Écrit dans le ciel, l’avenir de Pierre-Luc Cartier se dessinait tragiquement dès sa naissance. Problèmes congénitaux au niveau du cœur, il devra combattre. À l’âge de six ans, il subit une première intervention chirurgicale. Sa valve aortique fuit ce qui occasionne un retour du sang au cœur.

 

Tout se déroule bien pour lui jusqu’à l’âge de 25 ans, le 31 mai 2013 exactement alors qu’il doit être réopéré. Cette fois-ci, le résultat ne sera pas celui anticipé. Les médecins constatent que le cœur est trop étiré, qu’il a pris de l’expansion car il a trop travaillé. Le mercredi suivant, il passe un échocardiogramme etCartier 4 son cas a empiré.

 

Une semaine plus tard, jour pour jour, il retourne sur la table d’opération. Normalement, ça devait durer cinq heures. Il quitte après seize heures et se dirige directement aux soins intensifs. Son état est précaire. Maintenu dans un coma artificiel pendant une semaine, seuls son cœur et son cerveau fonctionnent normalement. Pour les autres organes, il faut se fier aux machines. Il quitte finalement l’hôpital dans un état squelettique (100 lb), en plein traumatisme. Il doit réapprendre à marcher, à parler, à rebâtir son corps.

 

À l’autre bout du fil, Pierre-Luc me raconte calmement le récit de son passé en essayant de s’occuper de Maxence, son nouveau né de 11 mois, « un bébé au ciel bleu », s’empresse-t-il de me préciser.

 

 

NE PAS USER SON COEUR

 

Il lui faudra patienter pendant six ans pour ressentir un état sans inquiétude, sans peur, sans crainte. « Jadis, je marchais sur des œufs, je ne voulais pas user mon cœur prématurément et me retrouver avec des ennuis encore plus sérieux.» Aujourd’hui, il respire après avoir gagné son pain noir.Cartier 3

 

Frais dans sa mémoire les séquences où le moindre geste le mettait à bout de souffle, sans parler de ses reins qui ont nécessité trois mois en dialyse avant de repartir normalement. « Ce fut alors une 2e naissance car je savais très bien que je venais de tromper les statistiques, que mes chances de rester sur la table d’opération étaient beaucoup plus grandes que celles de m’en sortir dans l’état où je me retrouve présentement.»

 

Il croit que le fait qu’il pouvait, à sa façon, rester actif durant sa jeunesse, lui aurait permis de traverser dignement cette dure épreuve.

 

« Tu sais, ça m’insultait de ne pas être en bonne condition physique comme j’aurais espéré. Quand je voyais mes amis, je les enviais. Alors, aujourd’hui, je fourmille de projets. »

 

Il amorce la course à pied en 2019 parce qu’il aimait l’accessibilité de cette discipline contrairement aux autres sports qu’il pratiquait. Il se rappelle très bien qu’en 2014, son frère Patrick avait pris la peine de lui envoyer un message alors qu’il venait tout juste de conclure le marathon de Toronto. « Je suis maintenant un marathonien », pouvait-on lire sur la missive. Sans vraiment le savoir, il venait de semer une graine qui a germé.

 

 

COURIR UN MARATHON

 

Voilà maintenant qu’il projette de courir son marathon, à l’Harricana en septembre prochain, en sentier, en altitude. Il a pris soin de greffer un coach à son aventure et pas n’importe lequel : Mathieu Blanchard. Disons qu’il se retrouve entre très bonnes mains.Cartier 1

 

D’autres festivals du genre et des conférences dans les écoles suivront ce qui lui permettra de procéder à des levées de fonds.

 

Celui qui a célébré son 33e anniversaire de naissance le 11 mai dernier vit dans le parfait bonheur. Natif de la vieille capitale, éducateur spécialisé à la polyvalente La Seigneurie de Québec, il possède même sa propre compagnie qui organise des événements de vélo de montagne (Wildside).

 

Marié à Sarah-Émilie Lemieux, qui tout comme Patrick, l’accompagnera lors de son marathon, la vie s’annonce dorénavant un pur bonheur pour Pierre-Luc Cartier.

 

En toute franchise, disons qu’il ne l’a pas volé !

 

Voici la bande-annonce produite pour le documentaire.

 

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