« C’est un peu comme dans les films », dira François Lemoine, se rappelant ce qui est survenu le 26 mars 2020 alors que personne ne se doutait de rien. La course à pied viendra jouer son rôle prédominant par la suite dans sa vie.

 

Son frère André est policier pour la ville de Laval. Le téléphone sonne. André  est porté disparu lui renseigne la brigade policière de Laval. François sait très bien qu’il s’agit d’une situation anormale. Deux frères, on devine qu’ils se connaissent comme larron en foire et ce même s’ils ne se voisinent pas beaucoup depuis qu’ils ont pris des tangentes différentes avec leur famille respective.Lemoine

 

Immédiatement, François tente d’entrer en communication avec lui. Il se butte à son fils qui l’informe que son père a quitté la maison muni de son fusil de chasse. À partir de ce moment, les sombres scénarios viennent le hanter.

 

Un appel téléphonique durant la nuit viendra confirmer ce qu’il appréhendait de plus terrifiant. André a mis fin à ses jours à l’âge de 53 ans. En pleine période pandémique, il n’y aura pas de funérailles. Le deuil deviendra très pénible pour François ce qui par conséquent,  permettra une ouverture pour insérer la course à pied dans sa vie quotidienne.

 

« J’étais loin d’être un coureur. Je fumais un carton de cigarettes par semaine, je buvais du café à profusion et aucun sport à l’horaire », souligne le père de Laurie, 18 ans et Vincent, 13 ans.

 

 

PÈRE ALCOOLIQUE

 

Tout prendra son sens lorsqu’il abordera le sujet de son enfance. « J’aurais bien aimé jouer au hockey à cette époque. Mon père était alcoolique. C’était difficile lorsque nous étions jeunes. Nous ne disposions même pas de moyens financiers pour se payer un bâton de hockey. On trouvait un vieux bâton brisé et on tentait d’y greffer un semblant de palette pour jouer dans la cour ».

 

Lemoine 4Rapidement, lorsqu’est venu le temps de fonder une famille, il devenait essentiel dans son esprit qu’il devait absolument démontrer le bon exemple envers ses enfants.

 

Au fil des années, il découvrira le plaisir du hockey en gang avec ses confrères de travail de l’imprimerie pour qui il travaillera pendant 25 ans. En 2014, un copain du groupe lui suggère d’amorcer la course à pied ce qui d’après lui, règlerait son problème d’essoufflement. Il prend le conseil au sérieux et amorce les entraînements en ce sens.

 

Lors de sa première course officielle, il ne sait pas trop où se placer dans le peloton de départ. Il se dit qu’il serait peut-être préférable de s’installer dans le premier tiers. De ce fait, il ne serait pas obligé de zigzaguer pour dépasser.

 

Inexpérimenté, il est aspiré par les coureurs rapides. Sur 400 participants, il termine dans les cinquante premiers. « Je venais de m’impressionner à ma grande surprise.» Il comprend qu’il vient de découvrir une discipline qui lui permettra d’apporter des solutions à ses attentes.

 

 

UTILISÉ EN DÉSAVANTAGE NUMÉRIQUE

 

Quelques mois plus tard, il fera une promesse à son ami Dominic Rémillard de l’accompagner pour son premier demi-marathon ce qui inévitablement, lui fournira l’élan nécessaire pour conserver la cadence et apprécier la course à pied sous tous ses angles.

 

Celui qui célèbrera son 50e anniversaire de naissance le 17LEMOINE 3 septembre prochain voudrait souligner à sa façon cette importante étape de sa vie en courant le marathon de Montréal.

 

« Vieillir en santé, ce n’est pas tout le monde qui obtiendra cette chance et je veux continuer dans cette direction. »

 

François joue toujours au hockey et lorsque ses coéquipiers sont à bout de souffle pour tuer les désavantages numériques, ils regardent François en lui disant : « Go, saute sur la glace, tu as repris ton souffle, ce qui n’est pas notre cas ».

 

Alors, François se sent fier de lui !

 

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