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Une nouvelle saison est à nos portes, et franchement, il y a beaucoup de raisons d’être fébriles à l’approche de la campagne 2021. On a de nouvelles entités, deux grands noms du sport automobile, avec Aston Martin et Alpine, qui voudront poursuivre la progression entamée sous Racing Point et Renault. On a aussi plusieurs changements de pilotes, même au sein des équipes de pointe. Il faut aussi souligner le retour d’un double champion du monde en Fernando Alonso.

 

Autrement dit, il y aura beaucoup de choses à suivre cette année. La saison 2021 voit aussi l’entrée en vigueur d’un plafond sur les dépenses pour toutes les écuries. On a hâte de voir si celui-ci aura l’effet escompté, soit celui de réduire l’écart entre les différentes écuries. Toutefois, on risque de voir les effets de ce plafond se concrétiser davantage dans les années à venir, car les voitures 2021 ont été conçues dans une époque où les dépenses n’étaient pas réglementées. Ces changements seront plus perceptibles en 2022, année où de nombreuses modifications aux règlements techniques entreront en vigueur et où la hiérarchie pourrait être chamboulée.

 

Bref, en ce début de saison, je vous propose mon traditionnel tour d’horizon, équipe par équipe. Il sera question des changements au sein des écuries, de mes attentes bien personnelles, et aussi, des résultats lors des trois jours d’essais hivernaux effectués à Bahreïn. Par contre, comme chaque année, je vous rappelle qu’il faut toujours prendre les résultats de ces essais avec un grain de sel, puisque chaque équipe a des plans de matchs bien différents, ce qui vient chaque fois altérer les résultats. C’est encore plus vrai cette saison alors que seulement trois jours étaient à la disposition des équipes, comparativement à six en 2020 et huit en 2019.

 

Une préparation loin d’être optimale chez Mercedes

 

Quand une équipe a remporté les sept derniers titres des pilotes et les sept derniers titres des constructeurs, il va sans dire que cette équipe est la grande favorite en vue de la prochaine saison. Je ne surprends personne ici.

 

Encore une fois, Mercedes garde la même recette avec Lewis Hamilton et Valtteri Bottas. Le Britannique a une fois de plus démontré sa supériorité l’an dernier et il a l’occasion cette année de devenir le pilote le plus titré de l’histoire de la Formule 1, puisqu’un 8e titre lui permettrait de devancer la marque du 7 réalisée avant lui par Michael Schumacher.

 

Quant à Bottas, le Finlandais voudra sans doute faire mieux, lui qui croit toujours en ses chances de rivaliser avec son coéquipier dans la course au titre. Après quatre saisons chez Mercedes, certains partisans commencent à en douter, mais il reste que Bottas est un bon pilote et qu’il accomplit le travail pour Mercedes, et c’est pourquoi il conserve encore une fois son volant même si George Russell a cogné très fort à la porte, surtout lorsqu’il a remplacé Hamilton à Sakhir.

 

Avec deux victoires et cinq positions de tête l’an dernier, le Finlandais va chercher les points dont Mercedes a besoin dans la course au constructeur, et ce, sans trop créer de vagues au sein de l’écurie.

 

Tableau essais hivernauxPar contre, Mercedes commencera quand même la saison avec un léger doute en tête. Pourquoi? Parce que les essais hivernaux ne se sont pas passés comme prévu.

 

Il suffit de regarder le nombre de tours complétés par chaque écurie pour le réaliser. Lors des cinq dernières saisons, soit de 2016 à 2020, c’est la marque à l’étoile qui a complété le plus de kilométrages lors des essais hivernaux. Non seulement ce n’est pas le cas en 2021… mais il faut regarder tout au bas du classement pour trouver Mercedes!

 

Des ennuis avec la boîte de vitesse sont venus embêter l’écurie, principalement lors de la première journée de tests.

 

En termes de rythme, Mercedes n’est pas pleinement satisfaite, notamment sur un tour lancé. Mais ça… ce ne serait pas la première fois que les Flèches d’Argent ne démontrent pas leur plein potentiel avant d’arriver au premier Grand Prix. Il faut aussi noter que Mercedes est retourné en piste quelques jours après les essais hivernaux pour une journée de tournage, ce que les autres équipes ont fait avant d’arriver à Bahreïn. Est-ce que Mercedes en a profité pour régler quelques soucis?

