SHERBROOKE – L’ancien ailier défensif québécois Mathieu Boulay a écouté son corps au printemps.

Tout semblait indiquer qu’il allait disputer une cinquième saison dans la Ligue canadienne de football (LCF), une troisième avec les Eskimos d’Edmonton. Il avait paraphé une nouvelle entente en janvier dernier pour venir aider la formation albertaine à défendre son titre de champion.

Finalement, celui qui s'est principalement illustré sur les unités spéciales s’est ravisé au mois de mai, à quelques semaines de l’ouverture du camp d’entraînement, et a décidé de mettre un terme à sa carrière de joueur.

« Ce n’était pas vraiment planifié. C’est vraiment une question de comment tu te sens. Tu ne sais jamais quand ta dernière journée va arriver. Je n’étais pas prêt à refaire un camp d’entraînement. Je ne sentais pas que mon corps était physiquement prêt », a raconté Boulay qui aura donc joué son dernier match en carrière lors de la Coupe Grey.

Mathieu Boulay« Prendre ta retraite après que tu gagnes (la coupe Grey), c’est une bonne position. C’est sûr qu’il y a des regrets. Ça va prendre un peu de temps, c’est ce qu’on m’a dit », a enchaîné l’homme âgé de 28 ans dans un entretien avec le RDS.ca, la semaine dernière.

Boulay n’en avait toutefois pas terminé avec le sport qui le passionne. Ce dernier a accepté un poste d’entraîneur de la ligne défensive et d’adjoint au coordonnateur des unités spéciales avec son alma mater, les Gaiters de l’Université Bishop’s. Cela l’a aidé à accepter le fait qu’il n’enfilerait plus les épaulettes.

« Le plus difficile, ce sont les deux premiers mois parce que tu penses revenir sur ta décision. Mais maintenant, avec les jeunes, on dirait que de les voir, ça me donne un différent rush », a mentionné le frère aîné de Nicolas Boulay qui évolue avec les Alouettes de Montréal.

Celui qui a connu une carrière de 47 rencontres dans la LCF espère aider les étudiants-athlètes tant dans leur vie académique que sportive.

« Tu deviens un modèle pour eux. À l’université, il n’y a pas que le football, il y a l’école aussi. Tu deviens presque un père pour eux. Ce n’est pas tout le monde qui va dans la LCF. C’est 1 % qui s’y rend. Et même après, ce sont des carrières courtes », veut-il rappeler à ses ouailles.

Boulay, qui a porté les couleurs des Gaiters durant quatre saisons (2007 à 2010), était toujours resté près du programme durant sa carrière dans la LCF. Lorsqu’il a annoncé à l’entraîneur-chef Kevin Mackey qu’il accrochait ses crampons, ce dernier s’est empressé de lui offrir un poste.

« Je les ai aidés un peu durant l’entre-saison. Je suis toujours resté un peu impliqué avec le programme. Je lui (Kevin Mackey) ai annoncé la nouvelle et Kevin m’a dit de venir les aider à Bishop’s. Ç’a été une décision facile », a expliqué celui qui a aussi joué avec les Roughriders de la Saskatchewan et les Blue Bombers de Winnipeg.

Un observateur attentif de la LCF

Boulay a maintenant plus de temps libre pour suivre les activités de la Ligue canadienne, particulièrement les matchs des Eskimos et des Alouettes. Il s’agit néanmoins d’un couteau à double tranchant pour un nouveau retraité du football.

« Quand tu connais les gars, c’est ça qui fait mal. Un jour, tout le groupe d’amis et de joueurs que je connais sera parti. En ce moment, je sens que j’appartiens encore à cette ligue », a-t-il ressenti en regardant des rencontres depuis le début de la saison.

Mathieu Boulay est évidemment très fier de son petit frère Nicolas qui connaît une belle carrière jusqu’ici avec la troupe montréalaise.

Par contre, il n’est pas encore allé assister à un match en personne au stade Percival-Molson, mais compte bien remédier à la situation très bientôt.