Il semblerait que l’embauche de David Culley comme entraineur-chef des Texans de Houston ne fut pas assez pour apaiser Deshaun Watson. Le quart-arrière étoile de 25 ans aurait effectivement formellement demandé à être échangé le 28 janvier selon Adam Schefter d’ESPN. Nous assisterons donc possiblement à une situation totalement inédite dans l’histoire de la ligue: un des meilleurs quarts-arrière de la ligue qui entrera bientôt dans son apogée se fera peut-être échanger. Normalement, les équipes font des pieds et des mains afin de trouver cette perle rare et elles font absolument tout en leur possible lorsqu’elles la trouvent enfin de bien s’en occuper et de satisfaire tous ses besoins. Dans cette situation-ci, les Texans devront possiblement commettre l’impensable et ils n’ont qu’eux à blâmer. Comment en sont-ils arrivés là? La réponse viendra dans le texte qui suit. 

 

Une mauvaise transaction 

L’élément déclencheur du mécontentement de Watson fut vraisemblablement le 16 mars 2020 lorsque l’entraineur-chef et directeur général Bill O’Brien échangea un des meilleurs receveurs de la ligue, DeAndre Hopkins, aux Cardinals de l’Arizona contre le porteur de ballon David Johnson et des choix de deuxième et quatrième rondes. Dès l’annonce de cet échange, plusieurs sont tombés en bas de leur chaise. D’abord, pourquoi échanger Hopkins, un des receveurs les plus accomplis du circuit? En sept saisons avec les Texans, il avait attrapé pour plus de 1000 verges cinq fois et il avait été nommé 4 fois sur l’équipe d’étoiles. Pourtant, ce qui était le plus estomaquant de cette transaction était la compensation reçue par Houston. La même journée, les Vikings du Minnesota avaient réussi à obtenir un choix de première ronde pour Stefon Diggs qui était considéré comme étant inférieur que le receveur récemment acquit par l’Arizona. Les Texans ont même accepté d’absorber le boulet qu’était David Johnson et son contrat. Cet échange a fortement irrité Watson qui a vu un de ses meilleurs amis et quelqu’un avec qui il avait une chimie remarquable être échangé pour une bouchée de pain. Il faut aussi noter que Hopkins n’a jamais réellement été remplacé. La formation a tenté d’y aller par comité à cette position avec Will Fuller, Randall Cobb et Brandin Cooks, mais ce fut un échec. Il est toutefois important de noter que le 5 septembre 2020, soit six mois après la transaction, le quart-arrière vedette a paraphé une prolongation de contrat de cinq ans d’une valeur totale de 156 millions, dont presque 111 millions étaient garantis. En signant cette extension, Deshaun Watson  a mis de côté l’échange de Hopkins et a concrétisé son désir de rester à Houston pour longtemps encore. Ce n’est que par la suite que la situation s’est réellement gâtée. 

 

Une saison désastreuse

Après un départ catastrophique de 0-4, l’équipe qui était en avance 24-0 lors d’un match dans les précédentes séries éliminatoires face aux éventuels champions du Super Bowl ont congédié Bill O’Brien le 5 octobre. Houston a connu une saison absolument désastreuse par la suite. L’équipe n’a gagné que quatre de ses douze matchs suivants, et ce, malgré les prouesses de leur quart-arrière. Watson a complété 70% de ses passes et a lancé pour 4823 verges. Il a passé pour 33 touchés et seulement sept interceptions. Leur défense fut une des pires de la NFL, allouant 29 points par match et en moyenne 417 verges par rencontre à leurs adversaires. L’attaque elle, avait un jeu au sol atroce qui força celui que son entraineur-chef à l’Université de Clemson, Dabo Sweeney, avait appelé le Michael Jordan du football a la porter sur ses épaules. Statistiquement, il a connu probablement la meilleure saison de tous les temps pour un quart-arrière sur une si mauvaise équipe. L’autre pilier de l’organisation, J.J. Watt, y est  même allé de cette déclaration à la suite d’un autre revers cette fois survenu face aux Bengals de Cincinnati. Il semblerait donc qu’il y aurait de sérieux enjeux d’efforts de la part de plusieurs des joueurs de Houston. Si Watt, un des joueurs les plus révérés de la ligue, y est allé d’une déclaration publique de la sorte, c’est que la situation devait être très sérieuse. De surcroit, les problèmes des Texans de Houston vont bien plus loin qu’une mauvaise formation. Ils sont organisationnels. L’équipe a été décimée de ses choix de premières et deuxièmes rondes en raison des mauvais échanges d’O’Brien et après son congédiement en octobre, l’homme qui s’est retrouvé en charge de la gestion de l’équipe était nommé Jack Easterby. Ce dernier n’avait aucune expérience dans les opérations football, car il était en fait un… pasteur!

