptions à ses deux premiers matchs, mais n’en a commis que trois depuis. Il a complété 121 de ses 197 passes pour 1625 verges en sept matchs.

Les Carabins devront également garder à l’œil le porteur de ballon français Nicolas Khandar qui a connu sa meilleure sortie de la saison face aux Stingers la semaine dernière. L’attaque des Redmen vient au troisième rang du RSEQ avec une moyenne de 418,1 verges par match, dont 134 proviennent de la course.

« Semaine après semaine, on a une attaque qui s’est améliorée, a noté l’entraîneur-chef des Redmen, Ronald Hilaire. Coach Groulx fait un bon travail avec eux. L’attaque est assez diversifiée et ça paraît dans les verges qu’on est capable d’aller chercher. Alors nous ne sommes pas unidimensionnels et je crois que c’est ce qui pose problème quand on se prépare contre notre attaque. »

« Cette année, il y a beaucoup de nouveaux visages. Ce sera différent, que ce soit pour nous ou pour eux, a indiqué le pilote et coordonnateur défensif des Bleus, Danny Maciocia. C’est très important d’aller chercher un feeling sur leur personnel et leurs tactiques assez tôt dans le match pour augmenter nos chances d’aller chercher une victoire. »

« C’est une équipe qui est jeune, mais qui est bourré de talent, a convenu le secondeur de quatrième année des Carabins, Alex Cromer-Émond. Il ne faut définitivement pas les prendre à la légère. »

La troupe de Maciocia est évidemment plus expérimentée avec deux participations consécutives à la Coupe Vanier. La défense de l’UdeM a également pris son erre d’aller en causant 10 revirements et en réussissant 11 sacs au cours de ses deux derniers matchs.

« Il faut s’imposer et tirer avantage de notre expérience assez tôt dans le match. Ce sera la clé. Si on leur donne l’opportunité de croire qu’ils ont des chances, on va se compliquer la vie », a expliqué Maciocia qui est à la recherche d’un premier titre de champion de saison régulière avec les Carabins.

« Ce sont des jeunes avec du chien. [...] Ils s’en vont là pour gagner, croit Cromer-Émond. Quand tu es un jeune ou une recrue, il n’y a rien à ton épreuve. Je suis convaincu que c’est de cette façon que les entraîneurs vont les avoir préparés. Je ne pense vraiment pas qu’ils vont être impressionnés quand on va arriver sur le terrain. »

La force de frappe des Carabins

Avant de se joindre à l’organisation des Redmen, Ronald Hilaire a été l’entraîneur de la ligne défensive de l’Université de Montréal de 2011 à 2013. Il a donc participé au recrutement de plusieurs étudiants-athlètes qui sont encore dans les rangs de l’équipe.

Celui qui agit également comme coordonnateur défensif à McGill sait que le défi qui attend ses ouailles est gros, mais ces derniers seront bien préparés pour faire face à l'équipe classée au deuxième rang au pays.

« On le sait qu’ils sont extrêmement dangereux autant en attaque qu’en défense. C’est une équipe contre laquelle il faut bien se préparer parce qu’ils ont des joueurs d’impact des deux côtés du ballon. Il va falloir les neutraliser pour avoir un bon match », a reconnu celui qui en est à sa deuxième campagne à la barre de la formation qui dispute ses matchs locaux au Stade Percival-Molson.

Ronald Hilaire« Il va falloir exécuter. [...] C’est un peu l’histoire de notre saison, a enchaîné Hilaire. Nous aurions pu avoir une bien meilleure fiche si on ne s’était pas tiré dans le pied à quelques reprises. Contre une équipe comme elle, il ne faut pas faire trop d’erreurs, parce que ça te rattrape assez vite. »

L’attaque des Carabins est un monstre à plusieurs têtes au cours des dernières semaines. Les receveurs Louis-Mathieu Normandin, Guillaume Paquet et Régis Cibasu ont tous capté au moins quatre passes par match lors des deux dernières rencontres de l’UdeM. Cibasu a entre autres explosé avec un match de 112 verges en 6 réceptions face au Rouge et Or.

L’attaque au sol des Bleus, la meilleure du RSEQ et la cinquième au Canada avec 209,7 verges en moyenne par match, a repris du poil de la bête face à Sherbrooke après une timide sortie face à l’Université Laval. Gabriel Parent (126 verges) et Sean Thomas Erlington (80 verges) se sont séparé la majorité des 260 verges gagnées au sol contre le Vert & Or, dimanche dernier.

Il sera donc intéressant de voir de quel bois se chauffe la jeune unité défensive des Redmen.

« Nos jeunes joueurs ont été capables de relever n’importe quel défi. Il n’y a pas un match où on peut dire que ces jeunes-là ne se sont pas présentés pour jouer. Ils ont déjà joué dans des gros matchs, que ce soit en division 1 ou 2 du collégial, et même certains dans des Bols d’Or. C’est ce qui leur a permis de pouvoir compétitionner dans des matchs contre l’Université Laval ou de Sherbrooke et de ne pas avoir eu froid aux yeux », a mentionné Hilaire.

Si jamais...

Advenant que les Carabins et le Rouge et Or remportent leur match respectif samedi et que l’Université Laval accorde exactement cinq points de moins que ses rivaux montréalais, voici les prochains bris d’égalité :

- Si toujours à égalité, l'équipe qui détient la plus grande valeur de la différence des points pour/points contre dans l'ensemble des matchs de la saison régulière terminera au premier rang

- Si toujours à égalité, l’équipe qui a le moins de verges de pénalités dans l'ensemble des matchs de la saison régulière terminera au premier rang

- Si toujours à égalité, les équipes sont départagées par un tirage au sort.

Autres possibilités

Pour ce qui est du classement pour les rangs 3 à 5, voici les différents scénarios :

- Dès que les Redmen (4-3) l’emportent, ils s’assurent du troisième rang. S’ils s’inclinent, que le Vert & Or l’emporte et que les Stingers perdent, Sherbrooke prend le 3e échelon et McGill termine au 4e rang. Si les Redmen s’inclinent, que les Stingers l’emportent et que le Vert & Or perd, Concordia termine au 3e rang et McGill au 4e rang. Si les Stingers et le Vert & Or l’emportent et que les Redmen s’inclinent, ils sont éliminés.

- Si le Vert & Or (3-4) l’emporte et que McGill s’incline, il termine automatiquement au troisième rang, peu importe le résultat de Concordia. Si Sherbrooke s’incline, il doit espérer une défaite des Stingers. Le cas échéant, il terminera au quatrième échelon et McGill prendra le 3e rang, peu importe son résultat.

- Si les Stingers (3-4) l’emportent et que le Vert & Or et McGill s’inclinent, Concordia termine au troisième rang et McGill au 4e. Si les Stingers et le Vert & Or gagnent et que McGill perd, Sherbrooke termine au 3e rang, Concordia au 4e rang.

- Si McGill (4-3), Sherbrooke (3-4) et Concordia (3-4) s'inclinent, McGill termine 3e, Sherbrooke 4e et Concordia 5e.