 

Bref, même si on peut affirmer que la préparation de Mercedes n’est pas optimale, il est loin d’être le temps de paniquer. L’écurie allemande est encore et toujours l’équipe à battre... mais peut-être peut-on espérer une lutte plus serrée avec Red Bull?

 

Une opportunité pour Red Bull?

 

Et justement, chez Red Bull, les essais hivernaux ont donné plusieurs raisons d’être optimistes. La voiture se montre fiable jusqu’à présent, à l’exception d’un ennui avec un capot moteur qui s’est envolé lors de la 2e journée. Surtout, la voiture semble mieux équilibrée et rapide. C’est d’ailleurs Max Verstappen qui a inscrit le meilleur temps des trois jours d’essais et le pilote néerlandais a été clair dans ses propos, affirmant qu’il s’agissait de la meilleure préparation de sa carrière.

Au cours des dernières saisons, on a souvent vu Red Bull commencé la saison lentement avant de réduire l’écart avec Mercedes en fin de saison. Avec les ennuis de Mercedes et l’optimisme qui règne chez Red Bull, peut-on enfin espérer voir Red Bull sortir des blocs de façon plus convaincante?

 

Tableau VerstappenChez les pilotes, le talent de Max Verstappen est maintenant bien connu et on sait qu’il sera en mesure de tirer le meilleur de cette voiture. Mais cette année, il aura un pilote d’expérience à ses côtés en Sergio Perez. Le Mexicain a été l’un des meilleurs pilotes l’an dernier et il a bien mérité cette opportunité au sein d’une écurie de pointe. Il a le talent et l’expérience pour rendre de fiers services à Christian Horner et Red Bull… mais il a aussi tout un défi devant lui. Ce n’est jamais facile d’être constamment comparé à Max Verstappen. Alex Albon, Pierre Gasly et même Daniel Ricciardo peuvent en témoigner…

 

Il faut aussi noter qu’il s’agira de la dernière année du partenariat entre Red Bull et Honda, puisque le motoriste a décidé de se retirer de la F1 à la fin de la saison. Grâce à un gel des moteurs au cours des prochaines saisons, Red Bull a racheté la technologie des unités de puissance Honda afin de les utiliser au cours des prochaines saisons, sous le nom de Red Bull Powertrain, en attendant de trouver un autre motoriste pour 2025.

 

Des changements importants chez McLaren

 

En 2020, McLaren a poursuivi sa progression entamée lors des dernières années, terminant au 3e rang des constructeurs avec son duo composé de Lando Norris et Carlos Sainz. En fait, il s’agissait de la meilleure saison de l’écurie britannique depuis 2012, soit la dernière saison de Lewis Hamilton au sein de l’équipe.

 

Après les essais à Bahreïn, McLaren a bon espoir d’avoir réduit l’écart avec les Mercedes et les Red Bull. L’écurie est arrivée aux journées de test avec un concept de diffuseur arrière unique qui attire déjà l’attention de ses rivales.

 

Mais il reste qu’en 2021, l’objectif principal de McLaren sera de conserver les acquis et de demeurer la référence en milieu de peloton… et c’est un défi plus facile à dire qu’à faire. Premièrement, parce que la compétition est des plus féroces en milieu de peloton, mais aussi, car l’équipe devra s’acclimater à deux changements importants.

 

Le premier, c’est l’arrivée de Daniel Ricciardo. McLaren a perdu un excellent pilote avec le départ de Carlos Sainz chez Ferrari… mais on ne peut pas dire qu’elle a perdu au change. Ricciardo est un pilote d’expérience, qui sait comment gagner des courses, et qui a grandement fait progresser Renault lors de la dernière saison. Avec lui et Lando Norris qui prend de plus en plus d’expérience et d’assurance, McLaren compte sur l’un des très bons duos de pilotes du plateau.

 

Toutefois, le pilote australien avait eu besoin d’un temps d’adaptation lors de son arrivée chez Renault, alors qu’il avouait lui-même avoir de la difficulté à bien trouver les limites de la voiture lors de sa première saison avec l’écurie française. Lors de ses premiers jours au volant de la McLaren, il a aussi admis devoir s’habituer à un freinage différent de ce qu’il a connu auparavant. Il sera donc intéressant de voir si une telle période d’adaptation lui sera nécessaire.

