Le 7 avril prochain à Las Vegas, Prince Naseem Hamed et Marco Antonio Barrera s'affronteront. Les observateurs s'attendent avec raison à être les témoins d'un choc titanesque.

D'un coté Barrera, l'enfant chéri du Mexique, doté d'une volonté de fer et d'un indomptable désir de détruire tout ce qui se trouve sur son chemin. Marco Antonio a fait sa marque par ses réserves en apparence inépuisable.

De l'autre Hamed, qui a disposé au cours de sa carrière de plusieurs champions du monde, notamment les Manuel Medina, Steve Robinson, Tom Johnson, Kevin Kelley, Paul Ingle, Wayne McCullough, Wilfredo Vasquez, Cesar Soto et Vuyani Bungu. Hamed laisse généralement comme carte de visite une longue liste d'adversaires reposant sur le dos pendant que l'officiel compte jusqu'à dix!

Malgré cet impressionnant palmarès, l'Anglais n'a jamais livré de combats contre un boxeur agressif et très doué offensivement comme "The Baby Face Assasin". De plus, Barrera est présentement à son apogée. Hamed devra conjuger avec la pression intense que le Mexicain va lui imposer, il doit s'attendre à recevoir un barrage de coups très élevé.

Barrera, comme personne auparavant, possède le talent et la puissance nécessaire afin de pousser Hamed au coeur d'une zone grise, dans un territoire inexploré et périlleux que le boxeur issu du Yémen n'a jamais visité. Plusieurs personnes questionnent également la mâchoire d'Hamed qui, un peu à l'image de Felix Trinidad, visite régulièrement le tapis pour ensuite disposer de son rival.

Barrera sera-t-il celui qui va finalement terrasser un Hamed ébranlé? Réussira-t-il là où Fernando Vargas à échoué contre Tito Trinidad?

Que doit donc réaliser le disciple d'Allah afin de préserver son dossier immaculé?

Tout d'abord Hamed est beaucoup plus doué défensivement que la majorité des experts veulent bien l'admettre. L'Anglais, dont les déplacements sont imprévisibles, offre une cible difficile à atteindre lorsqu'il se met à danser hors de la portée de ses rivaux. Ses roulements de tête et d'épaules sont vraiment efficaces lorsqu'il se donne la peine d'être évasif.

Néanmoins, lorsqu'il ancre ses pieds au sol, Hamed a la très mauvaise habitude de laisser son menton suspendu et à découvert. Notons toutefois que la majorité de ses chutes au plancher furent le résultat d'un déséquilibre. En aucun temps n'a-t-on observé un Hamed sérieusement en difficulté.

Barrera, même s'il va prendre les devants dans le pointage après cinq ou six reprises, n'a jamais essuyé les charges d'un boxeur à la force de frappe si terrible. S'il est vrai qu'Hamed va recevoir une pluie de gauches et de droites de Barrera, l'averse peut subitement prendre fin dès que Prince Naseem va larguer un de ses uppercuts dévastateur.

L'offensive étant la meilleure des défenses, Hamed se fera respecter de la seule manière qu'il connaît, soit en plaçant son poing sur la gueule de son adversaire.

Hamed entend depuis plusieurs années les critiques non-fondées des experts américains qui prétendent qu'il n'est qu'un feu de paille, qu'un ballon prêt à être dégonflé. En même temps, ils cherchent toujours celui qui va renvoyer en Angleterre le petit prétentieux.

Samedi soir à Las Vegas devant ces mêmes "experts" américains, un Hamed orgueilleux comme pas un va mettre les pendules à l'heure une fois pour toutes.

En retard dans le pointage, possiblement coupé au dessus d'un oeil, se relevant encore une fois du tapis, Prince Naseem Hamed va éteindre les lumières de Marco Antonio Barrera aux alentours du septième round.

Ensuite viendra le tour d'Érik Morales.

Dans un autre ordre d'idée, l'aspect qui me réjoui le plus de cette réunion au sommet entre Hamed et Barrera est qu'il est organisé sans l'aval futile et inutile des organismes mondiaux.

Finalement, les amateurs auront droit à un duel sensationnel duquel les sangsues (que sont le WBC, le WBA, le WBO et l'IBF) ne retireront aucun profit monétaire, ni capital politique.

J'ose espérer qu'il s'agit d'une nouvelle tendance.