Alerte! Ceci s’avère être un article scientifique, citant beaucoup d’études et peu d’opinions, le but étant de vous offrir en résumé les derniers résultats de recherche en la matière. Vous aurez été averti(e)s!

 

Au début octobre se tenait au Centre des Sciences la 5e édition du Festival du Café de Montréal. Plusieurs conférences s’y tenaient pour éduquer les professionnels de cette industrie, et une en particulier aura retenu mon attention : celle du Dr Marc Corey, membre de la National Coffee Association of America. Le Dr Corey est spécialisé en recherche sur les effets de la caféine sur la santé et était de passage à Montréal pour notamment faire part des résultats de nouvelles recherches sur le sujet.

 

À travers les années, l’usage de la caféine pour les performances sportives ainsi que ses effets sur la santé a été, à tort ou à raison, malmenée dans l’opinion publique. Combien de fois entend-on que le café est nocif pour la santé, et qu’on devrait limiter grandement son usage quotidien pour ne « pas être trop intoxiqué(e) », pour en citer plusieurs.

Mais qu’en est-il vraiment?

 

Pour l’heure, Santé Canada recommande de ne pas dépasser 400 mg par jour, l’équivalent de 3 tasses de café filtre. Bien sûr, toutes les autres formes de boissons énergisantes transformées peuvent atteindre rapidement ou même dépasser cette limite quotidienne, et sont peu recommandables d’un point de vue santé (puisque l’on parle d’un produit transformé, additionné de sucre et/ou d’édulcorants).

 

Santé et performance

 

J’ai donc consulté le Dr Corey sur quelques questions en lien avec divers sujets de santé et de performance. Ma première interrogation menait donc à savoir si la consommation de caféine, sous forme de café, était dangereuse avant de pratiquer du sport ou de l’activité physique, et si celle-ci aide aux performances, ou plutôt peut causer l’effet inverse et nuire à celles-ci.

 

« Le café peut effectivement aider à améliorer les performances sportives, surtout pour améliorer l’endurance et dans le cas des entraînements à haute intensité (Higgins et al, 2016; Clarke et al, 2017). Pour ce qui est des niveaux de fluide et de l’hydratation, le café peut temporairement conférer un effet diurétique (Zhang et al, 2014), mais contribuera ultimement à un balancement des fluides (Silva et al, 2013; Killer et al, 2014). », répond-il.

Pour ce qui est de la mauvaise réputation du café en lien avec la santé, la réponse scientifique est bien claire; ce n’est que de la désinformation et de mauvaises perceptions. En réalité, toujours selon la science, la consommation de café peut aider à promouvoir certains bénéfices et prévenir quelques maladies.

« Boire du café avec modération peut aider à réduire le risque de certaines maladies chroniques, comme les maladies du foie (Loftfield et al, 2019), la maladie de Parkinson (Cho et al, 2018), les maladies cardiovasculaires (Ding et al, 2014) ainsi que certaines formes de cancer (IARC, Loomis et al, 2016). Les buveur(se)s de café ont aussi tendance à vivre plus longtemps que les gens qui n’en boivent pas (Freedman et al, 2012; Kim, Je & Giovannucci, 2019) », précise-t-il, appuyé par les études citées.

Enfin, j’ai voulu interroger le Dr Corey sur le diabète de type 2, une condition de santé plutôt répandue en Amérique du Nord. Il s’adonne que dans ce cas également, la réponse fut positive : la consommation de café est effectivement associée à une diminution du risque de développer du diabète de type 2 (Carlstrom et Larsson, 2018), et ce, même avec les grains décaféinés (Bhupathiraju, 2013; Ding et al, 2014). Par contre, plus de recherche est nécessaire pour comprendre les mécanismes de comment cela s’applique, mais on soupçonne l’acide chlorogenique de jouer un rôle très actif dans cette prévention (Tajik, 2017).

 

Bien entendu, il faut prendre ces études avec un certain grain de sel, puisque le café ne sauvera pas la planète de tous ces maux, et doit être consommé avec modération, doit-on vous le rappeler. La base d’une bonne santé reste une alimentation saine, variée, et de pratiquer de l’activité physique quelques fois par semaine. Toutefois, vous voilà complètement à jour sur la littérature offerte dans le milieu, et vous pourrez alimenter vos partys de famille du temps des Fêtes en citant ces études!

 

Aussi à lire : En viande et contre tous ! La controverse autour de la viande rouge