 

L’autre changement d’importance, c’est le passage du moteur Renault au moteur Mercedes. Compte tenu de la qualité du moteur Mercedes lors des dernières saisons, c’est un changement qui augure de belles choses pour McLaren. Mais, un peu comme avec l’arrivée de Ricciardo, il faut simplement espérer que l’intégration d’une unité de puissance différente dans la voiture se passe bien et que l’adaptation soit rapide.

 

Les ambitions de Lawrence Stroll

 

Chose certaine, Lawrence Stroll ne fait pas les choses à moitié pour son équipe de course. L’homme d’affaires canadien orchestre l’arrivée d’un grand nom du sport automobile en Formule 1, soit celui d’Aston Martin. Ce nom résonne bien plus que Racing Point, on l’avouera, et les messages de Daniel Craig et Tom Brady lors du lancement de la voiture sont peut-être anecdotiques pour certains, mais ils démontrent bien la volonté d’Aston Martin de faire sa place comme une équipe incontournable du monde de la Formule 1.

Mais ce qui représente le mieux cette ambition, c’est l’arrivée d’un quadruple champion du monde au sein de l’écurie. Sebastian Vettel a connu plusieurs saisons difficiles, mais il reste que ce nom apporte du prestige et de la visibilité au sein de la nouvelle identité.

 

Il sera d’ailleurs intéressant de voir si ce changement d’air sera bénéfique pour Vettel et s’il pourra rebâtir sur de nouvelles bases. L’Allemand a multiplié les erreurs depuis quelques années et il était bien loin de son coéquipier Charles Leclerc l’an dernier. Par contre, il ne faut surtout pas douter de son talent, et un changement d’air pourrait lui permettre de repartir à zéro mentalement.

 

Vettel fera équipe avec Lance Stroll. Le Québécois a progressé l’an dernier, récoltant deux podiums et une position de tête, ce qui est loin d’être négligeable.

 

Maintenant, Stroll voudra démontrer plus de constance. Sa récolte de deux points en sept courses, entre le Grand Prix de Toscane et celui de Bahreïn, lui a fait très mal au classement des pilotes et explique sa 11e position. Bien sûr, il n’est pas le seul responsable de cette glissade. Il a manqué une course en raison de la Covid-19, a dû abandonner en raison d’une crevaison en Toscane et a été impliqué dans des accrochages dont il était parfois le responsable… et parfois une simple victime. Mais peu importe les circonstances, dans un milieu de peloton aussi serré, une séquence du genre coûte très cher.

 

Ceci étant dit, Stroll a aussi connu une séquence de 7 courses de suite dans les points, ce qui lui avait permis d’être 4e au classement après huit épreuves. Il a le talent et le potentiel pour tirer son épingle de jeu dans la lutte au milieu de peloton.

 

Quant aux essais d’avant-saison, disons simplement que tout n’était pas parfait pour Aston Martin, surtout pour Vettel. Des problèmes de boîtes de vitesse et une perte de puissance du turbo ont coûté du temps de piste au pilote allemand. Espérons pour lui que ces ennuis mécaniques seront rapidement chose du passé.

 

Un nouveau nom, et le retour d’un ancien champion

 

Après l’arrivée d’Aston Martin, abordons l’arrivée d’Alpine! Renault a décidé de revoir son image afin de promouvoir le retour de cette marque, qui a notamment connu du succès en rally dans les années 70.

 

Avec ce changement de nom et de couleurs (la voiture est maintenant principalement bleue), vient aussi l’arrivée d’un nouveau groupe de dirigeants. Cyril Abiteboul n’est plus à la tête de l’écurie, et Alpine a choisi une structure un peu différente pour le remplacer. Ainsi, Davide Brivio à titre directeur de course et Marcin Budkowski à titre de directeur exécutif se partageront les tâches d’Abiteboul.

Surtout, cette saison marque le retour de Fernando Alonso en Formule 1. L’ancien double champion du monde a eu une frousse en février dernier en étant victime d’un accident en vélo. Malgré une fracture à la mâchoire, Alonso était présent lors des essais à Bahreïn et il semble être en pleine forme pour son retour dans la catégorie reine du sport automobile.

