MEXICO - Le Grand Prix du Mexique de Formule 1, remporté dimanche par Nico Rosberg, a perpétué la domination de Mercedes (10e doublé de 2015) alors que la Scuderia Ferrari a vécu son plus mauvais dimanche depuis 2006.

Bilan positif : Mercedes, Williams, Red Bull, Force India

Mercedes-AMG (43 pts) : Rosberg vainqueur, Hamilton 2e

Il n'y a pas eu de débriefing houleux après le GP des États-Unis et tant mieux. C'est Rosberg qui s'est occupé de la mise au point, sur la piste, avec la manière : un sans-faute sur 48 heures, des essais libres 2 au drapeau à damier, en menant 65 tours sur 71, avec position de tête et meilleur tour en prime. De quoi montrer qu'il est un champion à part entière, pas un faire-valoir du phénomène Hamilton. Bilan global : 10e doublé des Flèches d'Argent, mais seulement le 3e dans cet ordre, et une 14e victoire en 17 GP de 2015. Signée « dream team ».

Williams (23 pts) : Bottas 3e, Massa 6e

Une semaine après un GP des États-Unis raté, l'équipe de Claire Williams a remis les choses dans l'ordre et Bottas, auteur d'un excellent départ puis d'une très bonne relance, après la neutralisation, mène désormais 2-1 au nombre de podiums face à Massa. Avec un peu de réussite, car sa monoplace a bien résisté à la charge de son compatriote Räikkönen, qu'on a connu plus inspiré. Le Brésilien n'a pas réussi à prendre le meilleur sur les Red Bull mais se rattrapera sûrement à Interlagos, dans 15 jours. L'écart reste stable avec Red Bull au championnat constructeurs, et la 3e place des constructeurs tient bon.

Red Bull (22 pts) : Kvyat 4e, Ricciardo 5e

Les ingénieurs de Renault ont réussi à compenser les effets de l'altitude pour que les moteurs français respirent aussi bien qu'au niveau de la mer. Les deux pilotes sont arrivés à la même place que sur la grille de départ, mais ce n'est pas faute d'avoir bataillé dans le peloton, notamment contre les Williams et les Ferrari, plus rapides en vitesse de pointe. Le podium s'est joué sur la stratégie et les choix de pneus au moment de la neutralisation, mais une chose est sûre : le renouveau est en cours.

Force India (10 pts) : Hülkenberg 7e, Pérez 8e

C'était le retour très attendu de la F1 au Mexique, après 23 ans d'absence, et « Checo » Pérez a déchaîné les passions, se montrant digne des fameux frères Rodriguez. Toujours en bagarre dans le peloton, il est venu à bout de son camarade de jeu habituel, Verstappen, mais la neutralisation a gâché sa stratégie à un seul arrêt (53 tours effectués avec son deuxième train de pneus), car tous ses rivaux ont changé de pneus à ce moment-là. En revanche, elle a été favorable à « Hulk » et Force India, d'une constance impressionnante, tient bon sa 5e place des constructeurs.

Bilan mitigé : Toro Rosso, Lotus, Sauber

Toro Rosso (2 pts) : Verstappen 9e, Sainz 13e

« Petit Max », 18 ans, était encore en Q3, à la fin des qualifications, et il finit encore dans les points, après s'être hissé jusqu'au 3e rang, avant les premiers changements de pneus. Du coup, le paddock commence à se demander s'il va remplacer Kvyat dès l'an prochain chez Red Bull, alors que le Russe a été reconduit pour 2016, et s'il ira chez Mercedes ou Ferrari en 2017. Quant à Carlos Jr, auteur de deux bons premiers relais, il a souffert en fin de course, après la neutralisation, ses freins chauffant et sa voiture devenant moins efficace.

Lotus (1 pt) : Grosjean 10e, Maldonado 11e

Les deux pilotes d'Enstone se sont fait leur course à eux, tout seuls dans le peloton, et ils se sont rendu coup pour coup, sans s'accrocher. À ce petit jeu, le Français a terminé devant le Vénézuélien, marquant un point de consolation. Malgré les qualités de leur moteur Mercedes, très évidentes sur d'autres monoplaces mieux placées.

Sauber (0 pt) : Ericsson 12e, abandon de Nasr

L'équipe suisse n'y arrive plus et les freins de ses monoplaces, surchauffés, ont gâché le dimanche de ses pilotes. Le Suédois termine hors des points et le Brésilien n'a même pas fini la course, préférant se garer et rentrer à pied. Il reste deux courses avant de pouvoir commencer à préparer 2016, avec un budget serré. L'hiver sera long à Hinwil.

Bilan négatif : Ferrari, McLaren-Honda, Manor GP

Ferrari (0 pt) : abandons de Vettel et Räikkönen

Depuis l'Australie en 2006, la Scuderia n'avait pas connu une telle bérézina : aucune voiture classée, malgré des qualifications pourtant encourageantes. La faute à Vettel, dans un jour sans, qui s'est raté trois fois : crevaison au départ, en touchant Ricciardo, tête-à-queue dans les Esses, puis sortie de piste définitive au même endroit, ce qui a provoqué la seule neutralisation. Son acolyte finlandais n'a pas fait beaucoup mieux, fermant la porte à son compatriote Bottas et abandonnant dans la foulée. Bilan des courses : Vettel perd sa 2e place du championnat, récupérée par Rosberg, et Räikkönen la 4e, reprise par Bottas. Coup double.

McLaren-Honda (0 pt) : Button 14e, abandon d'Alonso

Alonso a encore fait preuve d'humour : « Je me suis éclaté sur les trois premiers virages », avant d'abandonner moteur en vrac, son dixième de la saison. Button a battu le record de pénalités pour un pilote de F1 : 70 places sur la grille, à cause d'une évolution moteur qui lui a permis de terminer péniblement 14e. Quand on pense que Red Bull fait tout pour rouler Honda en 2016...

Manor GP (0 pt) : Rossi 15e, Stevens 16e

Les deux pilotes, méritants, terminent aux deux dernières places, comme souvent, en roulant 50 km/h moins vite en ligne droite. Mais là n'est pas le plus important : les deux principaux dirigeants, Grame Lowdon et John Booth, vont partir en fin de saison, comme l'ingénieur Bob Bell (ex-Mercedes), alors que la marque à l'étoile avait accepté de fournir ses moteurs à Manor l'an prochain. Très inquiétant.