Elle n’a pas encore atteint la vingtaine lorsqu’elle frappe à la porte de l’université de Sherbrooke. Elle court depuis quelques années et aspire obtenir sa place dans l’équipe d’athlétisme du Vert & Or. Ce que Vanessa Racine ignore, c’est que de sérieux problèmes de santé l’attendent dans le détour.

 

Avec un calme désarmant et un sourire communicateur, cette coordonnatrice à la Croix-Rouge me relate à 31 ans, les grandes lignes de cette aventure qui est loin d’êtreVanessa terminée. En fait, elle m’expliquera qu’à chaque jour, elle ressent l’impression de gravir une montagne !

 

Lorsqu’elle avait 16 ans, courir lui procurait ce sentiment de liberté en lui donnant la motivation nécessaire, une révélation à ses yeux.

 

Elle a 22 ans lorsqu’elle réalise qu’elle perd du poids. Elle croit que ses efforts dans la course à pied lui causent cet ennui. Avec 30 lb en moins, un soir, elle veut courir. Tellement faible, qu’elle prend plutôt la direction de l’hôpital. Suite à une série de tests, on remarque une masse de 11 par 7 centimètres dans son abdomen. D’octobre 2012 à mai 2013, elle séjournera à l’hôpital. Son cancer est génétique et seulement deux personnes au Québec ont reçu un tel diagnostic.

 

« Quand tu es jeune, tu veux que tout aille vite. Je voulais guérir rapidement mais j’ai compris que dans un tel processus, on n’a pas d’autre alternative que de prendre le temps qu’il faut. La tête voulait mais le corps ne pouvait suivre. »

 

Ajoutez tous les traitements qui entourent ce genre d’intervention chirurgicale, la route est longue à certains moments.

 

Elle remonte la pente et s’initie aux courses à obstacles. Toutefois, novembre 2018 refroidira ses ardeurs avec une autre perte de poids. Une autre masse à l’abdomen Vanessa 2s’est développée. Puis, tout récemment, on a découvert des nodules au poumon et au cerveau. On parle d’un cancer qui se généralise mais qui est contrôlé. Heureusement, les masses ne grossissent pas.

 

« Honnêtement, n’eut été de mon passage à la course à pied, je n’aurais pas eu le même regard face à la maladie. J’ai toujours établi un lien entre le cancer et la course à pied. Les deux nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes et que nous ne pouvons nous permettre de lâcher dans le milieu du parcours. On doit visualiser, se pousser et croire que l’on va atteindre la ligne d’arrivée. Et tu n’as pas le droit de sauter des étapes !»

 

Elle doit parvenir à se conditionner qu’elle dispose de 90% de chance que ça revienne.

 

En avril 2019, elle a perdu 50% de sa masse corporelle. Elle atteint le fond du baril. « J’avais avisé mes parents que c’était terminé pour moi. J’attendais ma place dans une maison spécialisée. Un soir, j’ai appelé ma mère qui est infirmière. Je lui ai dit que je n’allais vraiment pas bien, que je sentais mon cœur m’abandonner et que je ne voulais pas partir seule. Lorsqu’elle est arrivée à la maison, elle m’a prise dans ses bras. Alors, j’ai senti mon cœur s’arrêter. Après quelques secondes, je me suis réveillée. J’ignore ce qui a bien pu se passer.» Elle parle d’un miracle.

 

L’été dernier, avec un poids de 90 lb, elle ne fait que 5’4’’, elle s’est lancé un défi de courir 5 km. Mentalement, ça devenait nécessaire.

 

Depuis trois ans, elle n’a pas enfilé ses souliers de course sur une base régulièreVANESSA 3 car elle veut se donner le temps nécessaire de se remettre sur les rails. « Je m’aperçois qu’au début de ma maladie, je franchissais plus rapidement les barrières ce qui n’est pas le cas présentement.»

 

Elle se motive avec des visions réalistes comme courir à nouveau et gravir une vraie montagne cet été. Miraculée, elle y parviendra.

 

Aussi à lire :Pour notre santé mentale, on a besoin d’y croire !

Pour plus de contenu dans ce genre, abonnez-vous au groupe RDS | En Forme