MONTRÉAL – On croyait que la hache de guerre était enterrée entre Lance Stroll et Jacques Villeneuve. Or, il semble qu'il n'en soit rien.

Jeudi, à l'occasion d'une rencontre avec les membres des médias à la veille des essais libres du Grand Prix de Formule 1 du Bahreïn, le pilote originaire de Mont-Tremblant est revenu sur les commentaires de l'ex-champion du monde de F1 – qu'il n'a visiblement toujours pas digérés.

Un journaliste a rappelé au principal intéressé que Villeneuve avait déclaré à la chaîne Sky Italia, quelques jours avant le Grand Prix d'Australie, que le pilote d'essai chez Williams, Robert Kubica, aurait été tenté d'adapter la voiture FW41 à son style de pilotage au détriment des titulaires – c'est-à-dire Stroll et le Russe Sergey Sirotkin. Le Québécois a terminé 14e en Australie, tandis que Sirotkin a été contraint à l'abandon.

« Je ne suis pas au courant de cette histoire. Je n'ai pas lu ses commentaires, donc je ne peux pas commenter », a-t-il d'abord répondu sèchement.

Lorsque le journaliste est revenu à la charge, Stroll n'a pu s'empêcher de répondre franchement.

« Il (Jacques) avait déclaré l'an dernier que j'étais la pire recrue en F1, et la dernière fois que j'ai vérifié, j'ai réussi un podium, je me suis élancé de la première ligne sur la grille de départ (en Italie) et j'ai amassé 40 points de classement, soit trois de moins que mon coéquipier qui comptait 16 saisons d'expérience. Je n'écoute donc plus ce que Jacques a à dire.

« J'ai beaucoup d'autres priorités sur ma liste avant d'arriver à lui », a-t-il ajouté.

Ceci étant dit, Stroll est bien conscient qu'il ne dispose pas de la meilleure voiture du plateau en ce début de saison.

« La saison a commencé en Australie, mais nous savions déjà après les tests à Barcelone que le début de la saison serait difficile, a admis Stroll. Il s'agit d'aborder le Grand Prix du Bahreïn dans le bon état d'esprit, et de connaître un bon départ dimanche afin de gagner rapidement des places au classement. »

Le pilote âgé de 19 ans, qui en est à sa deuxième saison en F1, a reconnu qu'il était mécontent du rendement de la voiture, qui est, selon lui, très différente de celle de l'an dernier.

Un gros défi pour Stroll au Bahreïn

« Nous manquons de vitesse, particulièrement dans les longues lignes droites – c'était notre force l'an dernier –, mais sommes plus rapides dans les virages », a-t-il expliqué.

Stroll a ajouté qu'il devait travailler avec ses ingénieurs afin de régler certains problèmes de motricité qui l'ont ennuyé en Australie.

« Par exemple, dès le premier tour, j'ai éprouvé des problèmes à convertir mon moteur du mode départ à celui de course, ce qui m'a fait perdre beaucoup de puissance, a-t-il expliqué. J'étais alors en 13e position, je crois, et comme on le sait on ne peut se permettre de telles erreurs à un moment aussi crucial. Je dois régler ça au plus vite. »

Il a du même coup avoué que la voiture était « impilotable » à certains niveaux, « mais ce sont des enjeux dont je préfère discuter à l'interne avec les membres de l'équipe ».

Stroll tentera dimanche de faire mieux que l'an dernier sur le circuit international de Sakhir, où il avait été contraint à l'abandon après être entré en collision avec Carlos Sainz de l'écurie Toro Rosso au 13e tour. Après le Grand Prix du Bahreïn, les pilotes se rendront immédiatement à Shanghaï pour disputer le Grand Prix de Chine, le 15 avril.

À quoi s'attendre du Grand Prix de Bahreïn?