MONTRÉAL – Partisan des Blue Jays de Toronto jusqu’à la moelle, Brendan Gallagher serait prêt à assouplir son allégeance si une équipe du baseball majeur devait s’établir de nouveau à Montréal.

« On entend plein d’histoires de l’époque des Expos et ça serait vraiment cool qu’ils reviennent. En tout cas, moi je sais que j’en profiterais! Je viendrais voir ma part de matchs », a assuré l’attaquant du Canadien mardi avant le match que devait disputer ses Jays aux Cardinals de St Louis.

Gallagher était de passage au Stade olympique avec une poignée de coéquipiers ainsi que l’entraîneur des gardiens du Canadien Stéphane Waite pour une pratique au bâton impromptue. L’exercice était dirigé par l’ancien joueur des Capitales de Québec Josué Peley, qui occupe aujourd’hui un rôle d’homme à tout faire chez les Jays, et le directeur général de Baseball Québec Maxime Lamarche.

Selon lui, il y a de la place à Montréal pour une autre équipe de sport professionnel.

« On en parle souvent entre nous. Je crois qu’une équipe de baseball profiterait d’un appui massif dans cette ville, avance le numéro 11 du CH. Vous voyez comment les amateurs traitent leur équipe de hockey, ils sont passionnés et fidèles. Je ne crois pas que ça serait différent pour le baseball. »

Incapable de laisser son côté compétitif au vestiaire, Gallagher s’est adressé aux journalistes en serrant légèrement les dents. Frappeur droitier, il venait de terminer son tour au bâton en sifflant trois flèches le long de la ligne du troisième. Le coup de circuit qu’il recherchait désespérément lui avait échappé.

« On pense qu’on est des bons athlètes jusqu’à ce qu’on tente notre chance dans ce rectangle des frappeurs... », a rigolé le nouveau membre du club des 30 buts, encore un peu essoufflé.

« J’ai essayé avec le bâton d’aluminium, j’essaie vraiment de tricher. À mon prochain essai, je vais essayer un bâton de bois avec du liège, on verra bien... »

Brett Lernout, par sa force brute, et Jeff Petry, grâce à une technique beaucoup plus raffinée, ont été les seuls à envoyer une offrande par-dessus la clôture ceinturant le champ extérieur.

Un faible pour Guerrero

L’exploit de Petry n’a surpris personne. Son père Dan a lancé dans les ligues majeures, principalement pour les Tigers de Detroit, de 1979 à 1991.

« Je crois que j’avais 3 ans quand il a pris sa retraite, alors je n’ai pas beaucoup de souvenirs de l’époque où il jouait, a partagé le défenseur du CH. Par contre, je me rappelle qu’à chaque année, il venait me chercher à l’école pour m’amener au match d’ouverture. Il connaissait encore des joueurs et des employés dans le vestiaire et j’avais le droit d’y entrer avec lui. Ça a été ça, ma jeunesse à Detroit. »

Le jeune Petry avait beau avoir un accès privilégié au vestiaire des Tigers, son joueur préféré était à Montréal. Sur le losange, c’est Vladimir Guerrero qu’il tentait d’imiter.

« Je n’étais pas le meilleur frappeur, mais j’aimais son approche quand il arrivait au marbre. Il s’élançait sur n’importe quoi. À cause de lui, je ne portais pas de gants de frappeur. On ne s’ennuyait pas quand il était au bâton. »

Petry estime qu’il devait avoir 17 ans quand il a dû faire un choix entre le hockey – il avait la possibilité de toucher une bourse de l’Université Michigan State – et le baseball.

« Ça a été une décision difficile à prendre, mais jamais mon père ne m’a imposé quoique ce soit. Quand je lui ai fait part de mon choix, il m’a appuyé sans retenue. »