 

Alonso revient au sein d’une écurie qui a grandement progressé l’an dernier. Renault avait alors amassé les trois premiers podiums depuis son retour en 2016. Espérons aussi que cette pause de deux saisons d’Alonso lui aura permis de retrouver sa motivation, alors qu’il semblait souvent exaspéré lors de ses dernières années chez McLaren, qui connaissait alors sa part d’ennuis.

 

De l’autre côté du garage, on retrouvera Esteban Ocon, qui a un peu déçu l’an dernier comparativement à Daniel Ricciardo, mais qui a le potentiel pour reprendre du poil de la bête à sa 2e saison avec l’écurie.

 

Oublier 2020 le plus rapidement possible

 

Quelle catastrophe pour Ferrari l’an dernier, alors que la Scuderia a connu sa pire saison depuis 1980… tout ça alors que l’écurie soulignait son 1000e Grand Prix et que trois épreuves avaient lieu en Italie!

 

Aucun doute que chez Ferrari, on voudra rebondir cette saison. Même si Mattia Binotto a admis que son équipe a déjà les yeux rivés sur 2022 dans le but de profiter de la nouvelle réglementation pour se replacer à l’avant-scène, il reste que Ferrari doit faire mieux dès cette saison.

 

Les essais hivernaux donnent espoir que l’unité de puissance, le grand défaut des Rouges l’an dernier, s’est amélioré. Ce serait déjà un bon pas en avant, non seulement pour Ferrari, mais aussi pour Alfa Romeo et Haas. Il est cependant difficile de prédire à quel point cela permettra au cheval cabré de progresser au classement. La Scuderia recommencera-t-elle à se battre pour des podiums avec les autres écuries de pointe, ou devra-t-elle encore une fois lutter en milieu de peloton? La première épreuve devrait nous donner un meilleur indicatif.

 

Avec le départ de Vettel, Charles Leclerc est maintenant le leader de cette écurie, rôle qu’il a de toute façon occupé l’an dernier en dominant son coéquipier. Le talent est là et malgré l’adversité l’an dernier, il a toujours tiré le meilleur de ce que la voiture lui offrait.

 

À ses côtés, Ferrari fait appel à Carlos Sainz. Il sera vraiment intéressant de voir comment l’Espagnol pourra se débrouiller avec Ferrari. Sainz a bien fait avec McLaren et il a beaucoup d’expérience, même s’il ne compte que deux podiums au cours de sa carrière.

 

J’ai bien hâte de voir comment il se comparera à son coéquipier. Il devra prouver lors des prochaines saisons qu’il mérite ce poste, car la banque d’espoir est bien garnie au sein de l’académie de Ferrari et ils frapperont aux portes à moyen terme. Trois des cinq premiers pilotes au classement de F2 en 2020 appartiennent à Ferrari. Callum Ilott et Robert Shwartzman ont bien fait, mais disons surtout que le nom de Mick Schumacher, champion de F2, ne laisse personne indifférent à Maranello…

 

Continuer de faire tourner les têtes

 

Ce n’est pas nouveau, chez AlphaTauri, la mission de développer de jeunes talents de la filière Red Bull se poursuit, mais il faut dire que la petite sœur remplit sa mission avec brio et fait souvent, au passage, tourner les têtes en sa direction.

 

L’an dernier, c’est à Monza que l’écurie a brillé, profitant d’un drapeau rouge en milieu d’épreuve pour aller chercher une victoire improbable avec Pierre Gasly.

 

Le pilote français voudra poursuivre sa rédemption avec AlphaTauri après son passage raté avec Red Bull. Gasly a été impressionnant l’an dernier en terminant au 10e rang du classement des pilotes, ce qui n’a toutefois pas réussi à convaincre Red Bull de lui donner une autre chance. Son avenir passe peut-être ailleurs qu’avec la compagnie autrichienne, et s’il conserve le même rythme que l’an dernier, il y a fort à parier qu’il attirera l’attention d’autres constructeurs.

 

Gasly aura un nouveau coéquipier cette saison, et malgré ses tout justes 5 pieds et 2 pouces, il risque lui aussi de faire tourner les têtes.

