Jean Pascal est comme un vieux renard, un vrai pro qui a appris son métier à fond depuis maintenant près de quinze ans.

 

Le truc qu’il a utilisé pour vaincre Badou Jack est vieux comme la terre. Au Québec, le regretté Roger Larrivée, l’entraineur de l’Ange du ring, Donato Paduano, conseillait à son protégé de lancer le plus de coups possibles que ce soit sur les gants, les bras, les épaules, Il fallait faire bouger les mains continuellement.

 

ContentId(3.1354694):WBA : Jean Pascal conserve sa ceinture (Boxe)
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Ce truc est bien simple. Il y a trois juges autour du ring et par moments, il y en a toujours un qui ne voit pas si les coups ont  atteint la cible ou non. Or, même si le boxeur a cogné sur les gants ou les bras plus souvent qu’autrement, il lui accordera le round.

 

J’ignore si Stéphan Larouche, lui aussi un vieux routier,  a conseillé ce truc  à son poulain, mais cela a réussi. Seule Julie Lederman a accordé son vote de confiance à Badou Jack (114-112).
 

Les deux autres juges,  Barry Lindeman et Nelson Vasquez ont opté pour Pascal (114-112). Ce dernier a donc conservé sa couronne WBA des mi-lourds.

 

Les gens avaient raison

 

Les gens à Atlanta avaient raison de huer la décision. Elle aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. Personnellement, j’avais un pointage de 114-112 pour Pascal, mais le contraire ne m’aurait pas déçu. Et laissez-moi vous dire qu’un match revanche ferait mon affaire.

 

Je veux bien croire que Badou Jack et ses supporteurs sont déçus de la décision des officiels, mais on ne peut pas crier au vol, car le match a eu lieu dans la cour de l’aspirant, sous l’œil averti du promoteur, Floyd Mayweather.

 

L’arbitre Bill Clancy vient de la Caroline du Nord, tout comme Barry Lindeman  tandis que Julie Lederman est de l’État de New York. 

 

Personne dans l’entourage de Pascal n’avait un droit de vote dans ce match. Que la rencontre ait été serrée, c’est évident. Si j’étais Badou Jack, moi aussi je serais déçu.  Mais pour vous montrer sa grande classe, il est allé féliciter Pascal dans son vestiaire après la rencontre.

 

Que Jack exige un match revanche, c’est  normal. Et j’espère que ce match aura lieu au Québec, que ce soit à Montréal ou dans la ville fondée par Samuel de Champlain, en 1608.

 

La grosse télévision absente

 

La grosse télévision américaine n’a pas visité le Québec depuis la défaite d’Adonis Stevenson, le 1er décembre 2018, au Centre Videotron, de Québec. Ce gala avait été présenté sur Showtime.

 

Dites-vous bien que...  pas de télévision américaine... Pas de revanche entre les deux hommes. En tout cas, pas en sol québécois. Outre David Lemieux, toutes nos têtes d’affiche n’ont pas combattu au Québec depuis plus d’un an.

 

Oscar Rivas s’est battu en Angleterre contre Dillian Whyte. Eleider Alvarez a perdu son titre aux mains de Sergey Kovalev, à Frisco, au Texas. Artur Beterbiev  a conservé sa couronne contre Oleksandr Gvozdyk, à Philadelphie et plus récemment, Stephen Butler a dû s’avouer vaincu face au champion Ryota Murata, au Japon.

 

Déjà, on sait qu’Alvarez se mesurera à Michael Seals le 18 janvier prochain, à Verona dans l’état de New York.

 

Un appel d’offres a été lancé. Beterbiev voudrait se battre au Québec et Fenlong Meng, dans son pays, en Chine. Devinez qui va gagner?

 

Qui a le plus de chance?

 

En somme, celui qui a le plus de chance de se battre devant les siens, au Québec, c’est Jean Pascal. Il est spectaculaire. Il a un menton de granite. Il vient de vaincre un protégé de Floyd Mayweather, un grand ami d’Al Haymon et du réseau Fox.

 

Tout comme Badou Jack, Mayweather n’a pas digéré ce revers et quand on connait Mayweather, tout peut arriver.  Il veut une revanche. Ses propres juges, dans son pays, ont voté contre lui. Or, rien ne l’empêche de venir au Québec. Ça ne peut pas être pire.  Et Pascal est celui qu’il vise pour son poulain.

