Par Sylvain A. Trottier - La semaine dernière, Triple Boris a été récompensée au Gala Numix pour son jeu Tiny Derby. L’occasion idéale pour discuter avec les deux cofondateurs : Simon Dansereau et Karl Tremblay, aussi connu comme étant le chanteur du groupe Les Cowboys Fringants.

 

Les origines de Triple Boris

 

Amis de longue date, les deux compères se connaissent depuis plus de 15 ans. Simon était voisin de casier de celui qui allait devenir bassiste des Cowboys Fringants ( Jérôme Dupras). Rapidement, Simon et Karl ont découvert leur passion commune pour les jeux vidéo qui est rapidement devenue un de leurs sujets de discussion favoris autour d’une bière après un show.

 

Si dans la décennie qui a suivi Karl s’est investi dans son groupe de musique, Simon, quant à lui, s’est lancé dans le milieu du jeu après ses études en génie informatique. En 2005, il intègre l’équipe de EA Mobile et y reste jusqu’à sa fermeture en 2013. Après un court passage chez Ubisoft, il décide d’aller à son compte en offrant des services aux compagnies de jeux vidéo. De son côté, Karl a navigué à sa façon dans le monde vidéoludique; il participe à M. Net sur les ondes Musique Plus, comme chroniqueur.

 

En 2016, les deux amis se retrouvent et fondent ensemble la compagnie Triple Boris pour développer un jeu que Karl a en tête depuis quelques années. Jeu qui sera lancé en février 2017 : Gauche-Droite. Parallèlement, Triple Boris continue à offrir des services aux compagnies de jeux vidéo, mais pas uniquement. « On utilise la somme de toutes les compétences de notre équipe pour avoir une offre de service variée » affirme Simon.

 

 

De la création de Tiny Derby

 

Lancé en novembre dernier, leur deuxième jeu, titré Tiny Derby, a été créé par Pascal Thériault, un ancien collègue de Simon chez EA Mobile, qui lui a demandé son avis sur le jeu. Simon dit avoir tout de suite accroché : « L’été dernier, avant de me rendre à la Gamescom en Allemagne, j’ai téléchargé son jeu et je n’ai joué qu’à ça dans l’avion ! ». Comme le jeu était dans sa forme quasi-finale, Triple Boris s’est retrouvé à jouer un rôle d’éditeur plutôt que de développeur. Au final, c’est principalement un travail de contrôle de qualité que l’équipe a fourni sur le projet.

 

Tiny Derby est petit jeu de course où le joueur doit aider certains coureurs à monter sur le podium. Pour y arriver, il utilise des pièges qui permettent aux coureurs qui les touchent d’avoir un petit boost ou, à l’inverse, il peut être ralenti, voire assommé. Le jeu est une sorte de casse-tête dynamique découpé en quatre mondes qui comportent chacun 24 tableaux. Si le premier monde est gratuit, les suivants sont payants, ce que semble un peu regretter Simon : « On aurait préféré le faire entièrement payant, mais c’était ce que Pascal voulait. Faire du bon free-to-play, c’est très compliqué et c’est difficile de faire de l’argent avec quelque chose que l’on donne. ».

 

Quand on leur demande s’ils sont contents d’avoir reçu le prix Numix jeunesse/famille, les deux avouent qu’ils ne s’y attendaient pas du tout : « On était en compétition avec Slice Fraction 2 dont le premier volume avait été un gros succès ». Selon eux, le prix donne surtout une crédibilité supplémentaire à Triple Boris et montre le sérieux de leurs projets. Cependant, le prix ne semble pas avoir encore de grande reconnaissance de la part du public : pour le moment le jeu n’a que 500 téléchargements sur Android.

 

 

Deux jeux en développement

 

L’équipe, maintenant d’environ une 15aine planche sur deux projets de jeux. Le premier, Virus 4.0 anciennement appelé ViRus 2022, est jeu coopératif en réalité virtuelle. « On s’est associé avec l’équipe de VR Tracker, une compagnie montréalaise, pour permettre à plus d’un joueur d’entrer dans la même partie » commente Karl. Le jeu, qui vient d’être terminé au format prototype grâce au financement du Fond des médias du Canada, plonge les joueurs dans un univers où ils doivent guérir des gens possédés par les ondes leurs téléphones à la manière d’un jeu de tir. Dans sa forme finale, les parties seront courtes, car le jeu sera proposé sous format d’arcades dans différents lieux comme les cinémas.

 

Le second est un jeu coopératif parent-enfant reprenant les codes d’un jeu de rôle d’aventure. Celle-ci sera découpée en courtes quêtes d’environ une demi-heure qui seront composées de phases d’exploration isométriques, mais aussi de résolution de casse-tête. « Le but est de faire un jeu qu’autant le parent que son jeune de 7 ans auront du fun à y jouer. Je veux pouvoir y jouer avec mes filles » déclare Karl. La console visée est la Nintendo Switch (ils ont d’ailleurs reçu leur devkit de Nintendo), mais il est tout à fait possible que le jeu soit porté sur d’autres plateformes.

 

Du jeu indé au Québec


À la fin de la rencontre, Simon me mentionne qu’on a la chance d’avoir une créativité incroyable au Québec et que cela ne peut être que profitable aux gens d’ici : « Quand on achète un jeu local, on aide des talents d’ici en leur donnant de l’emploi. À chaque fois qu’on parle des jeux faits ici, on crée de la richesse pour tout le Québec. »

 

Le mot est donc lancé ! Dites-nous en commentaires quels sont vos jeux québécois préférés.