Pour la première fois en un mois, il y aura de la Formule 1 cette fin de semaine! Même si les voitures étaient loin des pistes, il reste qu’il y a eu beaucoup d’action en coulisses au cours de ce dernier mois. Beaucoup de changements se dessinent en vue de la prochaine saison et plusieurs équipes ont profité des vacances pour faire des annonces. Pour ceux (comme moi) qui ont profité de ces quelques semaines de répit pour décrocher un peu, je vous propose un petit tour d’horizon des changements qui ont été annoncés.

Un grand quitte la Formule 1

Le changement le plus notable pour les partisans l’an prochain sera l’absence de Fernando Alonso sur la grille de départ. Et pour cause! L’Espagnol est en Formule 1 depuis 2001 (à l’exception de la saison 2002, où il était pilote d’essai pour Renault avant d’être titulaire la saison suivante).

Alonso est sans aucun doute l’un des grands de l’histoire de la Formule 1, et ce, même si l’on a parfois l’impression que sa carrière a surtout été marquée par des occasions ratées. Après deux titres mondiaux chez Renault en 2005 et 2006, il n’aura jamais été en mesure de répéter ces exploits. Malgré des victoires et plusieurs performances mémorables, la Scuderia et lui ne seront jamais capables de faire la différence et d’aller chercher le championnat. En 2010, il était pourtant meneur au classement lors du départ du dernier Grand Prix, à Abou Dhabi. Victime d’une mauvaise stratégie de son équipe et coincé derrière Vitaly Petrov, il avait échappé le titre à Sebastian Vettel. En 2012 aussi, il lutte pour le titre jusqu’au dernier Grand Prix au Brésil. Victime d’un incident au départ, Vettel avait toutefois remonté le peloton pour remporter son troisième titre par trois points.

Son dernier séjour chez McLaren aura été catastrophique, sauf qu’on ne peut pas reprocher grand-chose à Alonso. Coincé dans le partenariat McLaren-Honda, il n’y avait rien qu’il pouvait faire de plus. Alonso a toujours été en mesure de tirer le maximum de la voiture qui manque, encore aujourd’hui avec le moteur Renault, de performance et de fiabilité.

Pourtant, personne ne remet en question son grand talent. Même s’il n’aura pas le palmarès d’Hamilton et de Vettel, nul ne doute qu’il figure parmi les grands de sa génération. Alonso, c’est plus de 300 Grands Prix, 32 victoires et près d’une centaine de podiums. Aucun doute, son absence sera béante lors de la prochaine saison.

C’est donc une mauvaise nouvelle pour la Formule 1, mais est-ce vraiment une mauvaise nouvelle pour les partisans? Certes, on veut toujours voir les meilleurs pilotes se bagarrer entre eux dans la catégorie reine du sport automobile, mais pour être honnête, la suite de la carrière de l’Espagnol sera des plus intéressantes à regarder. L’annonce n’a pas encore été faite, mais on peut facilement supposer que la prochaine étape pour lui est une saison complète en Indycar, et donc, une deuxième participation aux 500 milles d’Indianapolis. Avec une victoire à cette épreuve, Alonso deviendrait le deuxième pilote de l’histoire après Graham Hill à compléter la triple couronne, soit remporter le Grand Prix de Monaco, les 24 Heures du Mans et l’Indy 500. Que préférez-vous, voir un talent immense se battre pour inscrire des points en Formule 1, ou le voir compléter ce qu’une seule personne a réussi avant lui? Pour moi, la réponse est claire... et j’ai déjà hâte au prochain Indy 500!

Oh, et soit dit en passant, Alonso a annoncé qu’il ne sera pas en Formule 1 l’an prochain. Il n’a pas annoncé sa retraite de la Formule 1. Si jamais il remporte l’Indy 500 rapidement et que McLaren redevient plus compétitif en Formule 1... qui sait, Alonso nous réserve peut-être d’autres surprises!

Ricciardo prend le pari Renault

Parlant de surprise, la décision de Daniel Ricciardo de faire le saut chez Renault l’an prochain entre sans hésitation dans cette catégorie.

Une fois la surprise passée, je crois que Ricciardo a pris une décision intéressante. Quand on prend un pari, on peut tout perdre, mais aussi gagner beaucoup. Il faudra voir ce que l’avenir lui réservera.

À 29 ans, l’Australien ne veut qu’une chose, devenir champion du monde. Chez Mercedes, la porte était fermée avec les signatures de Lewis Hamilton et de Valtteri Bottas. Chez Ferrari, l’intérêt ne semblait pas y être avec la présence de Vettel et l’arrivée attendue de Charles Leclerc au cours des prochaines saisons.

