SOTCHI, Russie – Le Britannique Lewis Hamilton et son écurie Mercedes, en tête du Championnat du monde de F1, entendent continuer d'attaquer, quand l'Allemand Sebastian Vettel et Ferrari doivent déjà défendre leurs dernières chances de titre lors du Grand Prix de Russie dimanche à Sotchi.

En position de tête pour décrocher, avant son rival, une cinquième couronne mondiale, Hamilton aborde avec quarante points d'avance au classement des pilotes la 16e manche de la saison, qui a retrouvé sa place en automne après avoir été déplacée au printemps l'an dernier.

Le vainqueur des deux derniers GP pourrait se permettre de gérer : s'il lui reste 35 longueurs d'avance dimanche soir, il pourra se contenter, pour être sacré, de terminer les cinq dernières courses à la deuxième place.

Mais ça n'est pas le genre de la maison. « Je ne me dis pas que j'ai une main sur le trophée, a-t-il balayé jeudi. Ce qu'il faut, c'est avoir les deux. Le boulot, l'objectif et l'approche sont toujours exactement les mêmes course après course. »

« Nous allons nous battre pour la victoire », résume son patron autrichien Toto Wolff.

S'il a connu une fin de semaine sans podium à Sotchi l'an dernier (4e des qualifications et de la course), Hamilton, qui se sent « plus heureux, en meilleure santé et plus fort que jamais », peut aborder son retour au bord de la mer Noire l'esprit léger.

Sa victoire au nez et à la barbe de Ferrari en Italie puis sa brillante position de tête à Singapour lui permettent d'arriver avec le plein de confiance, sachant, qui plus est, que son équipe a remporté chacune des quatre éditions du GP russe (Hamilton en 2014 et 2015, Nico Rosberg en 2016 et Valtteri Bottas en 2017).

Ferrari n'a plus droit à l'erreur

Vettel et Ferrari, qui restent sur deux courses perdues alors qu'ils avaient toutes les cartes en main pour les gagner, n'ont au contraire plus droit à l'erreur, trop fréquentes récemment.

« C'est très simple, constate l'Allemand. Si nous gagnons toutes les courses à partir de maintenant, nous serons du bon côté. Tout est possible, je continue à croire en notre chance. L'écart est là, il faut le réduire. »

À Singapour, lui et son équipe ne pouvaient rien face à un Hamilton auteur d'une des plus belles qualifications de sa carrière, mais une erreur grossière dans le choix des pneumatiques en course a coûté à Vettel la deuxième place.

À Monza, il s'était torpillé en percutant le Britannique au premier tour pour se retrouver en queue de peloton et terminer 4e. La Scuderia avait, elle, plongé dans un piège tendu par Mercedes, précipitant l'arrêt aux puits de Kimi Räikkönen, ce qui lui a coûté la victoire.

N'oublions pas non plus que c'est à cette période l'an dernier que le quadruple champion du monde 2010-2013 et son écurie avaient laissé filer les titres (ennuis mécaniques en Malaisie et au Japon, accrochage au départ à Singapour).

Mauvais souvenir supplémentaire pour Ferrari: alors que ses monoplaces occupaient la première ligne à Sotchi l'an dernier, elles avaient vu Bottas, troisième sur la grille, les doubler dès le départ.

Retrouver le lieu de la première de ses trois victoires en F1, toutes acquises l'an dernier, donnera-t-il au Finlandais, qui marque le pas par rapport à sa première saison chez les Flèches d'argent, le coup de fouet nécessaire pour montrer qu'il est pas que le "lieutenant" parfait pour Hamilton?

« J'arrive ici avec une seule chose en tête, clame-t-il. Être en pole et gagner la course ». Le verdict de la saison approchant, ses velléités pourraient toutefois être sacrifiées sur l'autel de l'intérêt de l'équipe.