Si les fans s’apprêtent à vivre une nouvelle édition des Jeux CrossFit en format régulier pour la première fois depuis 2019, c’est également le cas de plusieurs athlètes qui n’auront pu compétitionner autrement que sur le web.

Pour Stéphanie Roy, c’est un peu comme la fin d’une longue boucle de 2 ans, elle qui aura vu sa dernière participation aux Mondiaux - elle qui défendait son titre de championne du monde dans sa catégorie - se terminer abruptement avec une sérieuse blessure à la cheville. Puis, alors qu’elle réhabilitait cette dernière, une visite chez l’orthopédiste a confirmé qu’une chirurgie à l’épaule était nécessaire. En novembre, elle passe sous le bistouri. Aussi bien oublier la saison 2020.

« Heureusement, j’étais bien équipée à la maison pour faire face à cette récupération. Ça a été dur de revenir de cette blessure à la cheville, mais l’opération a l’épaule a beaucoup aidé! Je n’avais plus de plaisir à m’entraîner depuis un an, tellement la douleur était intense après les entraînements. Et je l’ai enfin retrouvé.» confie la principale intéressée, présentement dans l’état de Georgie aux États-Unis en vue des Jeux CrossFit le 26 juillet prochain.

 

« Je ne dis pas que ça a été facile, mais je suis une femme résiliente depuis toujours, et ça m’en a demandé beaucoup, justement. La première fois que j’ai pris un poids de 3 livres dans ma main et que je n’ai pas pu le lever, je me suis dit que la route allait être longue.» ajoute-t-elle.

 

Mais bon. Tout cela est maintenant du passé pour la double championne du monde chez les femmes maîtres. À l’aube de ses 43 ans, elle s’est classée 4e des qualifications en ligne pour les Jeux dans la catégorie d’âge des 40-44 ans. Certains pourraient dire que de viser une victoire dans une catégorie qui compte des athlètes plus jeunes est une tâche colossale, mais l’athlète de Baie-Comeau n’en croit rien, elle qui a remporté son premier titre mondial chez les 35-39 ans, à l’âge de… 39 ans.

 

« Je crois en mes chances même si j’aurai 43 ans et que certaines femmes en ont 40, ou même moins. J’ai l’expérience et confiance en mes moyens! »

 

Malgré les fermetures des centres d’entraînement au Québec, elle aura pu travailler sur ses faiblesses et profiter notamment de quelques bonnes séances d’entraînement avec une des meilleures canadiennes de l’histoire, Carol-Ann Reason Thibault, à CrossFit 514.

« Le peu de temps que j’ai eu le privilège de m’entraîner avec elle, ça m’a fait réaliser que j’aurais du avoir une partenaire d’entraînement de cette trempe pour toute ma carrière!” dit-elle en riant. « J’apprenais un peu plus chaque jour, et Carol-Ann m’a permis d’améliorer certains mouvements, dont mes “bar muscle-ups ».

 

Pour mettre la touche finale à sa préparation, sa relocalisation aux États-Unis lui a permis de s’entraîner plus librement, avec des restrictions encore très strictes ici. Notamment de profiter de plus d’installations pour nager, et un accueil formidable chez CrossFit Oconee.
 

À moins de deux semaines des Jeux, c’est l’excitation qui fait surface. De renouer avec la foule, l’ambiance, les compétitrices, le site de Madison, au Wisconsin.

« Je suis vraiment contente et pleine de gratitude d’être de retour là-bas. Mais je ne vais pas là simplement pour être contente. Je veux gagner! »