Après avoir pointé du doigt les erreurs les plus communes chez les triathlètes, voyons comment les corriger. Ces précieux conseils vous permettront de bien réussir votre prochain triathlon.

 

1) Choisir la facilité

De par sa nature, l’être humain est un peu paresseux et, inconsciemment, il choisit la facilité. Le triathlète a donc tendance à s’entraîner beaucoup dans la discipline dans laquelle il excelle. Il y passe plus de temps, y met plus d’énergie et même souvent choisit de faire des compétitions dans ce sport, ce qui crée une disparité entre les trois disciplines. On en vient à tenter de diminuer les dégâts dans les deux autres disciplines. Inversez ce phénomène en identifiant votre discipline faible, en y investissant quelques heures de plus par semaine, en mettant le doigt sur la cause de cette faiblesse et en trouvant pour y remédier des solutions (généralement techniques) que vous mettrez en application en demandant de l’aide externe (entraîneur, personnes ressource dans cette discipline) et peut-être faisant quelques courses dans ce sport. Il s’agit de sortir de votre zone de confort.

 

2) Vouloir aller vite avant d’être efficace

Les triathlètes ne sont pas reconnus pour être très efficaces sur le plan biomécanique, mais plutôt pour être moyens dans les trois disciplines. Ils ont tendance à vouloir aller vite avant de maîtriser la discipline, principalement en natation, mais aussi en vélo et en course à pied. Passez plus de temps sur l’efficacité, le mouvement technique, avant d’accélérer. L’utilisation de la vidéo, d’un miroir ou d’une technique similaire vous aidera à avoir conscience de vos mouvements et à prendre conscience de vos erreurs. Une personne avec une bonne technique pourra éventuellement accélérer, contrairement à quelqu’un ayant une mauvaise technique, qui n’ira jamais très vite. L’utilisation d’une tablette électronique avec les applications gratuites telles que Ubersense ou Dartfish est un incroyable outil d’analyse de la technique. Ces applications offrent la possibilité de ralentir l’image, de calculer des angles de force et d’appui au sol, de voir image par image le geste technique avec une grande netteté, ce qui permet même aux néophytes, sans l’aide d’un biomécanicien, de comprendre rapidement leurs erreurs. Demandez simplement à un ami de vous filmer, puis prenez le temps d’analyser votre technique et de voir votre évolution. Vous profiterez davantage d’une séance du genre que d’un entraînement supplémentaire où l’accent ne serait mis que sur l’effort.

 

3) Ne pas respecter le temps de repos

La phase de repos est une période fondamentale de l’entraînement. Vous voulez augmenter votre vitesse ? Ce n’est pas après un entraînement que vous serez meilleur coureur, mais après la phase de surcompensation. C’est ce repos qui suit l’entraînement qui fait en sorte que vous vous améliorez. Comme le triathlète s’entraîne fréquemment, cette période est parfois éliminée ou écourtée. Écoutez votre corps, évitez d’en faire toujours un peu plus et ne penchez pas du côté de la théorie qui veut que « plus, c’est mieux ». Maints athlètes ont un carnet d’entraînement dans lequel ils tiennent à jour le kilométrage effectué, mais ont-ils aussi un agenda dans lequel ils planifient leurs périodes de repos ? Beaucoup performeraient mieux s’ils s’entraînaient mieux et moins, mais très peu gagneraient à en faire plus. Alors sortez papier et crayon ou agenda électronique, et notez vos jours de récupération, votre niveau de fatigue, vos heures de sommeil.

 

4) Ruiner sa période d’affûtage

Cette phase, aussi appelée taper en jargon d’entraîneur, est la période clé où l’athlète s’assure de récupérer à 100 % en vue d’une compétition importante. Durant cette phase, le volume est coupé grandement, et le maintien d’un minimum de qualité assurera la préservation des acquis. Cette période dure environ trois semaines pour un Ironman, deux semaines pour un demi-Ironman et une semaine pour un triathlon olympique ou sprint. Durant cette période, ne vous culpabilisez pas de diminuer votre entraînement. Rappelez-vous plutôt que vous risquez de nuire à cette phase en tentant de trop en faire, mais que vous avez peu de chances de compromettre l’affûtage en réduisant simplement le volume. Donc, même si vous avez des fourmis dans les jambes durant cette période, occupez-vous, changez-vous les idées, assurez-vous de bien dormir, mais ne faites pas plus d’entraînement que ce qui est planifié.