Yuki Tsunoda sera le premier pilote japonais en Formule 1 depuis Kamui Kobayashi en 2014. Le pilote de 20 ans a impressionné à sa première saison en Formule 2 l’an dernier, terminant au 3e rang et amassant 3 victoires en cours de route. Tsunoda a aussi très bien fait lors des essais à Bahreïn, limitant les erreurs et récoltant le 2e meilleur temps des trois jours de tests. Après les essais infructueux de Gasly et d’Alexander Albon, est-ce que Tsunoda est le jeune espoir que Red Bull cherche tant? Il est trop tôt pour le dire, mais espérons qu’on lui laissera le temps de bien se développer avant de l’envoyer dans la gueule du taureau.

 

Bref, avec une bonne voiture et deux pilotes talentueux à bord, AlphaTauri a tous les ingrédients pour causer d’autres surprises en 2021 et pour causer des maux de tête aux écuries devant elle de temps à autre.

 

Peut-on espérer mieux chez Alfa Romeo?

 

Voilà maintenant trois saisons de suite qu’Alfa Romeo termine au 8e rang des constructeurs, et si on remonte à l’ère Sauber, cette équipe n’a pas fait mieux que la 8e place depuis 2013.

 

Peut-on espérer mieux cette saison? Ce sera difficile, mais il y a quand même des points intéressants chez Alfa Romeo.

 

Tout d’abord, l’écurie a connu sa part de difficultés l’an dernier en raison de son unité de puissance Ferrari qui n’était pas à la hauteur. Ferrari espère avoir mieux fait ses devoirs cette année, et cela pourrait très bien permettre à Alfa Romeo de se montrer le bout du nez dans la lutte en milieu au peloton.

 

Il faut aussi noter la présence, pour une 3e saison, d’un champion du monde en Kimi Räikkönen. Iceman a connu une saison plus difficile l’an dernier, mais son expérience apporte beaucoup à sa formation et à 41 ans, Iceman est toujours en mesure de tirer le meilleur de sa monoplace. Et pour les partisans, c’est encore agréable de pouvoir profiter de ce personnage unique dans les paddocks, non?

 

Le duo des pilotes est inchangé chez Alfa Romeo, c’est donc dire que l’italien Antonio Giovinazzi sera lui aussi de retour pour une 3e saison. L’italien de 27 ans s’améliore à vue d’œil, mais il a encore tendance à commettre des erreurs qui lui coûtent cher. Malgré tout, la comparaison avec Räikkönen démontre qu’il a mieux fait l’an dernier, même s’il a vu sa récolte de points diminuer. En 2019, Giovinazzi avait amassé 14 points, contre 43 pour son coéquipier, alors que l’an dernier, les deux pilotes ont amassé chacun 4 points.

 

Reste qu’il s’agit peut-être bien d’une dernière chance pour Giovinazzi. On évoquait plus tôt la filière des jeunes pilotes Ferrari qui cognent aux portes de la F1, et il ne serait pas surprenant qu’Alfa Romeo devienne une porte d’entrée pour eux, surtout qu’on sait déjà que cette recette fonctionne grâce au parcours de Charles Leclerc.

 

Haas en mode survie

 

Ceux qui ont déjà visionné la 3e saison de « Drive to survive » sur Netflix l’ont bien vu, Guenther Steiner et son équipe étaient en mode survie l’an dernier… et ce ne sera pas différent cette année.

 

L’écurie fait face à des problèmes financiers importants et souhaite vraiment utiliser les changements réglementaires de 2022 pour relancer son opération. C’est une décision sage, mais l’envers de la médaille, c’est qu’on sait déjà que la saison 2021 risque d’être extrêmement ardue.

 

En fait, l’écurie américaine a déjà annoncé qu’elle n’allait pas améliorer la voiture en cours de saison pour se concentrer sur 2022. On ne leur souhaite pas, mais ça ressemble drôlement à un aller simple vers le fond de peloton.

 

Surtout qu’à Bahreïn, lorsqu’on regarde le meilleur tour de chaque écurie pendant les essais, Haas vient au dernier rang, à plus d’une seconde du 9e rang occupé par Lance Stroll et Aston Martin.

 

C’est dans cet environnement particulier que Mick Schumacher fera ses débuts en Formule 1. Ce que j’aime du jeune Allemand, c’est que malgré son nom qui résonne dans le monde de la F1, il n’a jamais sauté les étapes. Il a complété deux saisons de F3, puis deux saisons de F2, avant d’obtenir son volant en Formule 1. Il a mérité sa place et sa bonne réputation n’est pas due seulement à son nom de famille, au contraire.

