Mission accomplie à Barcelone pour Lance Stroll. Le jeune Montréalais a passé avec succès une importante étape dans son apprentissage de pilote F1 lors des deux dernières semaines d’essais, à bord de la toute nouvelle Williams 2017. Beaucoup plus rapides et difficiles à maîtriser que les F1 des dernières années, les nouvelles machines disposent de plus d’appui, de puissance et d’adhérence mécanique.Selon les pilotes d’expérience, elles présentent un défi de taille pour un pilote recrue en F1.

Stroll arrivait devant un tel monstre avec un bagage d’expérience sur F1 limité à quelques journées d’essais sur une voiture et des pneus datant de 2014 et ayant très peu en commun avec les machines de 2017. La commande de Williawns était longue : apprendre le tracé de Barcelone puis maîtriser le comportement rageur de la nouvelle machine. Il devait aussi aider à son déverminage et à la détermination des réglages de base. Lance a de plus travaillé à valider les modèles mathématiques de soufflerie et sur simulateurs par rapport au comportement sur piste de la machine.

La situation de Stroll rappelait l’arrivée de Gilles Villeneuve chez Ferrari en fin 1977, fort de seulement 60 courses sur quatre roues. Ferrari lui a effectivement enseigné le pilotage d’une F1 à Fiorano – leur piste maison – au cours de l’hiver, assez pour le voir mener le premier Grand Prix de 1978 à Long Beach. On revoit cette saison le même scénario avec Stroll et Williams : un gros potentiel à développer le plus rapidement possible!

Au fil des deux semaines d’essais, le jeune a su tirer son épingle du jeu. Trop agressif en début avec trois sorties de route, Lance a compris que les nouvelles F1 ne pardonnent pas les écarts et a su rouler de plus en plus solidement lors de la deuxième semaine, couvrant des centaines de tours de piste avec diverses configurations course et aboutissant à moins de deux secondes du plus rapide sans avoir profité des pneus les plus performants.

En effet, les futés chez Williams semblent avoir joué discret, ne montrant pas leur vraie vitesse et travaillant plutôt sur le comportement et l’évolution de la voiture en course, et sur sa fiabilité.

À la clé, Lance a démontré encore une fois sa capacité à apprendre rapidement, et à ne pas refaire les mêmes erreurs. Il est rapide et sait tirer le maximum de sa machine, comme il a su le démontrer en F3. Vivement le premier Grand Prix afin de le voir dans le feu de l’action.

Martin Roy à Las Vegas

Le vétéran pilote de Napierville « trippe » sur les tracés rapides, comme celui de Las Vegas ou on roule à fond et à la limite d’adhérence avec les voitures à appui aéro réduit selon les nouvelles règles de cette année.

Martin Roy évite la catastrophe

Absent des pistes depuis la mi-novembre, Martin a retrouvé rapidement le rythme puis a du travailler à trouver les meilleurs réglages, adaptés à la nouvelle aérodynamique et à la vieille surface bosselée de cette piste rapide. Parti 35e , Martin roulait autour de la 30e place à la mi-course, attendant le dernier tiers de la course pour pousser plus fort.

Un gros accident dans le dernier quart de la course fit en sorte que Martin se retrouva contre le mur extérieur à haute vitesse dans un gros nuage de fumée de pneu, selon les instructions de son observateur. Deux petites secondes plus tard, la fumée se dissipa assez pour qu’il aperçoive une voiture arrêtée contre le mur. Un coup de volant à gauche puis une correction vers la droite et il se faufilait à plus de 170 km à l’heure entre deux autres voitures à l’arrêt sur la piste.

Selon Martin, « Mes freins ne fonctionnaient plus en fin de course, et ce fut ma plus grosse chaleur en course en plus de 30 années de carrière. » Martin a pu rejoindre l’arrivée 32e , une position moins satisfaisante, mais avec une voiture presque intacte et facile à préparer pour la prochaine course sans avoir à puiser dans le compte de banque.