MONTRÉAL - Le Grand Prix de Formule 1 du Canada serait maintenu pour l'instant au calendrier de la saison 2021, mais il n'est pas impossible qu'il soit annulé d'ici peu.

En matinée, Radio-Canada avait rapporté que l'épreuve de F1 montréalaise avait été annulée. Or, rien n'est plus faux selon la Santé publique de Montréal.

Des doutes planent sur le GP du Canada

« Ce n'est pas nous qui prenons la décision; nous avons seulement un pouvoir de recommandation et d'évaluation du risque. Évidemment, étant donné la situation épidémiologique fragile qui prévaut à Montréal, nous avons émis des réserves sur la tenue de l'événement », a déclaré Annie Dufour, la conseillère en relations médias du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.

« Nous avons exprimé nos craintes par rapport aux rassemblement de quelques milliers de personnes, sans pouvoir respecter la quarantaine obligatoire, en provenance de Bakou (le Grand Prix d'Azerbaïdjan précède celui du Canada). Mais toutes ces décisions se prennent au niveau des deux paliers de gouvernement, nous ne sommes pas impliqués », a répété Dufour.

D'ailleurs, quelques heures plus tôt, la mairesse de Montréal Valérie Plante a tenu à réitérer l'importance de la communication entre les divers partenaires impliqués dans ce dossier.

« Le fait est que la santé publique de Montréal ait émis un avis défavorable pour la tenue du Grand Prix, même à huis clos. Ce qu'on veut, c'est que les santés publiques se parlent et que l'on puisse officialiser le tout. Je crois que c'est la moindre des choses, par respect pour les différents partenaires », a déclaré la mairesse Valérie Plante en conférence téléphonique.

« Au final, quelle que soit la décision, et si ça devait se concrétiser que le Grand Prix ne revient pas à Montréal cette année, nous allons travailler pour que le Grand Prix continue d'être présenté à Montréal. Il faut pérenniser notre relation avec le Grand Prix du Canada. C'est là-dessus qu'on travaille en ce moment », a-t-elle ajouté.

Plante a cependant refusé de confirmer l'information véhiculée par Radio-Canada.

« Je ne peux pas vous le confirmer parce qu'on attendait aussi une décision du gouvernement du Canada et de la Santé publique. J'ai envie de vous dire, laissez nous sortir de la rencontre, tout le monde va se parler au téléphone comme on le fait depuis les derniers jours pour arrimer les choses, et on va pouvoir vous confirmer officiellement, oui ou non, à la lumière des informations que l'on a », a-t-elle évoqué.

Des nouvelles d'ici 48 heures, dit Fitzgibbon

Désaccord entre les deux santés publiques

Son homologue du gouvernement provincial, le ministre de l'Innovation et de l'Économie Pierre Fitzgibbon, a mentionné que les partenaires dans ce dossier tentaient de minimiser les conséquences d'une annulation du Grand Prix.

« Nous sommes en discussions avec les autorités du Grand Prix en Europe. Évidemment, c'est une question pour la santé publique. Il faut comprendre que le fédéral a un rôle à jouer aussi là-dedans pour la quarantaine. Ce que je peux vous dire, c'est qu'effectivement, le désir du gouvernement du Québec, c'est de maintenir le Grand Prix de 2022 à 2029. Les retombées économiques sont importantes pour le Québec », a-t-il évoqué en conférence téléphonique.

Il a toutefois laissé entendre qu'un dénouement dans cette saga pourrait survenir très prochainement.

« Cette année, c'est une année très difficile, à cause des contraintes sanitaires. Faire un Grand Prix à huis clos, c'est comme ouvrir un cinéma et dire que personne ne peut entrer. Et il y a des coûts rattachés à ça. Nous sommes très sensibles au gouvernement de ne pas encourir des coûts où l'argent pourrait aller ailleurs. Nous sommes donc en négociation avec les autorités de Formula One Management, avec ma collègue, la ministre du Tourisme Caroline Proulx, dans ces discussions-là. On espère avoir des nouvelles d'ici 48 heures », a-t-il conclu.

Quant à savoir si une éventuelle annulation entraînerait un bris de contrat avec la F1, comme l'a laissé entendre le premier ministre François Legault plus tôt cette semaine, Fitzgibbon s'est fait plutôt rassurant.

« C'est un contrat. Il y a une entente entre les autorités européennes et le Grand Prix du Canada valide jusqu'en 2029, a-t-il rappelé. Donc, si le Grand Prix n'a pas lieu cette année, ce sera à cause d'un cas de force majeur. On vit une situation très spéciale, et la santé va primer sur économie. Donc, la question fondamentale, si le Grand Prix est annulé, et je dis bien si, comment on peut s'assurer de pérenniser le Grand Prix jusqu'en 2029? On veut garder le Grand Prix. Mais il faut aussi s'occuper de nos citoyens et ne pas mettre les gens à risque. C'est ce qu'on va essayer de faire au cours des prochains jours. »

Du côté d'Octane Management, qui est dirigée par François Dumontier et qui est responsable de l'organisation de l'épreuve montréalaise de F1, personne n'a voulu émettre de commentaires à ce sujet.

Toutefois, entre les branches, il a été possible d'apprendre que Dumontier a été surpris d'apprendre que cette nouvelle coule dans les médias avant qu'il en soit informé.

Plus tôt cette semaine, le quotidien La Presse a indiqué que le promoteur de l'événement souhaitait obtenir une compensation financière d'environ 6 millions $ pour les pertes qui pourraient découler de l'organisation de l'événement en 2021. Sinon, le Grand Prix du Canada pourrait être remplacé au calendrier par le Grand Prix de la Turquie au cours du même week-end, soit du 11 au 13 juin.

Le Grand Prix du Canada a été annulé en 2020 en raison de la pandémie de coronavirus.

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