 

D’ailleurs, ses saisons dans les catégories inférieures nous ont démontré que Schumacher a besoin de temps pour s’adapter, mais qu’il progresse rapidement. À sa première saison en F3, il a terminé 12e au classement avec 94 points et aucune victoire. L’année suivante, avec la même équipe…il devient champion avec 365 points et 8 victoires!

 

En F2, c’est exactement le même scénario. Il passe d’une première saison où il termine 12e avec 53 points et une victoire au titre de champion l’année suivante avec 215 points et 2 victoires.

 

En résumé… laissons-lui du temps. Non, les résultats ne seront peut-être pas étincelants dès le départ, mais avec une bonne voiture et une fois qu’il aura trouvé ses repères, il a le potentiel pour devenir un bon pilote.

 

Et surveillez bien ses départs. En Formule 2, il nous a habitués à quelques débuts d’épreuves absolument spectaculaires!

 

À ses côtés, on retrouvera Nikita Mazepin. Le pilote provenant du pays-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom en raison des exigences de l’Agence mondiale antidopage arrive en F1 avec des résultats pas si mal, sans être étincelants, mais vous l’aurez deviné, il amène avec lui beaucoup d’argent.

 

Tableau MazepinLe père de Mazepin est un riche homme d’affaires en Russie et la compagnie de papa Mazepin, Uralkali, devient même le commanditaire titre de Haas, amenant du même coup les couleurs du drapeau russe sur la voiture. En effet, on ne peut pas nommer le pays que représente Mazepin, mais Haas prend toutefois le pari qu’on peut afficher le drapeau un peu partout sur la voiture!

 

Au point de vue sportif, Mazepin a terminé 5e au classement de la Formule 2 l’an dernier, avec 2 victoires (autant que Schumacher) et 6 podiums. Il faut avouer que c’est tout de même très respectable pour un pilote payant. Pourrait-il nous surprendre?

 

L’occasion pour Williams de sortir de la cave?

 

Pour la première fois de son histoire, à l’exception de sa toute première saison en 1977 alors qu’une seule voiture a participé à sept épreuves, Williams n’a inscrit aucun point l’an dernier. Et pour une troisième saison consécutive, l’écurie a terminé au 10e et dernier rang.

 

La formation britannique a entrepris un important virage l’an dernier alors que la famille Williams a vendu ses parts et a fait ses adieux après plus de 40 ans à la tête de l’équipe. C’est donc un groupe d’investisseurs américains, Dorilton Capital, qui tentera de procurer un nouveau souffle à l’écurie.

 

Même si Williams n’a amassé aucun point, il y a quand même du positif à retenir en 2020, à commencer bien sûr par les performances de George Russell. Le pilote britannique a amené sa Williams en Q2 à plusieurs reprises. En deux saisons, Russell n’a jamais été battu par son coéquipier en qualifications chez Williams et ses performances ont permis de constater la progression de la Williams.

 

Maintenant, il faut conclure le travail et saisir les occasions d’aller chercher des points. On sait qu’il a le talent pour le faire, il doit maintenant répondre à l’appel.

 

C’est vrai pour Russell, mais c’est aussi vrai pour Nicholas Latifi. À sa première saison en F1, Latifi gardait souvent un rythme acceptable en course, mais il doit réduire le nombre d’erreurs et de sorties de piste. Lui aussi voudra grappiller des points ici et là… et battre Russell en qualifications, ne serait-ce que quelquefois, serait aussi le bienvenu. Il a maintenant plus d’expérience en Formule 1, ce qui devrait l’aider à être plus constant.

 

Bref, avec un duo de pilote plus expérimenté, et face à une équipe qui n’a pas l’intention de développer sa voiture en cours de saison en Haas, Williams a une opportunité en 2021 de ne pas terminer au dernier rang… et qui sait, ensuite, peut-être pourra-t-on viser plus haut?

 

Bref, comme vous le voyez, il y aura beaucoup d’éléments à surveiller tout au long de la saison de la Formule 1 qui commence dès cette fin de semaine. RDS sera avec vous tout au long de la saison, et ce sera le cas dès ce samedi avec la séance de qualifications du Grand Prix de Bahreïn dès 10 heures 30, et dimanche pour la course, dès 10 heures.

 

En vous souhaitant à tous une excellente saison!