À partir du Grand Prix de Belgique, les communications radio entre pilote et ingénieurs concernant les réglages de la voiture (surtout l’embrayage) seront interdites dès que le pilote quitte les garages pour se diriger vers la grille de départ.

On veut ainsi limiter le travail de préparation en vue du départ, pour le rendre plus aléatoire. Pour que tout ne soit pas parfait. Que le pilote se débrouille en dosant l’embrayage et la pédale d’accélérateur.

L’an passé, déjà, la FIA avait limité le contenu des communications radio. Terminé le coaching (comment aborder un virage, par exemple). Terminé les informations concernant la concurrence (par exemple le niveau de consommation d’essence d’un coéquipier).

Pourquoi ne pas porter ce concept à son extrême limite en interdisant complètement les communications radio, sauf les messages concernant la sécurité, pour que le pilote se débrouille du début à la fin d’un Grand Prix?

On en est loin.

Le pilote bénéficie du travail d’un groupe d’ingénieurs localisés dans les garages du circuit. Mais ce n’est pas tout.

Il bénéficie aussi du travail d’un autre groupe d’ingénieurs, qui eux sont localisés dans le garage virtuel de l’écurie. De quoi s’agit-il? Ces ingénieurs sont basés à l’usine de l’écurie, soit à des milliers de kilomètres de la piste. Ils reçoivent, en temps réel, toutes les données de télémétrie de la voiture et participent aux prises de décision avec leurs collègues sur les circuits. Imaginez le nombre de brillants cerveaux (et leurs ordinateurs) au service d’un pilote!

N’est-ce pas... trop? N’est-on pas loin de la notion d’habileté d’un pilote, de la notion d’intelligence de la course d’un pilote?

Imaginez un silence radio. Le pilote devrait dès lors gérer, seul, sa consommation d’essence, l’usure de ses freins, l’usure de ses pneus. En ne se fiant qu’aux données qui apparaissent sur l’afficheur de son volant. Et à ses connaissances. Et à son instinct. Et il lui arrivera de se tromper. On veut de l’imprévu pour pimenter le spectacle? Voilà.

Pourquoi ne pas lui demander de gérer sa stratégie? Bien sûr, il prendra le départ avec un plan solidement établi. Mais ensuite, c'est à lui de réagir aux circonstances de course. Et il lui arrivera de se tromper. On veut de l’imprévu pour pimenter le spectacle? Voilà.

Il est grand temps que la FIA fasse respecter l’un des règlements de base de la F1.

Règlement sportif, section Pilotage, Article 20.1 :

« Le pilote doit conduire sa voiture seul et sans aide. »

On en est bien loin!

Voiture à effet de sol

Parmi les idées intéressantes discutées lors de la dernière réunion du Groupe stratégie, le 1er juillet dernier : le possible retour de l’effet de sol.

L’idée de base : se servir de l’écoulement de l’air sous de la voiture pour créer de l’appui aérodynamique.

L’objectif : que l’appui aérodynamique soit moins dépendant des ailerons, notamment l’aileron avant, une pièce qui est devenue d’une complexité complètement délirante au cours des dernières années.

La conséquence souhaitée : qu’une voiture soit capable de rouler dans le sillage de la voiture devant sans perdre une grande partie de son appui aérodynamique, comme c’est le cas présentement. Ainsi deux voitures pourraient se suivre de près en courbe, ce qui favoriserait un éventuel dépassement au bout de la ligne droite qui suit.

On en rêve depuis des années. On pourrait même se débarrasser du DRS!

Une course le samedi?

Parmi les autres propositions pour 2016 : une séance de qualifications le samedi matin qui servirait à établir la grille de départ d’une course sprint (plus courte qu’un Grand Prix) en après-midi.

Le résultat de cette course sprint servirait ensuite à établir la grille de départ du véritable Grand Prix du dimanche.

J’y vois peu d’intérêt. Cette année, en théorie, cela donnerait : les deux Mercedes qualifiées 1-2, les deux Mercedes 1-2 à l’issue du sprint du samedi après-midi, les deux Mercedes 1-2 sur la grille de départ du dimanche, les deux Mercedes 1-2 au drapeau à damier du Grand Prix.

En quoi peut-on espérer qu’un tel horaire va véritablement changer l’ordre établi?

Et, dans le monde actuel, est-ce que les téléspectateurs à travers le monde vont consacrer une bonne partie de leur samedi à regarder de la F1 à la télévision?

Oui j’ai la tête dure. Je persiste à aimer la suggestion faite par Bernie Ecclestone cette année en Malaisie : la moitié des points de la fin de semaine est accordée aux 10 premiers en qualifications, puis inversion des 10 premiers sur la grille de départ. Et l’autre moitié des points de la fin de semaine est distribuée aux 10 premiers à l’issue du Grand Prix.

Le spectacle serait assuré, tout en gardant une équité sportive. Et si en plus le pilote conduisait sa voiture seul et sans aide…