Le nouveau visage de la boxe a été présenté samedi soir dans l’enceinte du MGM Grand Arena de Las Vegas sans annonceur maison au milieu du ring, ni de jolies jeunes filles en petite tenue pour indiquer aux gens à quel round les boxeurs en étaient rendus.

Pas d’hymne national avec les drapeaux et les membres des forces militaires. Pas de « Let’s get ready to rumble… » comme le fait si bien Michael Buffer. Quelques photographes sur le bord du ring, mais très peu, et des biographies de boxeurs et d’entraîneurs fort bien faites.

C’est un peu ce que j’ai constaté à l’issue de cette première présentation d’un gala de Premier Boxing Champions, le bébé d’Al Haymon, sur les ondes du réseau NBC.

Pratiquement pas de commerciaux et cela se comprend. C’est la bière Corona, et ses bouteilles qui voguent allègrement sur les eaux limpides des océans qui a permis la continuité presque complète du spectacle.

Il y a bien eu quelques réclames des autos Nissan Altima et une autre de Bass Pro Shop, mais autrement, on s’en est tenu à des réclames maison de NBC, et quelques annonces du combat à venir de Floyd Mayweather contre Manny Pacquiao.

Qui va payer les salaires?

C’est bien beau de ne pas avoir de réclame publicitaire pendant un événement, mais pas de réclame veut dire pas d’événement, ou presque.
Surtout quand vous avez Al Michael, Marv Albert, Sugar Ray Leonard, Laila Ali, B .J . Flores, Steve Smoger et Kenny Rice sur votre liste de paie.

Plus l’émission est populaire, plus il y a de réclames publicitaires, plus le prix devient exorbitant. Souvenez-vous du dernier Super Bowl. Une minute de commercial pouvait couter jusqu’à 4 millions $. Ce n’est pas des « peanuts ».
 

Dans l’ensemble, ce fut un bon spectacle. C’était la première fois depuis 1985 que NBC se lançait tête première dans une telle galère. Et c’est grâce à Al Haymon et son groupe si cet important réseau présentera pas moins de vingt galas au cours des prochains mois.

Haymon a versé 20 millions $ à NBC pour acheter du temps d’antenne et c’est une autre de ses compagnies qui s’occupe de la production des événements. Il y aura 20 galas qui seront présentés, dont dix sur NBC. Le restant sera retransmis par NBC/Sports, un canal qui n’est pas permis au Canada.

En ce qui concerne la boxe, je pense que les gens ont été satisfaits du spectacle, même si quelques huées ont été entendues surtout lors de l’affrontement entre Adrien Broner et John Molina.

Vers la fin de la rencontre, surtout au douzième round, se sachant en avance, Broner a mis son moteur à reculons, ce qui n’a pas tellement plu à la foule.

Par contre, l’affrontement entre Keith Thurman et Robert Guerrero a été captivant au possible, même s’il était évident que Guerrero n’était pas de taille avec le champion.

Une date mémorable

Le 7 mars 2015 demeure une date mémorable dans les annales de la boxe. C’est le début d’un temps nouveau ou les deux plus importants réseaux de télévision, CBS et NBC, se lancent tête première dans une nouvelle aventure.

Dans les prochaines semaines, Spike, Showtime et HBO, sans compter ESPN, viendront se greffer au premier groupe.

Chez Spike, la saison sera lancée le vendredi 13 mars prochain directement d’Ontario, en Californie, alors qu’Andre Berto fera face à Josesito Lopez. Et samedi prochain, le 14 mars au Centre Bell, Sergey Kovalev défendra ses couronnes des mi-lourds face à Jean Pascal et c’est le réseau HBO qui sera le diffuseur officiel. La production sera reprise en français par le canal INDIGO.

Ensuite, le 4 avril, c’est du Colisée Pepsi de Québec que sera retransmis le duel entre Adonis Stevenson et Sakio Bika. Cette fois, c’est le réseau CBS qui lancera sa nouvelle tentative dans la boxe.
Pour cet événement, CBS s’associera à son réseau Showtime pour la retransmission de l’événement.

Déjà, il est assuré que CBS télédiffusera huit galas de boxe au cours de l’année qui vient. Mais on ignore le coût exact de cette transaction entre le groupe d’Al Haymon et le géant américain.

Le 11 avril prochain, NBC reviendra à la charge en provenance du Barclays Center à Brooklyn avec un combat entre Danny Garcia et Lamont Peterson. Au même programme, on verra aussi Andy Lee et Peter Quillin se disputer un combat, mais chez les 143 livres.

Un peu de nostalgie

Chez nous, un vieux souvenir me revient à l’esprit au moment d’écrire ces lignes. C’était le 8 mars 1966. L’action se passait au Centre Paul-Sauvé. Joey Durelle faisait les frais de la finale contre Marcel Bizien. Durelle avait remporté les honneurs par décision unanime.

Armand Savoie était aussi du programme et il avait battu Henry Turner par décision unanime en huit rounds.

La soirée avait été bien préparée par le promoteur Régis Lévesque. Mais du sable dans l’engrenage s’est présenté à la toute dernière minute. Un boxeur manquait à l’appel.

Qu’a fait le promoteur Régis Lévesque? Il s’est déculotté, a enfilé un slip de boxe emprunté à un pugiliste, puis est monté sur le ring pour y affronter le jeune Paul Leblanc.

Régis, assez bon avec ses poings dans un combat de taverne, n’a pu durer que trois rounds contre le jeune Leblanc. Mais il faut le féliciter quand même pour son courage et sa détermination. Cela fait maintenant 49 ans que s’est déroulé ce combat, le seul en carrière pour Régis Lévesque. Il avait perdu par K.-O. au troisième engagement. Mais quel courage!

Bonne boxe.