 

5) S’entraîner seul

Le triathlète est une espèce qui aime s’entraîner seul. Vous auriez cependant avantage à le faire avec un groupe ou un club, principalement si vous avez peu de connaissances dans une des trois disciplines. S’entraîner en groupe contribue au dépassement personnel. C’est aussi plus divertissant et plus motivant, et surtout, cela donne la chance d’en apprendre beaucoup sur le sujet. Surfez sur le Net, sur Facebook ou autre, et découvrez des sorties de groupe en course, à vélo. Trouvez-vous un club de natation ; il y a sûrement un groupe de maîtres-

nageurs près de chez vous. L’ensemble des clubs de triathlon sanctionnés par Triathlon Québec se trouve sur triathlonquebec.objectif226.ca/clubs.

 

6) Ne pas avoir de plan de match

Un plan de match est essentiel à la réalisation d’une bonne performance. Planifiez chaque phase de l’année. Combien d’énergie sera déployée dans chaque sport ? Travaillerez-vous la technique ou un système énergétique (aérobique ou lactique) en particulier ? Combien d’heures ? Quel sera le type d’entraînement ? À quel moment enchaînerez-vous les disciplines ? Y aura-t-il une période de musculation durant l’hiver ? Quelle sera la période de compétition ? Quelles sont les courses importantes ? Tous ces aspects sont fondamentaux pour performer à votre maximum lors de la période de compétition. À vos papier et crayon ou autre outil d’écriture, et élaborez un plan ! Un plan annuel contient habituellement quatre phases : la période préparatoire générale, où l’accent est mis sur la forme ; la période préparatoire spécifique, où la charge est maximale ; la période d’affûtage et de compétition ; la phase de transition, qui fera le lien avec la nouvelle année.

 

7) Ne pas maîtriser son épreuve

Beaucoup de triathlètes se présentent à une course sans être tout à fait prêts, c’est-à-dire en ne connaissant pas le parcours. Ne soyez pas tributaire des bénévoles et des indications sur le parcours. Apprenez-le par cœur et, si possible, entraînez-vous au préalable sur celui-ci. Maîtrisez la zone de transition, repérez les sens de circulation, la sortie et l’entrée vélo, la sortie course à pied. Apprenez où sont les lignes d’embarquement et de débarquement du vélo (zone pied à terre) qui pourraient vous coûter une pénalité, voire une disqualification si vous les franchissez inadéquatement. Visualisez la sortie de l’eau vers la transition : cette partie est-elle longue, en pente ? Sachez les règlements sur le bout de vos doigts. Aussi, testez votre matériel avant la course et évitez de nouveaux produits, vêtements, matériel ou nourriture le jour J. La compétition devrait être simplement une énième répétition générale de ce que vous avez pratiqué durant toutes ces heures de préparation.

 

Maintenant que vous avez détecté vos erreurs, à vous de les corriger. N’oubliez pas que pour obtenir de meilleures performances, il ne faut pas s’entraîner davantage, mais simplement s’entraîner mieux et éviter les erreurs.

 

 

Truc idée

Parcourez plusieurs fois à pied, dans la zone de transition, la distance de la sortie de la natation à votre vélo et de votre vélo à la sortie de la zone. Visualisez la ligne d’embarquement. Faites de même pour la ligne de débarquement jusqu’à la sortie de course à pied. À chaque course, vous devez avoir le réflexe de procéder à votre repérage.

 

 

Auteur : Charles Perreault,  champion canadien junior et champion canadien de triathlon longue distance, et il est entraineur dans ce domaine depuis 25 ans.

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