Samedi le 3 juillet 2021 sera gravé dans ma mémoire longtemps. Ce jour-là j’ai réussis un plongeon mémorable, pour une bonne cause. La plupart de mes projets sont rêvés depuis longtemps, mais celui-là était inespéré. 

 

Oui, je cherche constamment à me dépasser et sortir de ma zone de confort, mais je ne croyais pas plonger de plus en plus haut. Honnêtement depuis plusieurs années, je trouvais que 20, 21 ou 22 mètres était bien suffisant. Quand les gens me demandaient si je monterais plus haut je disais, je ne pense pas, je préfère explorer de nouveaux plongeons à cette hauteur, ma façon de pousser de plus en plus haut n’était plus liée directement à la distance avec l’eau, mais plutôt aux mouvements et aux contextes. Car on ne se le cachera pas, la force de l’impact est déjà immense à 20 mètresSaut de Lysanne et étant donné la vitesse que l’on gagne chaque mètre supplémentaire, ajouter ne serait-ce que quelques décimètres, ça fait toute une différence. Bref durant longtemps je me disais que je ferais peut-être un plongeon de 26 mètres un jour, mais que ce serait mon adieu à mon sport, car je considérais que le risque de blessure était bien trop élevé à cette hauteur. Donc, dans ma tête, de risquer plonger de si haut pouvait compromettre le reste de mes plans de carrières d’athlète.  

 

Sauf que, finalement mon esprit d’aventurière m’a joué un tour ! 

 

En ce moment en sport c’est mon côté créatif le moteur, j’explore de nouveaux endroits et nouvelles situations pour plonger et l’idée de plonger d’une nacelle d’une grue me semblait vraiment excitante depuis un certain temps. Lorsque Nathaly Isabelle m’a été présenté par notre ami commun André Hamilton et qu’ils m’ont parlé d’un projet qui me touche droit au cœur, La croisière des Alizées, un OSBL visant à soulager le mal être des jeunes filles souffrant de troubles alimentaires par la voile, j’ai tout de suite accepté de devenir ambassadrice. Cherchant à m’impliquer le plus possible j’ai eu l’idée d’offrir un plongeon de haut vol, afin d’ajouter du punch au lancement de la campagne de sociofinancement. Étant donné que le projet est dans la région de Charlevoix, j’imaginais avoir accès à de belles falaises pour plonger, mais les démarches de Nathaly nous ont permis de constater qu’il n’y avait pas de falaises à proximité qui répondaient à nos critères de sélection. C’est à ce moment que je me suis dit, c’ est l’occasion rêvé de plonger d’une grue, une grue c’est probablement plus facile à trouver qu’une falaise! Tout s’est enclenché ainsi et m’a grue a été trouvée. 

 

En m’informant sur la hauteur atteignable avec la grue, c’est là que j’ai compris que je pourrais plonger de très haut. Sans trop y penser, j’ai lancé wow c’est parfait je pourrais faire un record de hauteur ! Et là, tout le monde a dit OUI !!!  Il m’est arrivé la même chose pour mon idée de « ice dive », projet dont je vous parlais dans cet article. J’ai, par instinct, sans trop réfléchir, lancé une idée folle, puis les gens m’ont dit OUI !!! 

 

Bref, une fois l’idée annoncée, j’ai décidé de ne pas reculer. 

Comment faire pour se préparer en peu de temps  (on était seulement quelques semaines à l’avance), pour un tel défi ? 

 

Voici les éléments clefs qui m’ont permis d’être prête, physiquement et mentalement, à temps. 

 

1. Le travail d’équipe 

 

En plus de tout le travail d’équipe nécessaire à l’organisation et la coordination de l’événement en soi, un aspect travail collectif était aussi vraiment important pour mon plongeon.  

 

Dès que j’ai pris la décision de plonger de si haut je devais en parler à mes pros. 

 

Mon super coach Stéphane Lapointe m’a rassuré confirmant que le choix du plongeon que j’avais en tête était le bon pour cette hauteur, m’a donné des conseils d’ajustement pour être en mesure de le faire 6 mètres de plus haut que d’habitude et m’a sécurisé indirectement par le fait que je ne voyais aucun doute à propos de ma réussite de ce défi en lui. 

 

Ma kinésiologue Carine Sorel m’a proposé des programmes spéciaux de préparation physique visant une bonne condition physique générale et mettant l’accent sur solidifier mon haut de corps pour préparer mon cou (qui est ma faiblesse physique) à l’impact et préparer mes jambes, car une des blessures les plus fréquentes à de tels hauteurs est une déchirure des abducteurs. 

 

Mon acupunctrice Valérie Truong m’a aidé à être en excellente conditions physique en amont à l’événement et s’est même offert de venir avec moi sur place afin de me faire des traitements préparatoires et post plongeon et des soins spécifiques pour ma colonne vertébrale. Valérie a aussi occupé plusieurs rôles comme celui de conseillère et responsable des archives. La simple présence de celle-ci là-bas, ajoutait beaucoup à mon sentiment de capacité à réussir ce défi. 

