MONTRÉAL - Pour Warren Cromartie, maintenant que l'étude de faisabilité a livré des résultats positifs, l'heure est venue de trouver un porte-étendard pour son projet, un « champion » ou un « cogneur de puissance », comme il s'est amusé à l'imager pendant la conférence de presse de jeudi, au cours de laquelle la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Projet Baseball Montréal, Ernst & Young et le cabinet d'avocats BCF ont présenté ces résultats.

« Il y a deux choses qui ne changent pas au baseball: l'histoire et les chiffres. À Montréal, nous avons une riche histoire de baseball et nous avons maintenant les chiffres. Les chiffres ne mentent pas, a déclaré Cromartie, le président de Projet Basbeall Montréal. C'est un jour incroyable. Mais il reste encore du travail à faire. À ce point-ci, la prochaine étape, pour moi, sera de me trouver un 'champion'.

« En fait, Michel Leblanc (président de la CCMM) et moi avons besoin de trouver des champions pour mener ce projet à terme. Des gens passionnés et intègres, qui ont les poches profondes. Les gens de la communauté des affaires ont démontré de l'intérêt envers ce projet dès le départ. Maintenant, nous avons besoin d'un gros joueur. Si quelqu'un veut assurer sa place dans l'histoire, être un héros, c'est ce que nous cherchons présentement.

« La partie est commencée. Notre premier frappeur, Michel Leblanc, s'est rendu au premier coussin. On a besoin que des gens le poussent en position de marquer », a imagé l'ex-voltigeur des Expos.

Mais Cromartie et Leblanc n'ont pas attendu la publication de ces résultats pour contacter la communauté d'affaires montréalaise. Si les rumeurs laissent croire au grand intérêt de Stephen Bronfman, Leblanc signale que personne n'a été oublié.

Le baseball à Montréal, c'est réaliste

« On a approché tout le monde, a-t-il dit. Tous les investisseurs potentiels, tous les contributeurs potentiels, tous ceux qui ont exprimé dans le passé un intérêt envers le baseball ont été approchés. On leur a expliqué ce qu'on faisait. On s'est engagé à leur communiquer les résultats et on s'attend à recevoir des nouvelles d'eux en janvier. On va leur laisser le temps d'éplucher ce qu'on leur aura envoyé et on s'asseoira avec tous les investisseurs potentiels ensuite. »

Leblanc a été quelque peu surpris de l'appui massif de la communauté des affaires. Quand il a été annoncé en mars dernier que la moitié des 400 000 $ nécessaires à la conduite de l'étude de faisabilité provenaient de la communauté des affaires, certains de ses membres l'ont appelé pour lui demander pourquoi ils n'avaient pas été contactés.

« Le signal qu'on a reçu des leaders de la communauté d'affaires, c'est qu'ils ont très à coeur le projet. Au-delà du baseball lui-même, c'est l'importance du projet pour l'avenir de Montréal. (...) Il y a des gens qui nous ont dit: 'Moi, je veux absolument faire partie de cette aventure'. Ce dont on a besoin, ce sont de grands investisseurs. D'autres nous ont dit: 'Amenez-moi une étude sérieuse, bien faite et je la regarderai sérieusement'. À cette étape-ci, ça me satisfait.

« Depuis le début, le travail que l'on fait n'est pas de jeter de la poudre aux yeux, de prétendre que c'est facile ou qu'il y a 500 millions $ qui traînent au Québec, c'est de dire: c'est une opportunité réelle. On vient de démontrer que c'est viable et potentiellement rentable. »

Alors qu'il y a 10 ans, le « Québec Inc. » au grand complet semblait n'avoir aucun intérêt envers les Expos, qui ont quitté en 2005 pour Washington, où ils sont devenus les Nationals, les propos de Leblanc illustrent tout un changement de cap.

Un nouveau stade au centre-ville?

« Les conditions d'affaires ont beaucoup changé en 10 ans, a-t-il noté. Les droits de télévision ont beaucoup augmenté. Le système de partage des revenus fait en sorte qu'une équipe à Montréal pourrait en bénéficier. Toute la marchandise du baseball majeur et les revenus générés par les nouveaux médias sont maintenant divisés entre toutes les équipes. Bref, il y a une réalité d'affaire qui est différente.

« Et il y 10 ans, la prémisse de base était que ça allait avoir lieu au Stade olympique et on ne savait pas s'il allait y avoir un nouveau stade. L'étude démontre que le projet est maintenant viable, avec un nouveau stade au centre-ville. »

Évidemment, l'investissement de 335 millions $ de fonds publics en fait sourciller plus d'un. Leblanc était déjà un peu plus nuancé après la conférence de presse.

« On verra quel montant le gouvernement investira, s'il investit. Mais il récupèrera les sommes investies assez rapidement et engrangera des revenus pendant plusieurs années. Des effets n'ont même pas été compatibilisés. Si vous regardez certains nouveaux stades dans des grandes villes américaines, ça a eu des impacts majeurs dans les développements économique et social: ce n'est pas intégré dans l'analyse. L'effet sur la réputation de Montréal n'est pas documenté non plus et ça a énormément de valeur.

« Finalement, dans la communauté, j'ai reçu plusieurs messages positifs de la part de gens qui estiment qu'on a besoin d'un projet rassembleur de la sorte. »

« Nous sommes plus près de notre objectif qu'à n'importe quel moment au cours des 10 dernières années, a ajouté Cromartie. Chaque jour qui passe nous rapproche de cette réalité. Plusieurs choses ont changé lors des 15 dernières années. Nous avons les chiffres pour prouver cela. Croyez-moi, nous avons l'oreille des gens de baseball. »

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