 

En dépit de ses 37 ans, Pascal demeure le centre d’attraction sur le plan international. Chaque fois qu’il se bat, il livre la marchandise.  Il n’est peut-être pas le meilleur boxeur sur cette basse terre, mais il est un « showman », un artiste du ring.  Et avec lui, un promoteur peut anticiper faire des profits.

 

Mais attention... Non seulement Pascal est un bon boxeur, il est aussi un fin négociateur. Certes, il pourrait assurer ses vieux jours avec une revanche contre Badou Jack.  Mais il y a aussi Marcus Browne qui voudrait bien avoir la chance de se reprendre contre lui. Et que penser d’Artur Beterbiev. Lui aussi est dans le portrait.

 

Je doute que Pascal accepte d’affronter Beterbiev à moins que la bourse soit très, très, très intéressante.

 

Il faut bien l’admettre, je ne pense pas  que Pascal puisse vaincre Beterbiev. Lui aussi le sait très bien. En somme, la question qu’íl faudrait se poser c’est : combien de rounds Pascal pourrait-il résister dans un tel match?

 

Matière à réflexion.

 

Un 14e K.-O. de suite pour Davis

 

La majorité des 14 129 amateurs, réunis dans le State Farm Arena, d’Atlanta, étaient venus pour encourager Gervonta Davis. Ils n’ont pas été déçus par  leur favori, qui en était à son premier match à 135 livres.

 

Davis prétend qu’il est aussi à son aise à 130 livres qu’à 135 livres. Mais tel n’est pas le cas. Remarquez qu’il a bel et bien battu l’ex-champion Yuriorkis Gamboa. Il l’a même terrassé à trois occasions. Et c’est l’arbitre Jack Reiss qui a mis fin à la rencontre au douzième engagement en voyant que Gamboa avait de la difficulté à reprendre ses esprits  après avoir été terrassé par une série de coups.

 

Mais si Davis s’était battu comme ce fut le cas samedi  soir contre Vasyl Lomachenko, Teofimo Lopez, Luke Campbell ou bien Davin Haney, il ne serait jamais sorti du ring avec le sourire du vainqueur sur les lèvres.

 

Davis a ainsi enregistré son 14e K.-O. de suite et présente maintenant une fiche de 23-0-0 (22 K.-O.). En somme, le dernier adversaire à rester debout devant lui durant tout le combat est un certain German Meraz, dans un match de six rounds en 2014.

 

Au bout du rouleau

 

Âgé de 38 ans, Gamboa a tout donné, mais il est évident qu’il n’est plus l’ombre du médaillé d’or des Jeux olympiques de 2004 et qui a trôné comme champion des plumes à deux occasions. 

 

Ce triomphe par K.-O. 12e a permis au protégé de Floyd Mayweather d’ajouter une deuxième couronne à son palmarès. Il a déjà été champion des super-plumes et le voici maintenant monarque WBA des poids légers.

 

Si vous aviez misé sur Davis pour remporter la victoire, vous n’avez pas gagné le gros lot puisqu’il était favori à 20 contre un pour triompher.

 

Même s’il était en avance sur les cartes des trois juges, Davis voulait en finir au plus vite avec Gamboa. Il l’a terrassé au 2e, 8e et 12e round.  Mais exception faite du dernier round, Gamboa parvenait toujours à revenir à lui et rester debout.

 

Et Lomachenko?

 

Lorsqu’on a demandé à Davis s’il anticipait affronter Vasyl Lomachenko, il a répondu avec tact : « je suis la vache à lait, que ce soit à 130 ou à 135 livres.  C’est moi qui vends le plus de billets.  Je ne crois pas que Loma puisse en faire autant ».

 

Se mesurer à Lomachenko serait un gros risque pour Davis.  Mais la bourse serait si intéressante qu’il ne pourrait refuser. « J’ai 25 ans, j’ai tout le temps devant moi, ce qui n’est pas le cas pour Lomachenko qui avance en âge», d’ajouter Davis.

 

Gamboa prétend qu’il a subi une déchirure du tendon d’Achille au cours du combat. Si tel est le cas, je le félicite pour son courage. C’est beaucoup mieux que Julio Cesar Chavez qui s’était retiré de son match à cause d’une fracture du nez  contre Daniel Jacobs.

 

Bonne et heureuse année!

Bonne boxe!