 

Mon chef sécurité François Leduc de Apnéacity a lui aussi été emballé par le projet et a décidé de faire le voyage avec moi, en plus de se déplacer aussi pour un entrainement préparatoire dans la région de Thetford la semaine de l’événement. François et Marie-Odile se sont occupé de ma sécurité une fois dans l’eau mais aussi de faire l’inspection des fonds avant le plongeon et ont  géré beaucoup d’aspects logistiques de sécurité comme l’installation de la grue, les adaptations à la nacelle et le calcul de la hauteur. Cette équipe était essentielle afin que je puisse décider de plonger. 

 

Beaucoup d’autres de mes alliés ont collaboré à ce succès malgré eux et sans même le savoir car j’ai ma routine de préparation qui inclue plusieurs de leur exercices et conseils. Bref faisait partie de mes préparatifs ma nutritionniste Alexia De Macar, mon spécialiste Apexk David Tinjust, mon spécialiste de la préparation mentale Jonathan Lelièvre et bien d’autres. 

 

Vraiment, de me sentir entourée et soutenue, autant par toute l’équipe impliquée avec Isabelle, André et La croisière des alizés, que par mon équipe et ma famille, qui m’a aussi accompagnée, c’était spécial et ça m’a mis en confiance. 

 

 

2. La confiance en mon instinct Lysanne bateau

 

Je crois clairement que l’instinct peut être un bon allié. J’avais un bon feeling par rapport à cette prise de décision et ce projet. Je suis quelqu’un d’hyper instinctive, les grandes décisions dans ma vie ont toutes été prises par instinct et donc par expérience, je sais que mon instinct est fiable. Tout au long des préparatifs je me sentais guidée et je savais que c’était la chose à faire. Clairement je ne m’étais pas trompé, on a eu des conditions super favorables pour permettre la réussite de cette journée. 

 

 

3. Savoir relativiser les choses 

 

Si on regarde simplement la finalité, un tel défi peut sembler complètement fou. Mais quand on y pense, mes premiers plongeons de haut vol c’était à l’an 2000, ça fait donc 21 ans que je fais ça. Je crois qu’à ce stade-ci je peux me considérer comme étant quelqu’un d’expérimentée et justement pour relever un tel défi, il fallait être expérimenté, je répondais donc à ce premier critère. 

 

Oui la force de l’impact à l’entrée à l’eau allait être incroyablement forte. Ça on le savait, mais comment faire pour s’y préparer ?  Le secret était l’action.  

  • Premièrement, choisir un plongeon qui allait me permettre de repérer l’eau longtemps à l’avance afin de s’assurer qu’il n’y ait pas trop d’imprévus par rapport à la verticale que j’allais trouver pour mon entrée à l’eau. Mon périlleux renversé trois positions était le plongeon parfait pour ça. 
  • Aussi, m’assurer de bien faire mon plongeon : les préparatifs à mon club de plongeon CAMO étaient là pour ça.  
  • M’assurer d’être assez forte physiquement :  mes entrainements avec Carine étaient là pour ça. 
  • Être certaine d’être en bonne condition physique :  mon suivi en massothérapie sportive avec la clinique MPB, en physio avec Dominic et en acupuncture avec Valérie étaient là pour ça. 

 

4. Être forte mentalement

 

Pour réussir ce défi, je devais être calme, concentrée et positive. C’était hyper important de ne pas laisser le stress prendre le dessus sur moi et nuire à ma concentration. 

 

Comment j’ai pu garder le contrôle malgré le visuel vraiment épeurant une fois en haut ? 

 

Lysanne dans l'eauDe un, prévoir le coup. Déjà à 20 mètres on se sent si loin et seule en haut, je le savais qu’à 26 mètres, ça serait tellement impressionnant que ça pourrait jouer des tours à mon cerveau. Mais comme je m’y étais préparée, je n’ai pas été surprise par ça. J’ai été concentrée sur ma respiration je le savais que celle-ci serait mon point d’encrage pour garder mon calme. J’ai relu plusieurs de mes notes prises par le passé lors de mes échanges sur la préparation mentale avec Jonathan. On a discuté et établi une routine qui me convient pour que ma confiance soit plus forte que ma peur, il y a quelques années. Cette routine demeure mon phare et je sais comment l’adapter en fonction des situations différentes qui s’offrent à moi.  

 

Et finalement j’étais concentrée sur l’appréciation et la gratitude, c’est tellement une chance unique pour moi d’avoir eu cette opportunité. En haut, avant le départ, le point de vue magnifique m’a rempli d’énergie pour le grand plongeon. 

 

Bref, je reviens souvent à la même conclusion, avec les bons outils et la bonne préparation, rien n’est impossible. 

 

Et vous, quel est votre prochain défi ? 

 

 

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