The Adventures of Elena Temple: chroniques d’un faux classique oublié

(Source d'image:RDS)

mardi, 5 juin 2018. 11:14

Par Mario J. Ramos - The Adventures of Elena Temple est un jeu de plateforme 2D volontairement rétro qui est une sorte de collect-a-thon.

Bien avant Lara Croft et Nathan Drake, Elena Temple serait l’héroïne archéologue d’un jeu PC oublié suite aux mauvaises décisions de son développeur qui le ressortait constamment sur des plateformes et consoles qui échouent. Du moins, c’est le running gag interne au jeu, car il s’agit bel et bien d’un nouveau jeu développé par l’indépendant GrimTalin, un développeur roumain.

Dans un environnement 2D ouvert, on prend le contrôle de Elena Temple qui tombe dans un souterrain rempli de serpents, de pièges… et de trésors! Le but du jeu est de trouver la sortie et de s’enrichir au passage. Chaque pièce constitue un écran et on peut se déplacer d’une pièce à l’autre horizontalement ou verticalement, à la manière d’un metroidvania. Par contre, les habiletés et équipements de Elena Temple ne changent pas dans ce jeu qui peut se terminer en moins d’une heure.

Elena peut sauter pour se déplacer et elle possède un pistolet qui peut contenir seulement deux balles à la fois. La plupart des pièces contiennent des balles qu’on peut ramasser pour recharger le pistolet. Les coups de pistolet servent principalement à casser des pots qui contiennent des pièces de monnaie et à tuer des ennemis tels que des serpents. On ne peut pas mourir en tombant dans un trou, puisque les trous nous amènent une pièce plus bas. On meurt principalement en touchant à des pics. Le “hitbox” de Elena est très sensible, on effleure à peine des pics et on meurt. Cependant, la mort, bien que fréquente, n’est pas punitive, elle teste simplement notre patience, puisqu’on réapparaît dans la pièce où on est mort, parfois même sur la dernière plateforme sur laquelle on se tenait.

En explorant le labyrinthe de 49 pièces, on peut collecter 120 pièces de monnaie et huit diamants. Seulement les diamants sont nécessaires pour compléter le jeu, car la sortie s’ouvre seulement si on les possède. Les 120 pièces de monnaie servent à titiller les complétionnistes.

Le menu principal du jeu se présente comme étant un musée virtuel dédié à Elena Temple. On peut choisir sur quelle “plateforme” on veut jouer à The Adventures of Elena Temple. On a le choix entre sept esthétiques différentes qui sont des pastiches des plateformes suivantes: Commodore 64, MS-DOS, les premiers Mac, Game Boy, Game Boy Advance, puis deux PC des années 90. C’est à ce moment que j’ai vécu des petites déceptions: le changement d’esthétique est seulement un changement de palette de couleur, mais graphiquement c’est toujours exactement le même jeu. Aussi, je croyais être devant un menu de sélection de niveau, mais c’est seulement un choix d’esthétique. On peut cependant sortir du jeu, choisir une autre esthétique et continuer où au même endroit sans perdre notre progression.

Sous chacun des choix de “plateformes”, un paragraphe de texte nous raconte les déboires du développeur fictif qui peine à faire connaître son jeu. L’idée est bonne, mais il aurait été intéressant qu’elle soit davantage incarnée dans la jouabilité, plutôt qu’un simple running gag dans le menu. Au lieu d’un seul grand niveau avec différentes esthétiques, il aurait été intéressant que chaque esthétique constitue un niveau différent avec une jouabilité qui reflète les contraintes techniques des plateformes auxquelles on fait référence et qu’on puisse vraiment vivre l’évolution de Elena Temple en même temps que l’évolution des jeux vidéo. Une opportunité manquée.

The Adventures of Elena Temple se joue parfaitement en mode portable sur la Nintendo Switch, c’est un petit jeu sympathique parfait pour patienter dans le transport en commun. Les amoureux des jeux de plateformes rétro apprécieront la jouabilité simple et intuitive. On ne peut cependant se défaire du sentiment qu’avec un peu plus d’amour, Elena Temple aurait pu devenir un réel classique.