Adepte de la course à pied, vous avez sûrement eu des échos du défi CRYO, un beau 34 km en raquettes sur le lac Saint-Jean, qui s’est déroulé récemment par une température exécrable, froid sibérien, grands vents, des obstacles pour compliquer la situation ?

 

Sur 85 participants, seulement 28 ont réussi à franchir le fil d’arrivée… dont Line Pelletier, numéro 343 sur la photo ci-haut, qui pourtant, n’est pas celle qui compte le plus de bagage dans ce genre de défi.

 

« On nous avait prévenus que la course allait être difficile. Je dispose de deux ans d’expérience en trail. Mais les facteurs exceptionnels ont déjoué les plans. Simplement s’abreuver devenait laborieux », raconte cette vétérinaire qui a pris 6h05 pour compléter la distance. Elle s’est même permis un égarement en cours de route !

 

Daniel Lequin

 

Alors que les éléments de la nature devenaient de plus en plus nuisibles, Line n’a jamais songé à l’abandon. « J’en voyais plusieurs qui quittaient, particulièrement au 2e ravitaillement. Je suis repartie seule, les mains gelées et pratiquement avec juste un œil pour me guider. Je me souvenais de ma participation au 80 km de l’UTHC où j’éprouvais des problèmes avec ma bandelette. J’avais été malade par surcroît. Alors, je me suis dit : Pourquoi j’abandonnerais ici ? Je me sentais bien, j’y allais un pas à la fois en alternant marche rapide et course ».

 

UNE HYPERACTIVE

 

Avez-vous déjà entendu la publicité de Max Ferrari, 321 Lelievre à Laval-des-Rapides ! Quand on jase avec Line, c’est presque à cette vitesse !

 

Elle se qualifie d’hyperactive. Elle doit bouger. D’ailleurs, sa devise est : La vie, c’est le mouvement !

 

À 52 ans et malgré son inexpérience, on réalise rapidement qu’elle se débrouille admirablement bien lorsqu’elle participe à un événement. La découverte des longues distances, elle en a fait son mode de vie. Le 120 km de la Big Wolf’s, la Mascareignes à l’île de la Réunion où elle a obtenu le 3e rang dans sa catégorie d’âge, Line a pris l’habitude de traverser ces épreuves avec l’objectif ultime de vivre à 100%, tout en démontrant un bel exemple à ceux et celles qui l’entourent.

 

Daniel Lequin

 

À raison de trois fois par semaine, elle courait depuis son adolescence des périodes de vingt minutes sur une base régulière. Il s’agissait simplement qu’elle croise son point tournant qui l’attendait lorsqu’elle a célébré son 50e anniversaire de naissance.

 

« Je crois que je bénéficie d’une certaine endurance et je l’exploite bien. Je tente de garder le rythme et de m’amuser », souligne cette ambassadrice du défi Everest, un honneur dont elle semble très fière.

 

Question de procéder à un changement, elle a quitté son premier instructeur pour essayer une nouvelle philosophie avec René Hamel. À l’emploi de l’Agence canadienne en inspection des aliments, elle soigne aussi les petits animaux et ce, après quelques années à prendre soin des plus gros.

 

PETITE PENSÉE POUR BÉATRICE

 

Mère de deux enfants, Carolanne, 19 ans et Samuel, 21 ans, elle est la seule de la famille qui aime courir.

 

Elle a encore frais en mémoire une rencontre lorsqu’elle s’est retrouvée à l’île de la Réunion l’an dernier, ce qui lui a fait prendre conscience du privilège dont elle dispose. Une dame s’était installée tout près d’elle alors que l’on donnait les recommandations avant la course. « Une belle madame avec un beau sourire, elle m’a dit qu’elle se préparait à courir la Diagonale des Fous à 76 ans ! «  C’est la 3e fois mais cette fois-ci, je viens prendre ma revanche sur l’an dernier alors que je m’étais endormie à un ravitaillement. » De plus, elle amassait des sous pour les enfants atteints du cancer. J’ai trouvé cette rencontre tellement merveilleuse.»

 

Course à pied

 

Justement, Line va réaliser un rêve en octobre prochain alors qu’elle participera à la Diagonale des Fous.

 

Juste avant de terminer notre entretien, elle tenait à souligner le courage de sa grande amie Béatrice Gourdon qui est parvenue à compléter la CRYO malgré le fait qu’elle fut victime de la Covid longue en janvier dernier et qu’elle a ressenti des ennuis tout au long du parcours, particulièrement au niveau de la respiration.

 

Une belle discussion entre deux hyperactifs !