 

La goutte qui fait déborder le vase

C’est donc ce même Easterby qui fut mis en charge par le propriétaire de l’équipe Cal McNair afin de choisir ceux qui pourvoiront le poste de directeur général et d’entraineur-chef. C’est lors de ce processus d’embauche que la relation entre Deshaun Watson et son équipe se serait réellement corsée. Le jeune quart-arrière aurait en effet signalé son intention à l’organisation qu’il souhaitait être impliqué dans les discussions, mais l’équipe l’aurait ignoré. Contrairement à la NBA, ce n’est pas vraiment une pratique courante dans la NFL que les joueurs participent à ce processus. Par exemple, Aaron Rodgers n’a eu aucun mot à dire lorsque les Packers ont engagé Matt LaFleur comme entraineur. Les Texans auraient probablement dû prendre la demande de Watson plus au sérieux. Des fuites relatant le mécontentement du jeune  passeur originaire de la Géorgie se sont multipliées au cours des dernières semaines. Il serait entre autres déçu de l’embauche de Nick Caserio comme directeur général, un ancien des Patriots de la Nouvelle-Angleterre tout comme O’Brien et Easterby. Selon différentes sources, le candidat souhaité comme entraineur-chef pour Watson aurait été le coordonnateur offensif des Chiefs, Eric Bieniemy. Ils ont toutefois opté pour David Culley. Ce dernier est âgé de 65 ans et il travaille dans la NFL depuis plus de 25 ans. Il a toutefois toujours été un entraineur de position et n’a jamais même été en charge d’une unité complète! Ayant fort probablement essuyé un refus de tous ceux à qu’ils ont offerts le poste en raison de l’incertitude entourant Watson et de la dysfonction de l’organisation, Houston a du se tourner vers un candidat  avec un C.V. très peu accompli, probablement une des seules personnes ayant eu le courage d’accepter le poste. Ce n’est certainement pas les accomplissements de Culley qui allaient garder Watson à Houston et voilà donc pourquoi il a formellement demandé une transaction il y a deux jours. De plus, lors de sa prolongation de contrat, Watson a ajouté un clause de non-échange, ce qui veut dire qu’il peut choisir ou non de se faire échanger à une équipe proposée par Houston. Les Texans ne pourront donc pas le punir en l’échangeant aux Lions de Détroit par exemple. 

 

Le tour n'est pas joué

Cependant, il est important de noter que rien n’oblige les Texans de Houston à échanger leur quart-arrière mécontent. Le nouveau directeur général Caserio a réitéré récemment qu’il était hors de question de l’échanger et même si Watson décide d’y aller de force, plusieurs mécanismes existent pour lui en dissuader. Il sera mis à l’amende pour 50 000$ pour chaque journée manque au camp d’entrainement et une semaine de salaire, soit 620 000 pour chaque match présaison manqué. Nous ne sommes donc pas face à une situation comme dans la NBA où les vedettes peuvent aisément forcer des transactions, et ce, aux destinations de leur choix. Bien que nous aimons tous un peu de piquant dans notre actualité sportive et que la NFL soit un des meilleurs romans-savons qui existe, souhaitons un dénouement rapide à cette situation malheureuse avant que ça ne devienne trop corsé. Quand deux joueurs aussi respectés que Watt et Watson expriment publiquement leur frustration de la sorte, c’est que les problèmes doivent êtres multiples dans cette franchise.  Je suis certain que Watson n’a jamais voulu en venir ici. Il aime évidemment Houston puisqu’il a signé un tout nouveau contrat en septembre. Il semblerait vraiment qu’il n’aime pas du tout le fait que Jack Easterby soit celui qui prenne les décisions pour une entreprise qui en passant, a une valeur de 3,3 milliards de dollars US selon Forbes…