Shape of the World : la contemplation d’un monde en mouvement

(Source d'image:RDS)

mardi, 5 juin 2018. 10:33

Par Jean-Philippe Ravenelle - Vous avez passé une longue journée au travail et avez besoin de vous détendre? Shape of the World est ce qu’il vous faut! Le jeu concocté par Hollow Tree Games est relaxant et tout ce qu’il y a de plus simple en ce qui a trait à la jouabilité. Dans ce jeu d’exploration à la première personne, vous n’avez en effet qu’à vous promener et découvrir le monde qui vous entoure.

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Installé confortablement, on peut s’abandonner à l’exploration de neuf mondes différents : une vallée, une forêt, des grottes sous-marines, une montagne, etc. Pour les rejoindre, il suffit de franchir les portes que l’on peut apercevoir au loin au fil de notre découverte. Il est possible de compléter le jeu rapidement (2 à 3 heures) si l’on s’égare le moins possible et que l’on se contente de traverser les portes, mais l’intérêt de Shape of the World n’est pas là.

Ce qui est vraiment intéressant est de prendre son temps, de se perdre et de retrouver notre chemin dans ces paysages interactifs, à génération procédurale, qui se créent sous chacun de nos pas. Vagabonder parmi la végétation luxuriante et les créatures fantaisistes, dont certaines peuvent nous pousser, mais sans nous attaquer, est fort agréable. Comme il n’y a aucun danger dans ce jeu, on peut se promener à sa guise, et même tomber d’une falaise, sans craindre de mourir et de devoir recommencer la partie. On a donc une infinité de temps pour interagir avec l’environnement : on peut tenter de toucher certaines créatures, qui explosent comme un ballon à notre contact (sans éclaboussures de sang), activer des monolithes afin de dévoiler un chemin ou s’amuser avec la nature en semant diverses plantes autour de nous. C’est surprenant comme cela peut être satisfaisant de regarder pousser et fleurir un arbre à l’endroit où il n’y avait auparavant rien d’autre que la graine que l’on a lancée.

Tantôt chaudes et à d’autres moments froides, les couleurs de l’environnement sont sans cesse changeantes pour le plus grand plaisir de nos yeux. Au fur et à mesure de nos déplacements, les paysages, de même que les différentes créatures, passent par une myriade de teintes nous donnant l’impression de naviguer dans les méandres d’un rêve psychédélique. Malgré la vivacité de certaines d’entre elles, le titre développé par Hollow Tree Games n’est en rien agressant pour la vue, pour autant que vous soyez à l’aise avec ce genre de stimuli visuels. Personnellement, je considère que la richesse et la beauté de ses contrastes donnent envie de s’éterniser à l’intérieur de ces tableaux oniriques.

En ce qui concerne la musique de ce jeu, elle est littéralement transcendante. Que l’on se promène en forêt, que l’on plonge sous l’eau ou que l’on s’envole brièvement avec ces curieuses baleines qui flottent dans les airs, la musique se marie parfaitement à l’environnement. Tout en combinant les bruits avoisinants tel le clapotis d’un ruisseau, elle est tout à fait apaisante. Cette belle harmonie entre l’image et le son, qui rappelle Fantasia (non pas pour le style artistique, mais bien pour l’expérience sensorielle qu’une telle union représente), nous plonge progressivement dans un état de sérénité.

J’admets que j’étais quelque peu sceptique envers un jeu qui ne semblait pas présenter d’objectifs précis à atteindre, pourtant je l’ai trouvé franchement intéressant. Toutefois, à un certain moment, j’ai dû quitter un monde (et ma sérénité) pour le relancer, car je me suis retrouvé coincé entre un monolithe activé et un arbre que je venais de faire pousser. Mis à part ce problème mineur, j’ai réellement pu me détendre grâce au jeu de Hollow Tree Games. Bien qu’il puisse être court si l’on ne se balade pas assez dans ses décors colorés, le seul bémol, selon moi, est qu’il ne s’adresse pas à tout le monde parce que les possibilités sont limitées, n’ayant pas de quêtes particulières à accomplir. Je pense que pour vraiment apprécier ce jeu, il faut avoir envie de s’évader et de s’abandonner, sans but précis, à la découverte d’un univers enchanteur puisque l’intérêt principal de Shape of the World relève bel et bien de son aspect d’exploration méditative.