Brad Wilkerson était selon plusieurs, l’une des dernières grandes vedettes des Expos de Montréal. Sans tout de même trop exagérer, nous devons admettre qu’il était un joueur possédant un très bon talent doublé d’une détermination hors du commun. Il aimait jouer au baseball et il aimait Montréal et dans les deux cas, ça paraissait.

Repêché en première ronde (33ème au total) par les Expos lors de l’encan amateur de 1998, Wilkerson n’aura mis que peu de temps avant d’attirer les yeux sur lui durant son séjour dans les clubs-écoles des Expos. Très bon en défensive, il surprit beaucoup par sa puissance au bâton de sorte que les Expos lui donnèrent sa première chance dans les ligues majeures au cours de la saison 2001.

Mais c’est en 2002 (son année recrue officielle) que Wilkerson a su prendre sa place. C’était la première année de Frank Robinson à la barre de l’équipe et ce dernier n’a aucunement hésité d’utiliser Wilkerson sur une base quasi-quotidienne, disputant un total de 153 matchs sur les 162 de l’équipe.

Jouant dans l’ombre de Vladimir Guerrero et Jose Vidro, Wilkerson connut une excellente saison, présentant une moyenne de .266, frappant 20 coups de circuits et produisant 59 points. Cette année-là, il avait d’ailleurs établi des records pour une recrue des Expos aux chapitres des circuits, points marqués et des buts sur balles. Seule ombre au tableau, il fut retiré pas moins de 161 fois au bâton. Malgré tout, Wilkerson termina deuxième au scrutin de recrue de l’année dans la Nationale, derrière le lanceur Jason Jennings des Rockies du Colorado.

La saison suivante, tous craignait la guigne de la deuxième année mais Wilkerson aura rapidement confondu les sceptiques en cognant un retentissant grand-chelem en début de saison, soit, le 11 avril (il en frappera un autre au mois d’août). De plus, le 24 juin, il frappa un carrousel dans l’ordre, c’est-à-dire, un simple, suivi d’un double, puis un triple pour finalement terminer sa journée mémorable avec un circuit.

UN JOUEUR POLYVALENT

C’est connu, un joueur lançant de la gauche comme Wilkerson, ne peut évoluer qu’à titre de voltigeur ou de premier-but. Or, il pouvait évoluer à chacune de ces 4 positions sans problème et sans pour autant affaiblir le niveau défensif de l’équipe.

Mais au-delà de la défensive, Wilkerson pouvait être placé à-peu-près partout dans l’ordre offensif de la formation. Le gérant Frank Robinson décida en 2004, d’utiliser plus souvent qu’autrement  Wilkerson au premier rang de l’ordre des frappeurs.

Une brillante décision puisque Wilkerson cogna 9 circuits à titre de premier frappeur d’un match pour son équipe, un sommet dans la Ligue Nationale cette année-là.

Au final, Brad Wilkerson connut sa meilleure saison à vie en 2004, la dernière de l’histoire des Expos de Montréal. Il frappa 32 circuits, produisant 67 points en plus de récolter 106 buts-sur-balles.

D’ailleurs, il fut le dernier à mériter le titre de Joueur de l’année des Expos dans l’histoire de la formation.

En 2005, l’équipe déménagea à Washington et Wilkerson avait alors déclaré publiquement que le fait qu’il n’y ait plus de Baseball à Montréal, était un «drame pour les gens de Montréal, pour le baseball en général et pour moi-même».

Claude Raymond Et Brad Wilkerson triste, au terme du dernier match de l'histoire des Expos en 2004Source: PC
Légende: Claude Raymond Et Brad Wilkerson triste, au terme du dernier match de l'histoire des Expos en 2004

À partir de 2007, évoluant alors pour les Rangers du Texas, de nombreuses blessures aux épaules et à la cuisse ont contribué à une descente aux enfers en termes de statistiques. Il dû prendre sa retraite prématurément à l’âge de 31 ans à la fin de la saison 2008.

Aujourd’hui, il est très engagé dans le baseball scolaire en Floride et pour l’équipe USA, ou il fut élu bénévole de l’année en 2014.

Joueur honnête et très populaire à Montréal, Brad Wilkerson aura su représenter l’un des seuls aspects positifs des Expos dans une des périodes les plus sombres de l’équipe.