Il arrivait d’une petite marche tranquille de 600 mètres lorsque nous lui avons parlé.

 

Il se préparait à manger une soupe et une pointe de pizza.

 

Rejean Paradis est bien connu dans sa région en Beauce. Impliqué, dévoué, ses talents d’excellent coureur ne font plus aucun doute.

 

Éprouvé par le décès de son épouse Aline et de celui de son grand ami Michel Bernier au cours des derniers mois, disons que sur le plan émotif, le résident de Saint-Zacharie a été solidement éprouvé.

 

Il y a quelques semaines, je l’avais rencontré, quelques minutes avant notre départ au marathon de Granby. Il courait son 2e marathon en deux semaines,Coeur 3 après avoir fait celui de Boston virtuellement.

 

Il se souvient qu’il y a une quinzaine d’années, il se plaignait d’engourdissements de la mâchoire. Après quelques tests, le médecin de l’époque n’avait rien remarqué d’anormal. « On m’avait dit qu’il s’agissait probablement d’une accumulation de stress et des spasmes qui causaient ce malaise », raconte l’athlète de 67 ans. Toutefois, cette indisposition revenait occasionnellement.

 

Après avoir couru son marathon à Granby où tout s’est admirablement bien déroulé pour lui (Il s’est même classé pour Boston), il devait se rendre à l’hôpital Laval à Québec afin d’y subir un examen approfondi. Au mois de mai, il avait couru sur un tapis roulant sous les yeux de son cardiologue. Les résultats étaient excellents. Toutefois, c’est lorsqu’il s’est présenté dans son cabinet pour lui raconter son histoire de mâchoire engourdie que la tournure des événements a été modifiée.

 

 

JE N’AI PAS ÉTÉ NÉGLIGENT

 

À ce moment, on a décidé d’investiguer davantage car ces symptômes laissaient croire à une angine. Précisons que le frère de Rejean est décédé d’un problème cardiaque et que sa sœur a dû traverser une crise qui heureusement, a été guérie.

 

Au mois d’octobre, Rejean a officiellement appris de la bouche de son médecin de famille, Gabrielle Bernier, la fille de son ami Coeur 4Michel, qu’il souffrait d’ennuis artériels. Entre ces deux marathons, Rejean a subi une coronographie. Disons que l’on n’était pas d’accord à ce qu’il court son marathon à Granby !

 

« Je ne considère pas avoir été négligent. Même que la fréquence des engourdissements avait diminué depuis que j’avais décidé de prendre ma retraite. Je me sentais très bien et je me disais que c’était sûrement comme dans le passé, du stress et des spasmes », de dire Rejean. Sauf que l’examen ultime allait révéler la vraie nature de ses problèmes.

 

On lui a dit que les trois principales artères du cœur étaient bloquées à 80%, qu’il n’était pas question qu’il retourne à la maison, qu’on devait l’opérer le plus rapidement possible et qu’heureusement, grâce à son excellente condition physique, son cœur n’avait subi aucun dommage.

 

Quelques jours plus tard, Rejean s’est retrouvé sur une table d’opération où on lui a pratiqué une intervention à cœur ouvert pour trois pontages qui a duré trois heures.

 

« Je pense que j’ai eu une bonne étoile. Quand je courais à Granby, je parlais avec Aline et je la sentais près de moi. Elle m’a sûrement fait des signes et assurément protégé. D’ailleurs, quelques minutes avant ton appel, je rêvais à mon ange gardien, je rêvais à Aline ».

 

 

LA PRUDENCE

 

Lors des entraînements de course à pied qui ont suivi le départ d’Aline, Rejean prenait toujours l’habitude de s’arrêter devant la pierre tombale de son épouse pour lui demander de veiller sur lui ainsi que ses enfants.

 

Aujourd’hui, il a accepté de dévoiler son histoire afin de faire prendre conscience aux adeptes de la course à pied que malgré leur bon conditionnement physique, il faut toujours être aux aguets. « Extérieurement, je paraissais en grandeCoeur 1 forme physique mais intérieurement, on comprend que la situation était complètement différente ».

 

Il profite de l’occasion pour remercier le personnel en cardiologie de l’hôpital Laval à Québec, son médecin de famille ainsi que ses deux filles, Alexandra, infirmière à Québec et Catherine, comptable pour la firme Lemieux & Nolet qui veillent attentivement sur leur père depuis sa sortie de l’hôpital.

 

Rejean devra vivre une convalescence de trois mois avant d’entreprendre ses premiers pas de course, lui qui venait d’obtenir son droit de qualification pour le prochain marathon de Boston et ce, avec des ennuis au cœur.

 

La prudence est de mise, n’est-ce pas !

 

 

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