C’est pourquoi on croyait que l’Australien allait demeurer chez Red Bull. Cependant, deux points ont certainement pesé lourd dans sa décision de quitter son écurie. Premièrement, la décision de Red Bull d’opter pour le moteur Honda l’an prochain. Ricciardo a vu ce qui s’est passé avec Alonso. De toute évidence, il n’avait pas l’intention de prendre le même risque. Ensuite, Ricciardo se sent-il comme le numéro deux chez Red Bull? Sent-il que l’écurie mise davantage sur le jeune Max Verstappen?

À partir du moment où Ricciardo a pris la décision de quitter Red Bull, Renault était sans doute la meilleure option disponible. Oui, l’écurie française a encore beaucoup de retard à rattraper sur Red Bull, et encore plus sur Mercedes et Ferrari. Renault peut toutefois compter sur des ressources humaines et financières importantes et n’a jamais caché son intention de revenir au sommet. Après cinq saisons chez Red Bull, Ricciardo a décidé qu’il était temps de tenter autre chose.

Sainz et Gasly changeront aussi d’adresse

Avec l’arrivée de Ricciardo chez Renault, on savait que Carlos Sainz fils allait devoir se trouver un nouveau volant. Plusieurs le voyaient retourner dans la grande famille Red Bull, lui qui avait été prêté par la compagnie autrichienne à Renault pour une saison. Toutefois, c’est chez McLaren que Sainz poursuivra sa carrière, prenant la place de son idole de jeunesse, Fernando Alonso.

À la suite de cette annonce, ce n’était qu’une question de temps avant que Red Bull annonce l’arrivée de Pierre Gasly dans la grande équipe. C’est une décision très intéressante, car Gasly est très prometteur et il montre déjà de belles choses chez Toro Rosso. Sainz a davantage d’expérience, mais à long terme, je crois que Gasly pourra amener encore plus à Red Bull. Avec un duo Verstappen-Gasly, ce n’est pas le talent qui va manquer pour les taureaux rouges.

Le cas Force India

Au cours des vacances, la situation financière de Force India a aussi beaucoup fait jaser. L’écurie a finalement été rachetée par un consortium d’investisseurs mené par le père de Lance Stroll, Lawrence. Cette acquisition permet à l’écurie de sauver les emplois et d’assurer son futur.

Sauf qu’il y avait encore quelques rebondissements. Jeudi, on apprenait que l’achat de l’écurie concernait seulement l’usine, la voiture et les équipements, mais ne comprenait pas l’entité de Force India, soit le nom de l’équipe et son statut auprès de la Formule 1. Bref, le groupe d’investisseurs a acheté l’équipement de Force India afin de créer une toute nouvelle équipe. L’écurie que l’on connaissait a donc déclaré forfait au championnat des constructeurs, et la nouvelle entité, nommé Racing Point Force India Team, est une nouvelle équipe qui ne possède plus aucun point au championnat des constructeurs et qui disputera son premier Grand Prix cette fin de semaine. Si l’écurie n’a plus ses points, notez toutefois que Sergio Perez et Esteban Ocon conservent leurs points au championnat des pilotes.

Bien sûr, tous ces changements sont positifs pour la Formule 1 qui voit une de ses équipes se solidifier financièrement et assurer son avenir. Toutefois, c’est tout de même un peu triste de voir qu’une équipe qui a connu autant de succès ces dernières années, qui est devenue un modèle de réussite et d’efficacité, s’est retrouvée dans une telle situation.

Beaucoup de choses sont encore à régler pour la prochaine saison, et Force India sera au cœur des mouvements. Déjà, on peut s’attendre à ce que l’écurie change de nom une fois de plus pour la prochaine saison. Évidemment, un transfert de Lance Stroll vers l’écurie de son père est aussi attendu. Certaines rumeurs parlent même d’un transfert d’ici le Grand Prix d’Italie… mais attendons de voir ce qui va se passer. Chose certaine, il reste encore beaucoup de dominos à tomber avant le prochain Grand Prix d’Australie.

En attendant, l’action reprend en piste cette fin de semaine avec une séquence de deux Grands Prix en autant de semaines, en Belgique et en Italie. Pour suivre la séance des qualifications, soyez des nôtres sur RDS samedi matin à 8 heures 45, et dimanche, pour la course, à 8 heures 30.