Une offensive a été faite plus tôt cette semaine dans les médias, puisque plus de 200 propriétaires de centres d’entraînement menaçaient d’ouvrir leurs portes, avec l’accord du gouvernement ou non. Les gyms resteront fermés cependant, certains propriétaires souhaitent tout de même manifester devant leur établissement demain. 

Il faut comprendre que la très grande majorité des centres sur le territoire québécois sont vivement en désaccord avec cette approche cavalière défiant les règles mises en place par le gouvernement. Le gouvernement provincial a d’ailleurs riposté en imposant des amendes salées aux propriétaires d’entreprises, mais également aux clients qui se présenteront dans ces établissements.

Gabriel Hardy, leader provincial de la Coalition Canadienne de l’Industrie du Conditionnement Physique, qui existe depuis 2006, tente de rassurer la population quant à l’intention des membres, partout au pays.

«On a tous un permis de studio de santé, et la crise actuelle en est une où l’on devrait être en mesure de compléter notre mission, qui est d’améliorer la santé des gens. On comprend mal qu’on doive ainsi fermer nos portes», partage-t-il.

Par contre, les discussions vont bon train avec le gouvernement, selon lui. Le dialogue est ouvert et beaucoup de solutions ont été trouvées avec la Ministre Isabelle Charest - qui elle-même était propriétaire de deux centres d’entraînement - pour permettre une réouverture sécuritaire. Difficile de prédire quand la Santé Publique autorisera une telle réouverture. 

«Les enjeux sont dans le présent, mais également dans le futur. Les mesures mises en place seront là pour rester. On veut continuer de discuter avec le gouvernement pour convaincre la population qu’il est important de prendre soin de sa santé physique pour être mieux armé contre d’éventuelles pandémies.»

Rappelons-le, l’activité physique est une des principales recommandations pour maintenir une santé optimale et ne pas développer de maladies chroniques. Les centres de conditionnement physique sont une solution durable, peu onéreuse et tous les professionnels de l’industrie veulent faire partie de la solution.

Sur ce point, tout le monde s’entend.

Sauf qu’il y a quelques semaines, quelques acteurs influents de l’industrie ont créé la Coalition des Gyms du Québec, et ont réuni plusieurs centres d’entraînement qui ont promis de réouvrir le 29 octobre, avec ou sans approbation du gouvernement.

«L’objectif est de faire notre part est d’aider le système de santé. Présentement, on pousser une partie de la population qui n’était pas vulnérable à le devenir. Les gens peuvent profiter de nos installations et de notre personnel qualifié afin d’éviter de visiter les urgences s’ils avaient à contracter le virus.» martèle Christian Ménard, vice-président du ProGym d’Hochelaga-Maisonneuve.

«On a suivi toutes les restrictions demandées par le gouvernement. Ici au ProGym, on a haussé la barre avec une caméra thermique à l’entrée. Il n’y a eu aucune propagation communautaire dans notre centre. La Santé Publique est même venue pour approuver nos installations. Pourquoi demander à la population de rester sédentaire, mais leur permettre la malnutrition et consommation d’alcool?» se questionne-t-il.

Des mesures qui se font attendre   Plusieurs professionnels et propriétaires consultés dans les dernières heures s’entendent pour dire que l’aide gouvernementale se fait attendre, et qu’il est minuit moins une. Les centres d’entraînement en zone rouge sont fermés depuis le 8 octobre, et depuis, c’est silence radio quant aux compensations gouvernementales. Aucun formulaire à remplir n’est même actuellement disponible - pendant ce temps, les factures, elles, ne peuvent pas attendre. Les propriétaires se posent donc des questions quant à leur avenir, et continuent de s’endetter pour joindre les deux bouts avant une probable réouverture.

Déjà, l’industrie roulait de façon précaire, et on craint un bon nombre de faillites.

«90% de nos 6000 membres faisaient en deça de 70% de leur chiffre d’affaires cette année. Dans une industrie où l’on fait entre 1 et 3% de profit annuellement, on doit absolument compter sur de l’aide gouvernementale à long terme pour survivre et rester à flots.» conclut Gabriel Hardy.

Il semble toutefois y avoir une ouverture de la part des autorités gouvernementales. Dans un document auquel nous avons pu avoir accès, ces dernières donnent le feu vert à l’entraînement privé avec intervenants (moniteurs, entraîneurs, instructeurs, guides, etc.) tant que cela se maintient à un seul client à la fois, ou à des personnes habitant sous le même toit (parent-enfant par exemple).